Lisbonne - Jour 3 - Partie 2 - Le cloitre aux milles visages

Nous sommes toujours dans le quartier de Belem à la recherche d'un restaurant pour déjeuner... On entre dans le premier dans lequel aperçoit des places de libre: un petit resto sans prétention, avec un menu pas cher du tout et apparemment fréquenté par les locaux. Vous ne m'en voulez pas de ne pas avoir pris de photos de notre repas? Il n'avait rien d'extraordinaire... ce n'est pas pour ça que ce n'était pas bon!



Une fois dehors, nous n'avons plus qu'à longer la rue pour nous retrouver devant le long bâtiment du musée de la marine, et juste derrière voilà notre prochaine destination: Le monastère des Jeronimos.
Il y a moins de touristes que ce matin quand nous sommes sortis du bus...


Le monastère est un monument emblématique de l'art architectural manuélin. C'est un style propre au Portugal qui s'inspire du gothique, et qui s'est développé sous le règne de Manuel Ier (d'où son nom).


Comme vous pouvez le voir, c'est un style très chargé qui alterne plusieurs formes d'arabesques et de motifs. Des formes arrondies et proches de la nature...
La tour de Bélem que nous avons visité ce matin était déjà dans ce style, mais vous verrez qu'au niveau décoration, le monastère fait encore plus fort!


Pendant que je lève la tête pour prendre des photos du portail, Florence regarde au sol et repère deux plaques commémoratives: l'une est dédiée à l'entrée du Portugal dans l'Union Européenne (cosignée par Laurent Fabius) et l'autre à la signature du traité de Lisbonne (cosigné par Sarkozy).
Bien vu Flo!



Entrons maintenant!
En premier lieu, il faut visiter l'église Santa Maria, sur la droite...
Moi ce qui m'impressionne le plus dans cette église, ce sont les hautes voutes qui ressemblent à de véritables et délicates toiles d'araignées.
Elles ont résisté au tremblement de 1755, c'est pour dire si c'est une prouesse architecturale!

C'est également dans cette église que l'on trouve la tombe de Vasco de Gama. Sur le cercueil de pierre, on reconnait bien un navire, ainsi que le globe de navigation...
Et en face il y a une autre tombe, celle de Luis de Camoes, considéré comme le plus grand poète portugais.


Plusieurs monarques portugais sont enterrés dans l'enceinte de l'église. En tout 21 membres de la dynastie royale, dont Manuel Ier lui même...


Je ne me lasse pas de lever la tête vers cette voute qui semble suspendue au dessus de nous... 

La lumière  naturelle l'illumine et suffit pour éclairer toute l'église...


Il est temps de passer à l'autre partie du monastère, le cloitre, où nous passerons nettement plus de temps...
Un carré de 55 mètres de côté, 2 étages recouverts d'une multitude de motifs décoratifs, maintenus par de fines colonnettes qui semblent être toutes différentes...


Cocorico! L'architecte qui a construit le cloitre, et qui est donc à l'origine du style manuélin, est français: François Boytac commença la construction du cloitre en 1502, et le monastère ne fut fini qu'un siècle plus tard.


Florence et moi avons pris un audioguide à l'accueil, mais avec le bruit qu'il y a on aura du mal à l'utiliser correctement...
En effet, il semble y avoir un concert de prévu ce soir dans la cour du cloitre: la scène est déjà installée et les groupes répètent.
Ça gène un peu la quiétude des lieux ces batteries et guitares électriques... et ce ne sont même pas des morceaux entiers puisque les différents groupes font un filage et des essais de son.

 C'est pas bientôt fini ce boucan? (traduit du portugais)

Enfin bon! Le bruit ça ne se voit pas sur les photos... quoique: il fait la grimace pour quoi le monsieur sur la photo?



Il me reste quand même tellement de choses à photographier: les petits animaux cachés dans les frises, les étranges gargouilles (dont chacune est unique), les symboles cachés dans la décoration...
Mon reflex ne sait plus où donner de l'objectif.


Les motifs sont inspirés de la nature: cette gargouille ressemble carrément à une sauterelle géante, et derrière, vous apercevez la frise en forme de coquille d'escargot?


Je me balade donc tout autour du cloitre, en cherchant à apercevoir des détails cachés dans la décoration: le soleil et la lune, un personnage grimaçant, un petit lionceau...



L'ordre des Hiéromites, pour lequel le monastère a été construit, semble avoir été un ordre religieux très important dans le pays, et surtout très courtisé par les monarques.
Néanmoins l'ordre fut dissous en 1833 par les autorités de l'époque...



On monte à l'étage?
Le monastère est à l'origine du nom du quartier: son véritable nom est Sainte Marie de Bethléem, qui au fil du temps a été déformé pour de Bethléem devenir Belem. 


Les décorations du premier étage sont moins chargées que celles du rez de chaussée, mais il y a quand même ces genres de flèches qui pointent vers le ciel, comme des cônes de crème chantilly...


En regardant sur les toits, un drôle d'oiseau attire ma curiosité: il s'agit d'un faux épervier, qui est là pour faire peur aux éventuels pigeons qui auraient l'idée de venir s'installer ici. De plus, à intervalles réguliers, les hauts parleurs diffusent de petits cris de rapaces...
Ça a l'air de marcher: pas un seul pigeon en vue!


On a bien fait de se réserver la visite du monastère pour l'après midi: il y a vraiment moins de touristes que ce matin à la tour. Et en plus, le soleil qui arrive de biais donne une très belle luminosité.


Une porte mène à une salle qui contient une exposition relatant les 500 ans de vie du monastère, avec en parallèle une chronologie des grands évènements de l'Histoire du monde, que Frédéric et moi parcourons avec bonheur...


Retour au rez de chaussée, où une porte permet d'accéder à l'ancien réfectoire: une grande salle entourée d'une longue frise en Azulejos racontant la vie de Saint Joseph.



Voilà notre visite terminée! Nous avons fait le tour du cloitre, sans en avoir aperçu chaque détail c'est sûr.
Nous profitons de quelques instants de repos avant de reprendre notre chemin. On s’assoit tranquillement et on écoute les musiciens qui jouent...


C'est justement le tour d'un groupe de Fado, qui vont nous interpréter presque deux morceaux en entier et seront applaudis comme il se doit par les gens présents...
Le genre de moment magique qu'on ne peut pas prévoir à l'avance...



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