Lisbonne - Jour 1 - Partie 2 - Le roi et les gueux

Il fait chauuuud... à Lisbonne!
Et j'en profite que nous soyons sortis du Monastère de Sao Vicente da Fora pour m'envoyer une limonade fraichement pressée par le vendeur ambulant. De quoi se donner des forces pour ce qui va suivre...


Il est déjà 13h mais aucun d'entre nous n'a faim alors nous continuons à nous balader dans les rues qui montent et qui descendent...


C'est une jolie ville Lisbonne... je dirais même une ville pittoresque, où l'on aurait envie de se perdre, le nez en l'air...


Mais nous voilà arrivés à destination: le Castelo Sao Jorge. Saint Georges, c'est le saint patron de la ville. Le ticket d'entrée est assez cher pour un site que mon guide note comme architecturalement sans intérêt.


Mais il faut quand même avouer que la vue depuis l'esplanade, avec ses grands pins, est imbattable. Nous sommes ici sur la plus haute colline de la ville, un endroit privilégié pour surveiller les alentours en tant de guerre, ou pour profiter du superbe panorama... et oui encore un!


Alors que certains s'adonnent aux plaisirs du selfie, je vais (une fois de plus) tenter de repérer nos futurs lieux de visite.
La statue du Jésus rédempteur de l'autre côté du Tage... oui c'est promis on va y aller.


On aperçoit clairement la place du commerce, sur les bords du fleuve, avec son ponton théâtral... on va y aller aussi.


Et cette petite tour de métal qui surgit des immeubles, c'est l'Elevador de Santa Justa. On n'oubliera pas de prendre un ticket, promis!


Bon, il est temps de nous atteler à la visite du château proprement dite.
Ça ne vous surprendra pas si je vous dis que le château avait surtout une fonction défensive.


Le site est occupé depuis des temps immémoriaux: D'abord forteresse romaine, elle fut récupérée par les Wisigoth, puis par les Maures pour enfin passer aux mains des rois catholiques. Le roi Joao II en fit même une résidence royale...



 De nos jours, la large cour intérieure fait plutôt vide, et les seuls habitants des lieux sont bien les grands arbres qui font de la concurrence aux 18 tours de l'édifice.


Montons donc faire un petit chemin de ronde. Dans l'une des tours, un système de lentille avec un genre de périscope permet d'observer l'horizon à 360° au dessus de la tour. C'est une séance commentée (photos interdites) mais la prochaine visite en anglais étant trop tard, on assiste à une séance en portugais.  Bon, on finit par comprendre qu'il s'agit d'un engin construit selon un procédé inventé par Léonard de Vinci...


Dans la deuxième cour du château, il y a la reconstitution d'un hammam qui avait été érigé par les Maures à cet endroit. Il ne reste pas grand chose, mais c'est tout de même intéressant de se représenter ce grand château administré par des Maures...


Avant de partir, nous tombons sur l'un des 3 ou 4 paons qui se baladent dans l'enceinte du château, et celui-ci est justement en train de faire un belle roue très photogénique...
Je m'approche, l'appareil en main... mais le paon n'a pas l'air d'apprécier beaucoup ça. Il s'avance vers moi l’œil méchant, prêt à m'envoyer un coup de bec...


Bon, on va pas s'éterniser, d'accord?
En plus, la faim commence à se faire sentir...
On trouvera bien un restaurant sur le chemin qui nous mène au quartier de l'Alfama.


C'est presque 16h. On trouve justement un resto sympa qui fait des plats d'ici. L'occasion pour moi de gouter à ma première morue 'a Bras'. Pas mal...
Le serveur a mis sur la table du pain, des olives et 2 beignets de morue, auxquels il ne faut pas toucher sinon on les paie en lus de notre commande (une tradition ici).

 Tiens! le Tramway 28!

Nous retournons au mirador de Santa Luzia, qui surplombe le quartier de l'Alfama.
On peut dire que c'est un coin à touristes. Il y a un vieux type qui joue des airs de Fado et qui reluque une jeune pin up en train de se prendre un selfie avec son bras télescopique. "You are Bioooutufoul!" dit-il avec son air lubrique...


L'Alfama: c'est le plus ancien quartier de la ville, et il a su garder un petit air de village populaire. Un entrelacement de petites ruelles et de maisons les unes sur les autres, avec leurs toits qui partent de tous les côtés...




Nous nous engouffrons donc dans les rues de ce quartier bohème...

Les mémés montent la garde, accoudées à leur balcon en discutant avec la voisine. Des gamins jouent au foot dans la rue. Les grands frères réparent leur moto dans la rue ou bien improvisent un barbecue contre un mur...



Ils sont en train d'aménager des estrades et des buvettes pour la fête de quartier (la Saint Antoine de Padoue) qui aura lieu au mois de Juin, dans 3 semaines... Si j'avais su j'aurais mieux choisi les dates du voyage.
C'est ce qui explique aussi ces guirlandes  qui parcourent les rues, comme des "fils rouges" au dessus de nos têtes.


On passe par des rues très touristiques pleines de casa do Fado. Mais justement... qu'est ce que le Fado? C'est ce que nous allons découvrir maintenant en visitant le très moderne musée du Fado.
Notre audioguide en français sur les oreilles, nous avons 1h30 pour faire le tour du musée.



Fado, ça veut dire "destin", et c'est forcément lié à cette étrange guitare à 6 doubles cordes qui a été importée d'Allemagne par les nobles, puis perfectionnée par les portugais. D'un instrument raffiné destiné à l'élite, ils en ont fait un instrument populaire capable d'exprimer les malheurs des pauvres gens.
L'intérêt d'avoir un audioguide, c'est que l'on peut également y écouter des extraits de musique Fado.



Les chansons peuvent être gais ou tristes, et je suis surpris de la variété des rythmes et styles possibles.
Au début le Fado était réservé aux quartiers mal famés: marins, prostituées, tziganes (comme dans le tableau ci-dessous, mettant en scène une célèbre fille de joie).
Ensuite il s'est démocratisé. Dans les années 1930 c'est devenu une véritable institution: on n'était autorisé à jouer du Fado que dans les 'casa do fado' officielles et avec des musiciens assermentés.


Sous la dictature de Salazar, le Fado était la seule musique autorisée et bien sûr, la censure faisait rage. C'est ce qui explique que lorsque le régime du dictateur est tombé, le Fado fut interdit des radios et télévisions. Avant d'être réhabilité dans les années 80.
La plus célèbre des chanteuses de Fado c'est bien sûr Amalia Rodrigues. Elle l'a exporté dans le monde entier.


Nous avons fini notre visite, et c'est justement l'heure de la fermeture.
En sortant, nous demandons à la jeune guide du musée si elle connait un endroit où nous pourrions aller écouter du bon Fado.
Elle nous rétorque: "Plus c'est petit mieux c'est."



Il est déjà 18h passé mais notre journée de visite n'est pas terminée. Il parait que la cathédrale Sé qui se trouve pas loin est ouverte jusqu'à 19h.
Nous traversons donc à nouveau les rues de l'Alfama, où le Fado est né, au pied de la colline du château San Jorge... parfois le roi et les gueux ne sont pas si loin l'un des autres.

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Rues:

 

Castelo Sao Jorge:

 


 

 Alfama:


   

Musée du Fado:

 

Commentaires

  1. C'est vrai que l'atmosphère dans Alfama était sympa.
    Merci pour le rappel de tous ces détails.
    Et dire qu'il te reste encore la fin de journée à nous conter :-)

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