Stockholm - Jour 5 - Partie 1 - Jour de fête

Une fois de plus le réveil est difficile. Les lits sont trop douillets en Suède!
Je cherche un restaurant pour le petit déjeuner, et mon guide m'en propose un dont les salles sont dans des caves voûtées, pas loin de Stortorget. Ce serait une ancienne prison du moyen age.


Au final je trouverais l'endroit un peu sale et glauque. De plus, les pâtisseries ne sont pas aussi 'savoureuses' que ce que mon guide prétend. Le Sten Sture ça s'appelle...


Pour la suite de la matinée, changement de programme: je décide d'aller visiter le musée des prix Nobel, devant lequel je suis passé maintes et maintes fois puisqu'il se trouve sur la place -très centrale - de Stortorget.


Je laisse mon sac à la consigne, puis je commence à prendre quelques photos avant que la prochaine visite guidée ne commence...
Le musée n'est pas bien grand, mais il y a plein de choses à y lire.


Idée originale: sur des rails accrochés au plafond défilent des fiches détaillant les noms et particularités de chaque prix Nobel.


Le musée a ouvert ses portes en 2001 et donc il est assez moderne. Dans le hall d'entrée des courts métrages présentent les 7 lauréats de cette année, puis le couloir chronologique déroulent les faits marquants parmi les prix décernés depuis 1901. Au fond se trouvent les expositions temporaires avec un roulement de découvertes primées.


La visite guidée commence.
Dans cette salle a été reconstitué le bureau de travail du créateur du prix, Alfred Nobel.
Il était le fils d'un industriel qui fabriquait des explosifs, entreprise pour laquelle il travailla toute sa vie et pour laquelle il inventa la dynamite, véritable 'best seller' de l'époque.
Sa grande fortune lui permit de vivre une vie de mélomane, résidant plusieurs années en France où il avait son laboratoire.



A la fin de sa vie, un journal français lui dédia une nécrologie satirique en titrant 'le marchand de la mort est mort'. Cela le fit réfléchir et il décida alors de laisser une autre image de sa personne à la prospérité, et ceci grâce à son testament.
N'ayant ni épouse ni héritier, il demanda à ses testamentaires de créer en son nom l'académie en charge de décerner les fameux prix. La suite, on la connait...
Il avait alors déjà tout détaillé dans son testament: le nombre de catégories de prix, les modalités de l'élection, les lieux des cérémonies, etc...


Les prix sont ainsi tous décidés et décernés en Suède, sauf le prix Nobel de la paix qui est remis en Norvège (à l'époque les 2 pays étaient liés: c'était donc un signe de paix que de partager ce prix).
Une seule catégorie de prix fut ajoutée dans les années 70, celle du prix Nobel d'économie, même si elle n'est pas officiellement un prix Nobel (car payée par le gouvernement de Suède et pas l'académie).


Notre guide nous explique maintenant le fonctionnement de la machine qui permit à Marie Curie de découvrir le Polonium. Ce fut la première femme à avoir le prix Nobel, et elle en eut même deux, ce que seuls 4 nominés en tout ont obtenu jusqu'à aujourd'hui.


Peu de nominés ont refusé le prix lorsqu'il leur fut attribué. On peut notamment citer Jean Paul Sartre qui était contre les distinctions décernées à des personnes physiques.
On peut également évoquer le cas de Bob Dylan, qui reçu le prix de littérature en 2016 mais refusa de venir participer au banquet et à la remise des prix.



Il y a aussi des explications sur la cérémonie de remise des diplômes  prix. Celle-ci est assez codifiée: elle a lieu le 10 décembre. Chaque lauréat fait un discours avant de recevoir son prix des mains du roi de Suède: une médaille mais aussi un genre de diplôme comme celui de la photo ci-dessus, avec un design différent pour chaque nominé. Puis la soirée se poursuit par le célèbre dîner dans la grande salle de l’hôtel de ville. Même la vaisselle utilisée pour le dîner est au nom de Nobel.




Pour ce qui est du choix des lauréats, il est décidé en secret et met à contribution des spécialistes du monde entier, mais qui ont été intronisés dans les académies dédiées en Suède. Ils peuvent proposer en début d'année le lauréat de leur choix, et un comité est chargé d'élaguer les propositions et d'en choisir 5 dans chaque catégorie. A la fin de l'été, chaque académie vote dans sa catégorie pour annoncer les vainqueurs début Octobre. Les 4 autres lauréats perdants sont réinscrits d'office pour l'année suivante.



Dans cette salle, les conservateurs ont demandés aux prix Nobels (ou à leur famille) de leur envoyer un de leurs objets personnels (qui n'ont parfois aucun rapport avec le sujet pour lequel le prix leur a été décerné).



Parmi les Nobel de science, il y en a aussi un certains nombres dont les théories qui leur ont valus le prix se sont finalement avérées fausses quelques années plus tard...
Par exemple en 1938, Enrico Fermi fut récompensé pour la découverte de deux éléments radioactifs... qui n'existaient pas. Tout le monde peut se tromper!



Le prix peut également être décerné à un organisation. Par exemple la croix rouge fut Nobel de la paix 3 fois: en 1917, 1944 et en 1963.
Tous les nominés doivent être en vie lors de la remise des prix. Le comité fit cependant une exception pour Gandhi qui reçu le prix à titre posthume en 1948, quelques mois après sa mort.



Des stands interactifs permettent de s'essayer à quelques unes des expériences... plus ou moins concluantes.
Je vais quand même lire un peu quelques une des explications, notamment sur les découvertes modernes...


Après avoir fait un dernier petit tour du musée, je me dirige vers la sortie. Dehors le soleil arrive à se frayer un chemin et à chasser les nuages. Il fait même chaud!
Que faire maintenant? Si j'allais faire un tour à la Tyska kirkan, qui était à chaque fois fermée lors de mes précédentes tentatives?


Cette fois-ci, j'ai de la chance car on peut y pénétrer.
L'intérieur de la dernière église allemande de Stockholm est pleine de dorures, vitraux... dans le plus pur style baroque.
La grande orgue dorée semble siéger fièrement au dessus de l'auditoire. D'après le panneau explicatif, elle doit être entièrement démontée et ré-assemblée, et ce serait Michael, mon logeur AirBnb, qui serait en charge de l'opération...


La Tyska kirkan a une forme inhabituelle: elle n'est pas en longueur mais plutôt carrée de forme, et pleine de curiosités. Comme ce genre de pressoir à côté de la tour, ou encore cette pièce vitrée suspendue dans un coin: un genre d'espace VIP on dirait.


J'aimerais comprendre tous ces mystères mais, de peur de passer tout l'après midi ici (je me connais), je préfère ne pas demander la plaque explicative à l'accueil et partir, après quelques photos des superbes vitraux...


Dans la rue un orchestre de musiciens bohèmes jouent avec entrain. Je crois reconnaître la bande de vieux qui se prélassaient sur des chaises dans ma rue l'autre matin.
Ah au fait je m’aperçois que j'ai oublié de vous le dire: aujourd'hui est un jour spécial: c'est la fête nationale suédoise.


C'est ce qui explique qu'il y ai foule aujourd'hui dans Gamla Stan... D'ailleurs me voici à nouveau devant le palais royal et le hasard fait bien les choses: c'est l'heure de la relève de la garde. On s'en refait une?


Il y a toujours autant de monde, mais j'arrive quand même à me frayer un chemin et à m'accrocher à un réverbère pour prendre de la hauteur...


Aujourd'hui je reconnais bien l'air que joue la fanfare: 'Hooked on a feeling' de Blue Swede, l'une des chansons du film 'Les gardiens de la galaxie'.
Bizarre d'entendre des soldats suédois chanter à tue tête "ouka tchaka ouka tchaka ouka...".



Sisi c'est vraiment ce qui s'est passé: et d'ailleurs je le prouve.


Voilà les gardes qui arrivent. Cette fois-ci ils sont sur leur 31, avec leur beau pantalon blanc et comme vous l'avez vu l'orchestre est aussi à cheval aujourd'hui...


Pour le reste, la cérémonie se déroule comme l'autre jour, et elle se termine bien vite.
Je ne me rappelle pas par contre que les soldats aient fait leur marche 'galopante' qui m'avait bien impressionné la fois précédente...



Une fois les soldats partis, c'est au tour des chevaux de quitter la petite place, toujours en musique et  sous les yeux bienveillants des touristes...


Je décide de les suivre pour voir où ils vont... Ce n'est pas difficile, il suffit de suivre les crottes.


Chez les cavaliers, la bonne humeur est de mise, et on trinque un petit coup avant de repartir...
Ils se débarrassent de leurs instruments de musique et reprennent la route.


Le cortège est escorté d'un van de policiers qui leur ouvre la circulation dans les rues de la ville.
Ils s'en vont même au galop... en grillant un feu rouge!



Aujourd'hui le palais royal est exceptionnellement ouvert aux visiteurs et l'entrée est gratuite.
Ben allons-y alors...
Bonjour madame!


On peut commencer par entrer dans les cours et se balader entre les allées bordées d'arbre.
Je pourrais en profiter pour visiter le palais, mais à vrai dire il y a trop de monde; je crois que je me le réserverais pour demain...


Dans une salle, un comédien habillé en roi adoube des gamins de la pointe de son épée: "Je te nomme chevalier"!


Dans la deuxième cour du château il y a des stands avec des jeux, une buvette et même des scouts qui vendent des hot dogs.


Il est temps de manger, et mon déjeuner aujourd'hui sera un gros cafouillage. Je retourne d'abord dans Gamla Stan où c'est vraiment la foule. J'y trouve bien un restaurant et me laisse tenter par un œuf poché... un peu petit: je m'attendais à plus gros pour ce prix là.
Pas mauvais mais bien sûr j'ai encore faim. Je me rappelle alors les hot dogs des scouts du palais royal...
Retour sur mes pas donc... et le voilà mon hot dog!



J'en profite pour regarder le trajet du cortège royal de ce soir. Vers 18h, le roi et sa famille vont quitter le palais en calèche en direction de l'île de Djurgarden et du musée Skansen... où je devrais me trouver justement à cette heure-là.


Les rues sont pleines de monde, et on voit des drapeaux suédois fleurir un peu partout...
Je terminerais mon repas par un onigiri à la mangue acheté au food court du jardin du roi (où il y a encore plus de monde que les autres jours).


Oui, là j'ai eu un repas un peu... morcelé.
Pour le dessert, pourquoi ne pas aller au Wiener Caféet, cette pâtisserie de Stureplan conseillée par mon guide et qui avait l'air bien sympa en passant devant l'autre jour?


Et bien c'est une très bonne idée: on y est vite servi, le cappuccino est très bon, et la jolie tarte aux fraises délicieuse... avec son petit drapeau, national day oblige!
J'aurais dû venir déjeuner là directement...


Y'a une vraie ambiance de jour férié dans les rues de Stockholm, vous ne trouvez pas?
Mais il faut quand même que je passe à la suite du programme...

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