Luxembourg - Jour 2 - Partie 3 - Dans la rue

Voilà donc notre visite du musée MUDAM terminée... on va maintenant sortir prendre l'air et lever les yeux devant les buildings du Kirchberg européen...


Mon guide Michelin propose justement un parcours entre les immeubles du quartier d'affaire afin d'observer plusieurs œuvres d'Art disséminées par ci par là. On va d'abord récupérer le Véloh, ce sera plus facile pour se déplacer...


Le parcours commence par passer devant le bâtiment de la commission européenne. Avec mon plan entre les mains j'ai l'air un peu perdu, et des passants me proposent de l'aide. Non merci, je sais très bien où je vais! Je dois juste faire quelques détours afin d'éviter les travaux.


Le quartier de Kirchberg, créé de toute pièce pour devenir un quartier d'affaire, s'étend sur plusieurs kilomètres tout le long de l'Avenue John F. Kennedy. Et il y a encore de la place pour quelques nouveaux buildings!


On quitte un peu les immeubles pour traverser le parc où se trouve le centre sportif D'Coque (construit en 1982), avec ses deux piscines olympiques, son lac artificiel et son grand parc.


La piste cyclable que nous empruntons, qui parcourt le parc, serait une ancienne voie romaine...
Plusieurs œuvres d'Art sont disséminées dans le parc, dont cette sculpture, copie de l'originale qui se trouve au siège de l'ONU à New York.


Notre parcours nous amène à longer l'avenue et à quitter le quartier des institutions européennes. C'est maintenant un quartier d'affaire qui défile sous nos yeux, avec les sièges de nombreuses banques européennes et luxembourgeoises. Et entre les immeubles, quelques œuvres d'art...



Par exemple voici la 'Birdcage'(2008). Je pense que la sculpture doit être plus belle de nuit, quand elle est éclairée de l'intérieur...



Quelques gouttes commencent à tomber du ciel. Je vais presser un peu le pas...
Nous passons maintenant devant le bâtiment de l'université, devant lequel se trouve une bien étrange sculpture.


L'oeuvre de Frank Stella s'appelle 'Sarreguemines' (1993) et est constituée de gros réservoirs dynamités, écrasés, troués...
Plus loin il y a un grande centre commercial Auchan, et plein de gens qui attendent le bus: c'est l'heure de la sortie des bureaux, et les gens rentrent chez eux.


Pourtant le Kirchberg possède aussi quelques quartiers d'habitation, cachés derrière les gros immeubles de l'Avenue Kennedy. J'y fais un tour un peu par hasard, et je tombe sur ce grand jardin avec des tables, des plantes, des tournesols et des endroits pour se reposer ou pour pique niquer...


Bon perso ça en m'inspirerait pas vraiment de venir habiter dans ce quartier, avec tous ces bâtiments modernes. Ça manque de vie tout ça...


Il commence à bien pleuvoir. Je décide d'abandonner là mon véloh, les dernières sculptures à photographier ne semblent pas être loin. Je finis par trouver la Grande Fleur qui marche (de Fernand Léger), entre deux immeuble de bureaux.



Et enfin la dernière oeuvre du parcours (un Dubuffet), qui se trouve dans les jardins de la BNP. J'hésite à y entrer car c'est une propriété privée, mais je finis par y aller et m'asseoir un moment sur un banc, en observant le joli jardin et ses formes géométriques...


Il est temps d'aller récupérer mon bus afin de rentrer au centre ville. 2€ le ticket.
Il est presque 19h, et donc une fois arrivé je vais me mettre à la recherche d'un restaurant pour le dîner. Je me rappelle alors ce resto italien que j'avais repéré la veille. Ils ont installé une terrasse avec une superbe vue sur la vallée...


Et juste en face, on aperçoit les buildings du quartier européen de Kirchberg, où nous étions justement tout à l'heure. On reste dans le thème de la journée!
C'est cher les restaurants au Luxembourg: 25€ pour une assiette de raviolis au homard et aux huîtres.


Retour à la place d'Armes pour s'acheter 3 boules de glaces au glacier du coin, qui annonce fièrement préparer les meilleurs glaces de la ville.
Dans le kiosque au centre de la place, c'est l'orchestre local qui s'est installé ce soir. Et ils sont plutôt bon musiciens: ils interprètent à leur manière plusieurs morceaux du groupe Coldplay.


21h. La soirée ne fait pourtant que commencer, car il est temps pour moi d'aller devant l'office de tourisme pour participer au tour guidé nocturne que j'avais réservé l'autre jour.


 Il y a 2 guides qui attendent sur les marches: l'un fera la visite en allemand et anglais et l'autre en français. Le notre ce sera donc Michel Blanc. Non, pas l'acteur, un homonyme! Mais tous aussi sympathique, et même très souriant et très drôle. Bref, un gars sympa. Il parle français avec difficulté car il revient de plusieurs années passées en Autriche, et d'ailleurs il cherchera ses mots à plusieurs reprises. Pendant le reste de l'année, il est instituteur.


Nous sommes donc 5 touristes prêts à suivre Michel Blanc dans les rues de la ville. Allons y!
Un premier arrêt sur la Place Guillaume II pour nous parler du drapeau luxembourgeois que l'on peut facilement confondre avec le drapeau néerlandais (la différence étant le bleu plus clair et la largeur du drapeau). Ils ont fait il y a quelques années un référendum pour savoir si il fallait le changer et le bilan fut si mitigé que rien ne changea.


Bien sûr un arrêt est prévu devant le palais du Grand Duc où se prépare la séance de cinéma de ce soir.


Puis nous arrivons place du marché au Poisson. La route commerciale qui traverse le pays passait juste à cet endroit et on en voit encore le tracé: c'est la route qui monte de la vallée sur la corniche pour redescendre de l'autre côté du rocher. Comme il s'agit de l'endroit le plus élevé de la route, c'est là qu'on enlevait la selle des chevaux du devant des carrosses pour les faire boire puis atteler les animaux à l'arrière afin qu'ils freinent dans la descente. Cette place est donc l'endroit le plus ancien de la ville, et les maisons ont d'ailleurs un petit air moyenâgeux.
Cette maison par exemple avec ses colonnades. Elle a été rachetée il y a des années par le guitariste d'un groupe de rock local pour en faire un bar, ce qui a fait boule de neige et a transformé le quartier en quartier à  la mode.


En face il y a l'église Saint Michel qui serait l'une des plus vieilles de la ville et qui a été reconstruite par Louis XIV (je l'ai visitée hier je crois). Cette fois-ci, je le vois bien le fameux boulet qui est resté fiché dans la tour du clocher après les attaques de l'armée française. Je passerais le prendre en photo demain quand il fera jour...


Le château médiéval était installé sur le rocher du Bock, dans la terrible montée qui permettait d'accéder au bourg.


 De l'autre côté, on aperçoit à nouveau (plus très bien car il fait vraiment nuit maintenant) les immeubles du plateau de Kirchberg (cf plus haut). C'est l'occasion d'évoquer bien sûr les instances européennes et le MUDAM qu'on a visité cet après midi (avec la fameuse machine à caca).
Avant le Kirchberg n'était qu'une succession de champs. On évoque aussi les fortifications de Vauban dont j'avais vu les maquettes dans le musée de ce matin.


Nous continuons notre balade en longeant la corniche et nous descendons ainsi dans la vallée. Notre chemin bifurque alors à gauche pour passer par dessus le village du Grund. C'était jadis un quartier d'artisans et de tanneurs, installés donc au bord de la rivière.


On passe tout près du monastère de Neuchatel et de ses casernes attenantes, transformées par la suite en prison dans les années 80. Du haut de la vieille ville, depuis la corniche, on pouvait donc observer les prisonniers quand ils étaient dans la cour de la prison. La prison pour femmes se trouvait également à deux pas, à l'emplacement de l'actuel Museum d'Histoire naturelle.


Nous nous trouvons maintenant sous les casemates du Bock. Le pont que nous voyons reliait le château à la ville et possède plusieurs passages, dont un passage secret qui passe juste sous la route (je vais visiter ça demain).


Juste au dessous, il y a le jardin municipal dans lequel ne sont cultivées que des plantes, légumes et fruits traditionnellement cultivés au Luxembourg. Une fois par semaine on peut venir se faire distribuer gratuitement des graines pour son jardin.


Nous sommes maintenant dans la cour de l'ancien monastère. Chaque été a lieu ici toute une série de concerts, avec vue sur les casemates illuminées et la vieille ville en toile de fond. Le dernier concert en date c'était celui d'Iggy Pop... Ça devait être cool.



Connaissez vous la légende de Mélusine et Sigefroid? Sigefroid fut l'un des propriétaires du rocher du Luxembourg, dont il acquit les terres en les achetant à des moines qui vivaient ici. Il tomba amoureux d'une très jolie fille qu'il rencontrait chaque soir au bord de la rivière. Celle-ci accepta de l'épouser à condition que tous les samedis elle puisse s'enfermer dans sa chambre loin des yeux de son époux. Rongé par la curiosité, Sigefroid finit par ouvrir la porte pour découvrir que sa bien aimée Mélusine était une sirène, prenant son bain chaque semaine avant de cacher sa queue de poisson grâce à un maléfice les autres jours. Démasquée, elle fut jetée au fond du puit qui se trouve tout contre le château. On dit qu'un jour elle reviendra pour se venger et apporter le malheur dans le pays.


Nous allons maintenant remonter vers la ville en empruntant le très pratique ascenseur qui mène à la cour de justice, puis continuer notre visite par la place de la Gëbe Fra et devant la cathédrale. Michel évoque plein de choses que je sais déjà sur le pont Adolphe, sur la cathédrale, sur Robert Schumann, etc...
J'en profite pour poser une question sur les panneaux 'Boefinder' que je vois souvent sur les enseignes des bars. C'est la marque d'une bière locale AOC. Il existe aussi la Musel, dont la brasserie usine toute proche a été reconvertie en un complexe de restaurants et cafés.

Notre guide a encore deux ou trois choses à nous dire sur son pays. Tout d'abord il y a 3 langues officielles : le luxembourgeois, l'allemand et le français. A l'école les enfants apprennent l'allemand (très proche du luxembourgeois) dès 6 ans et commencent le français à 7 ans. C'est d'ailleurs très difficile pour certains écoliers issus de l'immigration qui ne parlent pas luxembourgeois à la maison.
Le pays possède presque un tiers de sa population qui vient de l'étranger. Ils n'ont pas peur de l'immigration et ont même le souhait d'augmenter ainsi la population du pays pour atteindre 1 million d'habitants.



Nous voici revenus au point de départ, et c'est donc la fin de notre visite. Chacun serre la main de Michel en échangeant sourires et remerciements.
Encore une fois ce fut une journée chargée et pleine de découvertes, et je n'ai maintenant qu'une seule envie: récupérer un vélo et aller me coucher bien dans mon bon lit douillet!

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