Luxembourg - Jour 2 - Partie 2 - Soyons modernes!

Il est l'heure de déjeuner... Je fais un petit tour dans le parc qui entoure le musée et croise une escrimeuse en plein entrainement ainsi que des gens qui semblent préparer le tracé d'une course automobile qui aurait lieu ici même sur cette petite route... drôle d'idée.


Et puis je croise un couple de cerfs en pleins ébats amoureux... un peu sans gène les cerfs! C'est une oeuvre (un peu insolente) de Wim Delvoye. Nous en verrons plus cet artiste dans le musée d'Art Moderne tout proche...


Pas beaucoup de choix en restaurant sur le parvis de l'Europe. Et c'est cher en plus... Je vais à celui conseillé par mon guide, situé tout contre la Philharmonie: La clé de sol. Ça semble être leur dernier jour d'ouverture car les sympathiques serveurs parlent tous de leur départ en vacances ce soir. Je prends une très bonne salade césar suivie d'une charlotte aux fraises... et une note qui est salée.


Je m'aperçois que les platanes qui ont été plantés sur la place sont chacun dédié à un pays de l'union européenne, avec l'année d'entrée spécifiée devant...


La question est: est ce qu'ils vont être obligés d'abattre l'arbre dédié au Royaume uni?


Le moment est venu d'aller se cultiver un peu au Musée d'Art Moderne devant lequel nous étions passés tantôt: le MUDAM.



Le bâtiment, blanc et lumineux, a été construit par Leoh Ming Pei, l'architecte qui a réalisé entre autre la pyramide du Louvre. Le style se reconnait bien, avec les structures de verre pyramidales en guise de verrières. Si j'avais su, j'aurais déjeuné à la cafétéria du musée, qui a l'air très sympa...


A côté de la cafétéria sont exposées de petites sculptures réalisées avec des aliments (pâte d'amande, pain, pâte à sucre...) et évoquant la nourriture. Il y a par exemple une citrouille de Yayoi Kusama, et ces petits pois à tête humaine...




Comme prévu, en ce moment une grande partie des salles d'expositions sont dédiées à l'artiste belge Wim Delvoye, un gars un brin provocateur, comme nous allons le constater avec sa première oeuvre, cette grosse machine qui fait partie de la série 'Cloaca'.


Il s'agit d'une machine... à faire du caca! J'imagine que le boudin de crotte doit sortir sur le petit rouleau que voilà.
C'est l'une des grande spécialités de l'artiste: il a créé tout un tas de machines permettant de reproduire les excréments. Celle-ci est la plus grosse mais il en existe des plus petites; il y en a même une version portable... Pourquoi? Pourquoi pas!


Mais avant de continuer avec les œuvres de Delvoye, on va plutôt commencer par visiter le sous sol et les photos de Fiona Tan. Cette artiste est passionnée par les photos de gens ordinaires: elle réunit les unes à côté des autres des photos personnelles qu'elle a récupéré chez les habitants d'une même ville, en les classant par thème.


Sur un mur il y a les photos récupérées à Sydney, mais moi je préfère celles de Tokyo, qui me rappellent mes voyages: photos de famille, de Shinkansen, en prenant la pose devant les cerisiers en fleurs, en kimono, etc...


Plus loin, des vidéos consacrées aux jumeaux, avec chacun des deux filmé sur un écran différent et à travers les ages, jusqu'à ce qu'on ne sache plus qui est qui et à quel age.
Dans l'auditorium, un reportage (un peu long) sur différents collectionneurs de photographies, chacun avec sa spécialité...



Je remonte d'un étage pour commencer l'exposition dédiée à Wim Delvoye. L'artiste aime reprendre des objets du quotidien et les décaler en en changeant la forme ou la texture, comme cette fausse bétonnière en bois sculpté...


Avec ces lames de scie circulaire peintes comme des assiettes en porcelaine de Delft, Delvoye cherche à fausser nos perceptions, et nous pousse à nous interroger... sur quoi? Aucune idée.


Au premier étage on commence par une housse pour mobylette Peugeot, puis une grande salle avec un camion à béton reproduit en fer forgé évoquant les éléments gothiques d'une église. Ça a le mérite d'être impressionnant de finesse et de travail...


Ces statues étaient destinées à servir de fontaines, mais je ne sais pas si le projet a été réalisé quelque part ou pas...


Mon guide parle plutôt de cette pièce, qui imite l'intérieur d'une chapelle mais dont les vitraux représentent des radiographies de squelette et d'intestin...


J'ai un peu du mal à comprendre le sens de tout ça, mais je crois que ça veut peut être faire référence au culte de la science et du corps qui vient remplacer dans notre société la recherche spirituelle.


Encore une fois des objets redéfinis et transformés, avec ces gros pneus de camion qui ont été sculptés par des artisans asiatiques pour y dessiner des motifs délicats et traditionnels. Là aussi le travail est impressionnant de précision...


J'aime aussi beaucoup les statues 'déformées' grâce à l'informatique: une photo 3D est faite d'une petite statue, puis elle est déformée et multipliée à la façon 'Rorschach' avant d'être recréée par imprimante 3D. La plus impressionnante est celle de Jésus sur sa croix qui semble pris dans un tourbillon métaphysique...


On peut maintenant redescendre au rez de chaussée. On aperçoit bien d'ici le jeu de tubes à construire, oeuvre interactive qui fait la joie des enfants et qui peut être utilisée comme téléphone, la voix pouvant se propager d'un bout à l'autre du tube...


Il y a aussi cette petite fontaine où l'eau a été remplacée par de l'encre (un hommage à l'écriture). Attention de ne pas s'approcher trop près: ça tache!


Les salles suivantes nous ramènent aux œuvres déjantées de Wim Delvoye, avec des œuvres plus polémiques: ces véritables cochons, tatoués par l'artiste durant leur vie et qui pouvaient être achetés et empaillés par des collectionneurs. Tatouer des pauvres bêtes dés leur plus jeune age et les sacrifier pour en faire des œuvres d'art, perso je trouve ça un peu cruel (surtout quand on sait comment ça fait mal le tatouage).


Ensuite vient une étrange vidéo montrant du pu sortant d'une plaie, avec une douce musique de naissance (beurk).
Puis enfin voici le clou de l'expo: une véritable machine à faire du caca en état de marche! Une démonstratrice est en pleine recette de cuisine: alors on mélange fruits et légumes, bile, produits chimiques et hop! Dans la machine à laver! Et puis quelques heures plus tard par le tuyau on récupère une matière sensée être très proche des excréments humains. L'oeuvre a été réalisée avec le concours de scientifiques afin d'obtenir une matière se rapprochant le plus possible de la matière fécale.


Voilà notre visite du MUDAM terminée. J'avoue que j'ai bien aimé! Y compris les œuvres de Wim Delvoye, pleine d'irrévérence et de scandale.
De plus, ce n'est pas un grand musée mais il est très agréable à visiter, avec son architecture très lumineuse...

On sort prendre l'air?

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