Nicosie - Jour 4 - Partie 1 - L'air de la montagne

Je dors de mieux en mieux dans ce lit... dommage que ce soir je doive dormir ailleurs.
Il est temps de se lever et de se préparer à partir...
Ma valise est décidément trop dure à boucler: il faudra que j'en achète une plus grande!


Allez! Les valises dans la voiture, les clés sur la table et on y va!
Un dernier SMS à Kathryn pour la remercier de sa gentillesse (même en SMS elle est bavarde: elle me demande où nous allons maintenant ).


Notre destination la voici: elle est écrite sur le panneau. Vous ne lisez pas le grec?
C'est pourtant facile. C'est marqué 'Troodos': la seule et unique chaîne de montagne de l'île.
1952 mètre d'altitude au maximum, et il y a même de la neige en hiver!
Autant dire que notre petite voiture va avaler de la pente, aujourd'hui...


Alors que notre auto quitte la ville, le paysage change peu à peu: tout d'abord l'autoroute fleurie, puis la campagne et ses champs de blé tout jaune. J'aperçois même des oliviers, des orangers, des citronniers! Ça doit être cool d'avoir un oranger dans son jardin. Chaque matin un jus bien frais!


Petit à petit, on monte en altitude et les champs de blé laissent place au vert de la forêt qui entoure l'église d'Asinou, petite chapelle perdue au cœur de la montagne, et qui sera notre première destination.
On se demande toujours l'intérêt de construire une église dans un endroit aussi isolé...


Il y a des ouvriers qui travaillent à refaire une partie du complexe. Nous sommes les seuls touristes et la chapelle est toute petite, mais il y a quand même un gardien à l'entrée derrière sa petite table et il nous lance: "No photo". Bon je range mon appareil.


Mais, alors que le bonhomme est sorti dehors faire je ne sais quoi, un nouveau couple de touristes entre et ils ne se privent pas pour prendre cliché sur cliché. Après tout... si eux ils ont le droit...
C'est vrai que le foisonnement des fresques qui recouvrent totalement les murs mérite d'en ramener un souvenir.


L'église fut terminée en 1106, l'apogée de l'art byzantin connu pour ses fresques murales.
Il semble même y avoir plusieurs couches de fresques successives...
Des explications sur la signification des peintures seraient les bienvenues, surtout sur les personnages que l'on voit torturés de mille façons, ou ensanglantés.


Bon on ne va pas s'éterniser: reprenons notre voiture pour aller au village de Kakopetria où nous comptons déjeuner. Une belle journée ensoleillée s'annonce...


Mais avant de penser à manger on va peut être visiter une autre chapelle, alors on continue notre route pour aller un peu plus haut que le village, vers l'église d'agios Nikolaos tis Stegis (Saint Nicolas au toit, drôle de nom).



On a la chance de tomber sur un bus entier de touristes français avec leur guide dont nous pourrons profiter des explications en levant un peu l'oreille. Cette église est plus grande que celle d'Asinou, mais ses fresques (datant du XIème au XVIIème siècle) sont tout aussi belles.


Là aussi les photos sont interdites, mais je me cache pour en prendre quand même une. Si vous regardez bien on y voit une scène très rare: on y a représenté la vierge Marie en train de donner le sein à l'enfant Jésus.

Le guide nous montre une autre fresque représentant sainte Sophie, avec un regard étrange et pénétrant, ainsi que le plafond, martelé afin de pouvoir y appliquer une nouvelle couche de plâtre, mais en évitant de marteler les visages des saints...
L'une des fresques représente Jésus descendant aux enfers pour enseigner la foi à ceux qui l'ont précédé, comme Adam et Eve mais aussi Caïn.



On retourne à notre voiture en suivant le groupe des touristes...
Sur le parking, je note cette Citroën cactus, exactement la même que celle de mes parents. D'ailleurs... ils sont peut être là?


Nous voilà revenus au village où l'on trouve facilement un parking.
Alors que les autres cherchent un restaurant, moi j'essaie de repérer l'entrée du 'vieux village', la curiosité à visiter ici. En fait c'est juste à côté du restaurant où nous allons...


Celui-ci surplombe la rivière et on peut entendre couler l'eau en collant son oreille sur la fenêtre.
Les serveurs sont sympas, notamment la dame qui nous sert et qui en profite pour nous parler de son dernier voyage à Paris.



Encore une fois, elle nous parle de la France comme d'un endroit dangereux... Les attentats ont décidément eu de sacrés répercussions sur l'image de notre pays à l'étranger.
On aura droit à deux grosses parts de moussaka accompagnées de salade au fenouil, et un shawarma pour Pierre-André. Bons choix.
Quand on commande un café grec, la serveuse nous demande si on y a déjà goûté. Ne vous en faites pas madame, on aime ça les café grecs! Avec ce petit gout amer et le marc au fond...



Une fois sortis du restaurant, nous avons deux pas à faire pour nous retrouver dans la rue en pente qui traverse le vieux village de Kakopetria. Dépaysement garanti...
Ici les voitures ne peuvent pas passer, et il y règne un calme qui ressemble aux vacances.



Ça me fait un peu penser aux villages de montagne de mes Alpes natales: des rues pavées, de vieilles maisons de pierre avec des tuiles en bois et de jolis balcons fleuris...


... et puis pour terminer le tableau des chatons mignons qui jouent comme des petits fous au milieu de la rue... minous, minous!


On le sait pour y être passé devant tout à l'heure en voiture, la vieille rue qui monte atterrit sur une route nationale, alors juste avant on bifurque par une petite rue vraiment étroite qui nous mène à un petit escalier: le village médiéval est construit juste entre deux canyons dans lesquels coulent les rivières Kargotis et Garillis...


Nous descendons...
Notre balade va alors se transformer en une balade en forêt sous l'ombre des arbres et un chaleureux soleil d'été... on est quand même en Mai.


De-ci de-là, un petit pont permet de poursuivre son chemin de l'autre côté du ruisseau...
Un peu de fraîcheur est toujours la bienvenue.


On cherche en vain à apercevoir quelque truite dans l'eau. Il y a même une petite cascade...
Au bout du chemin nous retrouvons la civilisation avec la route et les voitures, et nous laissons la rivière ruisseler vers son destin...


Tout au bout il y a également  l'ancien moulin transformé en hôtel, bâtiment assez impressionnant accroché à la montagne. Il date de 1754 et servait à moudre l'orge et le blé.
Après cette agréable balade digestive, il est temps pour nous de reprendre la route, car nous avons encore pas mal de chemin à faire cet après midi.
Ce soir nous aurons quitté la montagne et nous auront retrouvé... la plage!
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