Riga - Jour 3 - Partie 2 - Une ville pleine d'élégance...

Il est midi passé sous le soleil de Riga et je suis à la recherche d'un restaurant en me dirigeant vers la vieille ville. Il parait que la synagogue (la seule et unique de Riga) se trouve pas loin, dans cette rue que voici d'après le plan. Sauf qu'il n'y a rien de particulier sauf un immeuble en rénovation... peut être la synagogue?


Je continue ma balade en oubliant un peu mon déjeuner. Nous voilà dans la rue Kaléju, pleine de vieilles maisons bourgeoises aux façades qui attirent l'objectif...



D'habitude quand on pense à un ancien pays communiste, on ne s'attend pas à trouver des villes aussi élégantes, et bien les 3 capitales baltes vont nous prouver le contraire!




Là on est dans Berga Bazars. On était déjà passé ici avec le tour guidé: c'est un ensemble de bâtiments qui ont été réunis par un architecte letton de renom (mr Berg), qui a eu à la fin du 19ème siècle l'idée de réunir plusieurs bâtiments de styles différents autour de plusieurs petites places pour en faire un mini village au cœur de la ville, plein de boutiques et de restaurants...




Je vais peut être y trouver un endroit pour manger?
En fait non. C'est soit fermé, soit trop cher.
Je finis par retourner en direction de la cathédrale, où je trouve enfin un restaurant. C'est un self service très populaire (c'est à dire plein de monde) et pas cher du tout, spécialisé dans les pelmeni. Ce sont des genres de raviolis russes que l'on mange de différentes façons: en soupe, avec de la crème fraîche, etc... Ici on paie au poids: 5€ pour deux gros bols de pelmenis.
Je dois dire que j'aime bien...



Nous voilà repartis, et cette fois-ci avec une idée en tête: aller en direction du quartier des immeubles Art Nouveau de Riga. Car oui: Riga est la ville au monde qui posséderait le plus de bâtiment de ce style bien particulier de la fin du 19ème siècle.
C'est en dehors du centre historique, mais on peut y aller facilement à pieds, en passant devant le monument de la Liberté que voici...


Les pauvres gardes qui doivent rester toute la journée impassibles devant le monument. Avec cette chaleur, ils doivent être en sueur sous leur képis!


Et oui! Il fait chaud aussi en été dans la capitale lettone. La preuve, c'est que la petite fontaine du parc qui jouxte la cathédrale orthodoxe a été transformé en pataugeoire où s’ébattent joyeusement les petits enfants!


Justement, la cathédrale orthodoxe, témoin de la forte présence russe dans la région (qui date même d'avant les communistes), se trouve devant nous. Je vais donc en profiter pour pénétrer à l'intérieur... même si les photos sont interdites.


Dommage que les photos soient interdites car les fresques de la coupole sont très belles. Il y a aussi les icônes que les fidèles, tout comme en Bulgarie, embrassent tout en faisant leurs offrandes. Il semble aussi y avoir la sépulture d'un saint présenté dans son linceul, vénéré comme relique. Comme de coutume, les dames doivent se couvrir la tête mais je remarque que pas tout le monde ne respecte la règle...


Je retourne donc dans les rues de la ville, en suivant le chemin tracé dans mon guide, balade qui fait le tour des bâtiments Art Nouveau du quartier.
Mais nous voilà déjà devant la plus emblématique rue de ce style, la rue Alberta .


Elle ne doit pas faire plus de 500m de long et pourtant, la quasi totalité des immenses immeubles de droite (le côté ensoleillé de la rue) est constituée de bâtiments Art Nouveau.


C'est à ce moment là qu'il faut lever la tête pour admirer les extravagances imaginées par les architectes du mouvement Jugenstill (style jeune, en allemand). Pour les incultes, rappelons que l'Art Nouveau est un mouvement artistique et architectural né à Vienne à la fin de 19ème siècle pour s'opposer à l'architecture officielle trop codifiée.



Aux bâtiments de pierre baroque, avec leurs colonnades de temple grec et leur style épuré, les adeptes de l'Art Nouveau ont opposé un style où l'ornementation allait prendre toute sa place, en mettant à l'honneur la nature, la couleur, la changement de formes et de structure, en cherchant l'originalité avant tout.
Le haut de ce bâtiment par exemple, avec ses genres de fausses fenêtres... drôle d'idée.
Et en haut de celui là il y a une statue de lion... qu'on distingue à peine d'en bas.



Il y aurait plus de 750 édifices Art Nouveau dans toute la ville. L'architecte le plus célèbre fut Mikhail Eisenstein (le père du réalisateur russe), qui construisit plusieurs immeubles de cette rue.


Ce bâtiment-ci arbore une jolie couleur bleue et blanche grâce aux carreaux qui ornent sa façade. Comme vous le remarquez aussi il y a beaucoup de têtes sculptées qui ornent les immeubles.


Si les maisons du côté droit de la rue (exposé au soleil) sont en parfait état (elles semblent avoir été rénovées il y a peu), celles du côté gauche auraient bien besoin d'une réhabilitation. Il faut dire que ce ne sont pas des bâtiments Art Nouveau et que l'on ne les met donc pas trop en valeur. Pourtant l'immeuble ci-dessus a l'air d'être pas si mal, vous ne trouvez pas?


Je continue ma marche jusqu'au bout de la rue. Pour certaines façades je trouve que les architectes y sont allé quand même un peu fort sur l'ornementation. C'est hyper chargé, à la limite du mauvais gout...


A l'angle de la rue, l'une des maisons (très jolie d'ailleurs) abrite le "Musée" Art Nouveau. En fait il s'agit de l'appartement de Konstantins Pekshens, qui n'est autre que l'architecte de l'immeuble. Apparemment le gars, en construisant l'ensemble, s'est réservé un petit coin à lui...


En fait ce sera pour nous l'occasion de découvrir que l'Art Nouveau est également un mouvement qui s'applique à l'architecture intérieure, puisque l'appartement a été reconstitué comme il était au moment où Pekshens y habitait.
Et ça commence avec l'escalier en hélice de l'immeuble. Levez la tête! Ho, jolie peinture sur les plafonds!


Les employés sont habillées en costume d'époque, et il faut payer un supplément de 1€50 pour prendre des photo.
Bon, les explications du fascicule, même si elles sont en français, ne sont pas super intéressantes, mais l'appartement est vraiment très instructif en soi...


Vous remarquerez que les murs de chaque pièce sont d'une couleur différente, avec une frise différente , et même le style des meubles change.


Après le salon de réception en bleu, il y a la salle de repos en vert avec sa cheminée (purement ornementale à cette époque), puis la salle à manger en orange...


Un bon point pour la cuisine entièrement équipée, avec sa cuisinière et son réfrigérateur d'époque, alimenté avec des blocs de glace remplacés au fur et à mesure qu'ils fondaient.


Et à côté, une petite pièce pour que la femme de chambre puisse travailler...


Sans oublier le petit coin: la marque de la cuvette c'est Villeroy & Bosch, quand même!


J'aurais pensé que cette visite durerait plus longtemps, car nous revoilà déjà dehors, avec à nouveau le nez en l'air pour dénicher les détails de telle ou telle façade...


J'aperçois plein de bâtiments qui ne sont pas indiqués sur mon guide. Chacun a son style.
J'aime bien zoomer sur les détails...


Par exemple, ce personnage qui semble horrifié par quelque chose... mais par quoi?


Sur celui-ci, il y a des proues de bateau. Il devait appartenir à un armateur...


Je n'avais pas remarqué les larges bandes rouges - comme des rideaux de théâtre - sur la façade de celui-ci. Ça va très bien avec les fausses corniches d'opéra imaginées tout en haut...


Comment ce chat est arrivé à se percher en haut de cet immeuble? Ha mais non , c'est une statue!


Sur cet édifice, ce sont des vieux hommes barbus qui soutiennent les colonnades en se grattant la tête...


Cet immeuble bleu et blanc est aussi l'oeuvre de Mikhail Eisenstein et reste l'un des plus populaires (je crois en avoir vu des détails en carte postale)...
Au sommet il y a un paon qui fait la roue mais le plus original reste les deux grosses têtes qui figurent à ses côtés... elles sont carrément déformées.


Avant de quitter ce quartier et de retourner dans le centre historique, je m'accorde un instant de repos dans un café, devant un cafe latte, histoire de reprendre des forces. Ma journée est presque finie...


Il y a moins de monde qu'hier soir dans les rues de Riga mais les installations de la fête de la ville sont encore là. Par exemple ce stand dédié au basketball, le sport favori des lettons...


D'ailleurs je crois que les bus qui défilent juste devant moi sont remplis de supporters de basket...


Nous voilà maintenant revenus dans la vieille ville, ou il reste encore quelques bâtiments Art Nouveau à découvrir, de façon plus disséminés. L'ambassade d'Italie par exemple, avec sur son toit les 3 atlas qui portent le monde sur leurs épaules...


Je m'aperçois que j'étais passé la veille devant de très beaux immeubles Art Nouveau sans les remarquer.
Allez! La visite est finie et c'est presque 18h. J'ai à faire ce soir...


Au fait, en passant, savez vous ce qu'ils vendent dans ce magasin? Du Black Balsam: c'est un alcool typique letton à base de différentes plantes et de Vodka. Je ne suis pas adepte d'alcool, mais je vais en acheter une petite bouteille pour mon père qui finalement me dira que ce n'est... pas très bon.


Dépêchons nous un peu: ce soir j'ai à faire. Je file à l'appartement prendre mes affaires et récupérer mon bus pour aller 3 arrêts plus loin...
Tallinas iela... voilà on y est: le sauna Balta Pirts.
Je crois que mon séjour à Helsinki m'a donné gout au sauna finlandais, et comme il parait que c'est aussi une spécialité balte, alors j'ai voulu tester la version lettone.


Bon on ne peut pas dire que l'endroit soit particulièrement charmant... ni bondé, ce qui explique que j'ai pu faire 2 à 3 photos: nous étions à peine 4 clients. Il y a la grande salle ci-dessus où on se lave avant d'aller au sauna, un hammam hyper chaud (intennable), un sauna sec et une agréable petite piscine d'eau froide. Dans le sauna, les autres clients se fouettent allègrement avec des branchages...
Pour tout dire, c'est moins sympa qu'en Finlande.


Je sors à 20h30 et me dirige directement vers le centre ville, afin de chercher un endroit pour dîner. Melna bite, c'est le nom du restaurant où je suis allé. Je le dis parce que c'était très bon, que les serveuses étaient sympas et la cuisine originale (joue de bœuf et petit gâteau au miel).


Je n'ai plus grand chose à faire maintenant qu'à me balader dans les rues.
En face de la maison des têtes noires, je remarque pour la première fois cette plaque au sol: ce serait l'endroit même où pour la première fois les marchands de la guilde des têtes noires auraient fait dresser le premier sapin de Noël du pays. Ça méritait bien d'être signalé!


Je suis complètement crevé alors on va rentrer si vous le voulez bien...
Sur le chemin, il y a ce spectacle de rue original: un type joue avec l'électricité statique, avec des tubes de gaz et un genre de bobine à induction qui fait des grosses étincelles.
Ce sera ma dernière photo de la journée... au lit!

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