Vilnius - Jour 4 - Partie 1 - Un grand classique

Ma nuit s'est bien passée, malgrè le moustique que j'ai entendu voler dans la chambre. Je petit déjeune d'un reste de muffin puis je me mets en route. Direction la colline de Gediminas.


En passant devant la cathédrale, je fais un vœux devant la stèle Stebulka. Stebulka, ça veut dire 'Miracle' en lituanien. Alors il faut se mettre dessus et faire 3 fois le tour sur soi même pour voir son vœux se réaliser.


Voilà, c'est là haut que nous allons! J'ai l'impression d'être passé au moins 100 fois devant la tour de Gediminas, il serait temps d'y monter!


Pour les plus fainéants, il y a le funiculaire... mais pas pour moi je vais prendre le chemin de pierre sur le côté. Et puis de toute façon le funiculaire est fermé à cette heure-ci.
Ce n'est pas non plus une montée très physique... quoique... le groupe de touristes américains devant moi ont bien du mal!


Une fois en haut, il me reste encore un peu de temps avant que la tour n'ouvre au public et j'en profite pour faire le tour de l'endroit et observer la vue.
Du château de défense qui était installé sur cette petite colline, seule la tour a été reconstruite intacte en 1930. Elle date du XIIIème siècle.


Le temps est nuageux encore aujourd'hui, et avec les corbeaux qui surveillent la ville en bas, ça parait encore plus lugubre...


Il semble y avoir du monde autour des trois croix, sur la colline en face. Là aussi il faudra que j'y aille faire un tour...


D'ici, à 48 mètre de hauteur, on surplombe bien la ville. Un panorama de plus à mon actif...


Juste au dessous il y a la cathédrale, et au loin j'aperçois le dôme doré d'une église orthodoxe russe...


On a aussi une superbe vue sur l'autre côté du fleuve, vers la ville moderne.


J'aurais peut être dû prévoir de faire un petit tour aussi dans ces quartiers de buildings. Ça m'aurait changé des vieilles pierres pour voir un autre aspect de la capitale lituanienne...


Les touristes commencent à être de plus en plus nombreux (c'est relatif... c'est pas la tour Eiffel non plus). La tour vient juste d'ouvrir aux visiteurs.


J'emprunte l'étroit et sombre  escalier qui va nous mener vers les 3 étages où il sont installé un petit musée. Jadis la tour faisait un étage de plus mais elle fut endommagée au 17ème siècle durant l'occupation russe.


Voici une maquette de la ville au moment où le château était encore debout (à gauche). On voit la tour où nous nous trouvons (surmontée d'un toit conique) et aussi à droite on voit l'ancienne cathédrale (à la place de l'actuelle). On voit même la tour de l'horloge qu'on a visité l'autre fois. C'était bien une tour de défense à l'époque...


Nous voilà accueillis au premier étage par de belles armures du moyen age.


On raconte qu'il y a longtemps le grand duc Gediminas chassait dans une forêt du coin et qu'il s'assoupi. Il fit un rêve dans lequel il vit un loup d'argent se tenir sur la colline où nous nous trouvons et hurler comme mille loups. Son mage interpréta le rêve comme un message des dieux lui demandant de fonder une ville à cet endroit. Ainsi fut fondée Vilnius.


Changement d'époque à l'étage au dessus avec cette photo qui évoque la 'voie balte'. Ce sont des événements qui eurent lieu le 23 août 1989, quand pour protester contre l'état soviétique 2 millions d'Estoniens, de Lituaniens et de Lettons se donnèrent la main pour former une chaîne humaine qui traversa les 3 pays.


En tout une ligne de 600km qui débutait juste sur la plaque Stebulka où nous étions tout à l'heure. Leur vœux s'est réalisé, pourquoi pas le mien?
L'initiative de la voie balte a été récompensée par l'UNESCO qui l'a mise sur la liste des biens immatériels de l'humanité.


Dernière étape, la terrasse sur le toit de la tour où les touristes que nous sommes pouvons nous adonner à notre passe temps favori: la photo!



D'ici aussi la vue est superbe, mais le ciel commence à se couvrir et j'ai déjà pris pas mal de photos de l'horizon.


Il est temps de redescendre de la colline pour rejoindre le centre.


Nous avions rendez vous à midi et donc ça me laisse le temps de me balader encore un petit peu dans les rues de la vieille ville... mais je préfère aller faire une pause dans un café pour une tartelette au citron et un latte (avec un cœur de crème dessiné dessus... c'est si chic!). Instant détente sur les airs de Sinatra et Pink Martini...


J'arrive juste dans les temps devant l'ancien hôtel de ville où déjà pas mal de monde patiente pour participer au Vilnius free Tour.


Oui, c'est ça: la valise jaune. Le free tour, c'est un classique de mes voyages. Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi j'ai attendu le 4ème jour de mon séjour pour y prendre part... j'imagine qu'on va passer devant plein d'endroit que je connais déjà!
Nous sommes divisés en 2 groupes de 15 personnes. Notre guide s'appelle  donc Milda et bien entendu elle est très sympathique et donne plein d'explications intéressantes.


Notre visite commence par cette phrase écrite sur le mur de l'Hotel de ville: "Quiconque touche à la Lituanie touche également aux Etats unis". C'est une phrase prononcée par Georges W Bush lors de sa visite ici, quand le pays fut rattaché à l'OTAN. Il parait qu'il a dit mot pour mot la même phrase quand il est allé en Lettonie et en Estonie, pour les même raisons.


Nous bifurquons dans la grande rue à droite. Jadis composé de plusieurs rues, le quartier entier fut totalement rasé par les soviétiques pour devenir une large avenue, où des HLM font face à d'autres immeubles plus élégants, dont ils imitent les façades, mais en passant derrière c'est un tout autre spectacle.
C'est pourtant dans cette arrière cour que se dressait la grande synagogue du ghetto juif de la ville.


La Synagogue fut détruite par les nazis et les soviétiques construisirent cette école maternelle juste dessus. L'idée de la reconstruire a été complètement abandonnée, le nombre de juifs résidant aujourd'hui à Vilnius de nos jours étant très petit. Pourtant à l'époque, la grande Synagogue faisait la fierté de ce qui était l'une des plus grandes communautés juives d'Europe. Comme il était interdit qu'elle soit plus haute que les églises de la ville, elle fut construite à moitié enfouie dans le sol. Elle était aussi réputée pour sa bibliothèque, riche de 35000 manuscrits.


Ici, le seul témoignage du passé juif du quartier reste cette statue du Gaon de Vilna, un rabbin et penseur qui influença la communauté.
Demain à 11h notre guide proposera une visite guidée (payante) entièrement dédiée au ghetto de Vilnius... je pense que je vais peut être réserver une place.


Notre groupe de 15 touristes est assez hétéroclite: il y a un français (moi), deux finlandais, une argentine (qui vit à Londres), un ukrainien et des américains. L'ambiance est bonne et sur le chemin les discussions vont bon train.


Nous entrons dans la cour intérieure d'un pâté de maisons. Nous sommes toujours dans le ghetto et cette petite statue représentant une dame chevauchant un ours permet à notre guide d'évoquer le passé païen du pays. En effet la Lituanie n'a été convertie au catholicisme que très tard et, pour inciter les paysans à sauter le pas, on offrait un pull en laine à chaque nouveau baptisé... ce qui a eu pas mal de succès: beaucoup de gens se sont alors fait baptiser, parfois même plusieurs fois. C'est à dire qu'il faisait froid à cette époque! Quand à cette statue, elle a juste été installée là par la société de protection de la chasse, dont le siège se trouve dans cette cour.


Nous continuons notre chemin pour traverser la rue Pilies Gatvé. Une vieille église abandonnée attend d'être rénovée. Elle fut transformée en habitation par les soviétiques et aujourd'hui sert de parking et d'antenne relais téléphonique.


Nous continuons notre route. Hey! Ce serait pas une Traban?


Nous voilà arrivés à la frontière du quartier d'Uzupis (dont je vous ai déjà parlé). Les 7000 habitants de ce quartier bohème ont proclamé l'indépendance (fictive) de la république d'Uzupis, état fantoche où - comme c'est écrit sur le panneau - le sourire est obligatoire. Alors sourions s'il vous plait!


La fête nationale d'Uzupis est le premier avril (on se demande bien pourquoi) et ce jour là, de vrais-faux douaniers sont là pour contrôler les passeports. Dis donc toi le chat là! T'as ton passeport?


Cette déclaration d'indépendance a attiré ici des artistes venus du monde entier. D'ailleurs ces panneaux indiquent la direction d'autres communautés d'artistes qui ont créé des 'pays libres'. Vous vous rappelez Christiana, à Copenhague?


Il y a quelques salles d'exposition ouvertes par le collectif d'artistes qui a créé Uzupis, mais on peut juste aussi se balader dans les alentours pour voir quelques œuvres...
Par exemple ce Jésus Christ randonneur...



... ou ces moulins à vent (en métal), installés juste sur le bord de la Vilna. Ils brassent l'air pour permettre de répandre l'inspiration partout dans le pays.


Il suffit de rajouter un hublot à un bloc de pierre pour le transformer en machine à laver...


Bon y'a des trucs bizarres quand même... Apple republic?


Cela n'est pas bien grand comme quartier, et on se croirait même un peu à la campagne...
Ils ont quand même un président, et une reine qui est élue chaque année. Ils ont même leur propre monnaie ( l'eurouz) , et leur propre armée (de 12 hommes).


Mais en remontant un peu, voici la place principale, avec "L'ange d'Uzupis". Chaque premier Avril, c'est la grande fête et on distribue de la bière gratuitement sur cette place.


Certains disent même qu'un jour de la bière coulera du robinet installé ici...


Voici un autre monument d'Uzupis: la constitution.
Bin oui: qui dit pays indépendant, dit aussi constitution. Elle est affichée toute entière sur ce mur. Et en plusieurs langues, alors...


"L'homme a le droit de paresser et de ne rien faire du tout"...
"L'homme a le droit d'être ni remarquable, ni célèbre"...
"Le chien a le droit d'être chien"


"L'homme a le droit de comprendre"...
"L'homme a le droit de ne rien comprendre du tout"...
Moi j'aime bien!


Nous terminons notre visite d'Uzupis par la place du Tibet au milieu duquel trône un mandala. Le Dalaï lama est venu par deux fois ici et c'est au cours d'une de ses visites que ce mandala a été fait. D'habitude il est fait de sable mais celui-ci a été refait en dur pour ne pas être éparpillé.


L'ancien maire de Vilnius est un habitant d'Uzupis. Il est surtout connu pour la fameuse vidéo (vue sur Youtube) où on le voit écraser une voiture mal garée avec un char d'assaut.


Ah, au fait! Le drapeau d'Uzupis représente une main trouée. Trouée comme la main des artistes qui vivent là...


Il commence à pleuvoir...
Nous voici revenus en Lituanie pour faire un arrêt devant la jolie Eglise Sainte Anne de Vilnius. Je l'ai déjà visitée et notre guide répète des choses que je sais déjà: on dit que Napoléon aurait voulu ramener cette église dans le creux de sa main. Bien sûr Milda avertit que l'intérieur de l'église est assez décevant (c'est vrai) mais que le monastère d'à côté est plus intéressant (c'est vrai aussi).


Et oui: le fait que je fasse ce free tour à la fin de mon séjour fait que je sais déjà pas mal de trucs que la guide va nous expliquer. Tenez par exemple: là nous allons passer dans la ruelle des auteurs lituaniens, dont les murs sont remplis de petites sculptures, chacune dédiée à un auteur ayant parlé de la Lituanie dans l'un de ses ouvrages.


Par exemple il y a cet auteur allemand qui a dit que le pays était triste, ou alors l'auteur du Silence des Agneaux (Hannibal le cannibale est d'origine lituanienne).


Notre guide évoque la langue lituanienne, assez unique et qui ne ressemble pas beaucoup aux autres langues alentour, mis à part à l'estonien. Beaucoup de mots lituaniens finissent par 'as' alors ils ont pris l'habitude de 'lituaniser' les mots étrangers en leur rajoutant cette terminaison: Michael Jacksonas, Las Vegasas...
Et vous savez comment ont dit 'merci' en lituanien? Atchou! A tes souhaits, donc...


Il pleut vraiment de plus en plus...
Je manque de perdre le groupe, mais non ils se sont réfugiés à l'intérieur de cette petite cour. Par contre j'ai raté le début des explications de Milda... je crois que cela parle de... nègres?


Nous bifurquons maintenant vers l'université et le palais présidentiel. L'édifice a été entièrement reconstruit par son architecte car celui-ci s'était trompé dans ses calculs.
Autre fait intéressant: la présidente lituanienne, très appréciée, est ceinture noire de karaté.


Nous voici arrivés à la dernière étape de notre balade et aussi là où tout a commencé (puisque c'est aussi le berceau de la ville): la place de la cathédrale. Je ne savais pas que l'architecte de la cathédrale a également construit l'ancien Hotel de ville mais maintenant ça parait évident (c'est le même style néo classique). On évoque aussi la voie balte de 1989 et la plaque Stebulka...


Fini! Il est 14h30. Milda propose à ceux qui le veulent de continuer nos échanges autour d'un déjeuner dans un restaurant. Pourquoi pas?
Elle nous emmène dans un endroit vraiment caché: un restaurant dans une arrière cour, des tables en bois en terrasse qui ne payent pas de mine...
On s'installe donc, je commande un genre de truc qui s'appelle "3 musiciens": 3 galettes de pomme de terre avec de la viande entre chaque couche. Plutôt gras et pas génial.


Heureusement il y a la bière (très bonne il parait) et les discussions vont bon train. Les 2 couples d'américains (entre Alabama et Californie) discutent de leur matelas orthopédique, des citrons que l'on peut cultiver dans son jardin à San Francisco, du Burning man... ou encore du jour de la fête du sauna en Finlande, du roi de Suède... de tout, mais surtout de n'importe quoi!


Les californiens voyagent avec un petit pingouin qu'ils prennent en photo un peu à la manière de mon Schmulmul, et ils sont intrigués par la peluche d'Angry bird accrochée à mon sac à dos (c'est vrai que je ne vous l'ai pas présentée)... voilà deux nouveaux amis du bout du monde!
De discussion en discussion, le temps passe et repasse, et il est maintenant presque 17h. c'est l'heure de se quitter, de se serrer la main et de faire une photo de groupe...
Chacun repart de son côté. Et moi, où est ce que je vais aller?

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