Paris - Jour 1 - Partie 3 - La haute société
Voilà notre première journée de découverte déjà bien remplie: la Défense, puis l'arc de Triomphe, les Champs Elysées, le Grand et le Petit Palais...
Nous allons rester dans le même quartier, centre dédié aux commerces de luxe et à l'Histoire mais aussi... à la politique!
Cocorico! C'est le gardien du Palais de l'Elysée, qui se trouve juste sur le côté de l'avenue du même nom...
Construit en 1722, cet hôtel particulier eut plusieurs propriétaires avant de devenir la résidence officielle du président de la République.
Mais ne comptez pas sur moi pour aller trop près des grilles: il y a des gardiens tout autour et c'est interdit d'approcher (d'ailleurs une touriste tête en l'air se fait méchamment rappeler à l'ordre par un militaire armé).
Les rues tout autour du palais sont d'ailleurs fermées à la circulation, comme la rue du faubourg Saint Honoré qui passe derrière. Pas moyen de s'approcher de l'entrée du palais, et des barrières ont été installées en face pour que la populace puisse observer les aller-venu éventuels du président.
Des gens s'approchent du policier de garde: ils ont rendez-vous dans l'un des bureaux de l'Elysées et leur nom doit être noté sur la liste.
Bon, on ne va pas s'incruster car on a d'autres endroits à découvrir...
Nous continuons dans la rue du Faubourg Saint Honoré, connue pour ses boutiques de créateurs de luxe: Cardin, Prada, et puis plus loin Yves Saint Laurent qui doit y avoir au moins 3 magasins.
Les clients ne se pressent pas vraiment dans ces magasins. Avoir une boutique rue du Faubourg Saint Honoré, c'est surtout une affaire d'étiquette...
D'un côté de la rue il y a les magasins, et de l'autre se trouvent les hôtels particuliers, parmi lesquels l'ambassade des Etats unis et celle du Royaume uni.
Si vous le voulez bien nous allons tourner à gauche, en direction de l'église de la Madeleine, dont on aperçoit le fronton en face de nous.
Mais au fait... ne serait-ce pas l'heure du goûter?
Ça tombe bien car nous passons juste devant la pâtisserie de Ladurée, connue pour ses macarons - une autre spécialité parisienne.
Rue royale c'est la boutique historique, celle qui fut créée en 1862.
Asseyons-nous à une table à l'étage et commandons un thé glacé accompagné de 4 macarons: citron, pistache... et les 2 autres goûts je ne sais plus.
En tout cas c'est bon un macaron! Même si ceux de Ladurée sont produits en usine avant d'être congelés et livrés dans les boutiques (et oui...).
Les serveuses sont un peu débordées et une cliente râle car elle attend ses macarons depuis 20 minutes. A côté de moi, une touriste déguste un genre de gros macaron glacé à la framboise... je prendrais ça la prochaine fois.
Place de la Madeleine, il y a un autre endroit que je voudrais voir et où je ne suis jamais allé: la boutique du moutardier Maille, qui depuis 1747 est le vinaigrier officiel des grands monarques d'Europe.
On peut y goûter les différentes saveurs et se faire servir à la fontaine à moutarde, dans un pot réutilisable. Je ressors donc de la boutique avec mon petit pot de moutarde aux deux sauternes!
Il est temps de pénétrer dans l'église de la Madeleine.
Un style visiblement inspiré des temples grecs, très à la mode à l'époque de sa construction, avec 52 colonnes corinthiennes qui ceinturent un bâtiment de 108 mètre de long.
On dirait vraiment un monument antique, mais dans le fronton c'est bien Jésus, les anges et les démons qui sont représentés et non quelques dieux de l'Olympe...
A l'intérieur l'église est très sombre mais des jeux de lumière illuminent les statues qui jaillissent de l'obscurité.
Notamment la chapelle de Sainte Rita, patronne des causes perdues, qui rayonne au milieu de centaines de cierges...
La première pierre de l'église fut posée par Louis XV en 1757, mais divers évènements (notamment la révolution) en retardèrent la construction qui se termina en 1842 sous Napoléon.
Je m'aperçois qu'il y a plein d'ex-voto consacrés à Johnny Hallyday... Mais oui! J'avais oublié que c'était ici qu'avaient eu lieu les funérailles nationales de notre chanteur préféré.
D'ailleurs sur le tableau plusieurs messes souvenir sont encore prévues en son nom...
Des escaliers de l'église, on a une belle perspective sur la place de la Concorde avec derrière l'Assemblée nationale...
En sortant, je croise quelques sans-abri: un restaurant associatif a été installé en dessous de l'église et ils doivent y distribuer la soupe populaire...
Et puis bien sûr quelques affiches de Johnny. Il n'est pas le seul a avoir eu des funérailles nationales à la Madeleine: Chopin, Offenbach, Edith Piaf, Coco Chanel, Dalida, Henri Salvador, etc...
Entre boite de thé et de biscuits, je m'aperçois que je n'ai rien à y acheter... autant passer à autre chose.
Sur le pourtour de la colonne sont représentés, en un seul bandeau en hélice, les étapes de la victoire de la grande armée.
Prenons la direction de la place Vendôme.
C'est l'heure de l'afterwork et les bars commencent à se remplir de salarymen assoiffés.
Voici la fameuse place, avec en son centre la colonne Vendôme recouverte du métal récupéré des canons ennemis durant la bataille d'Austerlitz.
La place est issue d'un projet d'urbanisme de 1699 de Jules Hardouin Mansart: toutes les façades des bâtiments qui entourent la place doivent se ressembler afin d'obtenir une uniformité de style.
La colonne Vendôme fut érigée bien plus tard en 1810 afin de commémorer la victoire de Napoléon à Austerlitz. Elle fut détruite sous la commune puis entièrement reconstruite.
Il parait qu'il y a un escalier en colimaçon à l'intérieur de la colonne qui permet de monter sur la plateforme au sommet...
Tout en haut? Et oui c'est bien Napoléon en costume d'empereur romain, qui scrute l'horizon depuis ses 44 mètres de haut...
La colonne s'inspire d'ailleurs de celle de l'empereur Trajan que j'ai vue lors de mon voyage à Rome. C'est même presque sa copie conforme, sauf que celle de Rome est en marbre...
C'est aussi sur cette place que se trouvent les joaillers les plus luxueux de la capitale, ainsi que le grand hôtel du Ritz avec son portier et son voiturier.
Veinard le voiturier, car le voilà reparti au volant d'une belle Ferrari!
Bon... vous en avez un peu marre de tout ce luxe?
On va changer d'ambiance en allant trainer devant l'une des salles de spectacle les plus mythiques de la ville: l'Olympia.
Salle mythique réhabilitée par Bruno Coquatrix en 1954, elle a vu passer beaucoup de stars de la chanson depuis: Brassens, Ferré, Piaf, Brel, Johnny, Barbara... et même les Beatles et James Brown!
Moi je n'y suis venu qu'une fois pour un concert de Vanessa Paradis (au début des années 2000). Comparée aux grandes salles comme le Zenith ou Bercy, l'Olympia fait un peu petit, mais je pense que c'est ce qui fait son charme.
Ce soir c'est la jazz woman Melody Gardot qui passe sur scène... et c'est complet.
Pour la suite de notre périple, je connais un raccourci pour s'éloigner des grandes avenues: cet ensemble de rues piétonnes autour du square Edouard VII.
Cet endroit est d'un calme...
Il y a ici quelques bars et restaurants, mais aussi le théâtre Edouard VII, où il me semble être déjà allé voir une pièce...
Revenons au brouhaha de la ville en débouchant sur la rue Auber. On passe juste à côté de l'opéra Garnier (que nous visiterons mieux un autre jour) et on tourne à gauche vers les magasins Lindt et Uniqlo.
C'est le quartier des 2 grands magasins les plus célèbres de la capitale. Alors au choix: Printemps ou Galeries Lafayette?
Le grand magasin Printemps Haussmann fut construit en 1865. A cette époque le quartier, peu urbanisé, était en plein développement.
La création de ce genre de grands magasins correspondait à un ensemble d'innovations et à un changement des mentalités dans le commerce: les prix sont fixes (et notés sur une étiquette) et on ne marchande plus avec le client, les marchandises sont mises en valeur pour donner envie d'acheter, on vend au meilleur prix et on invente les soldes pour écouler les stocks.
On va commencer par traverser le rez de chaussée du Printemps en vitesse et on pénètre finalement dans les Galeries...
C'est toujours à ce niveau qu'ils mettent les parfums et les sacs à main... je ne sais pas pourquoi.Une petite photo de la boutique Louis Vuitton, où il y a toujours la queue... N'importe quoi.
On est en pleine soldes d'été. J'aurais peut être besoin d'un maillot de bain, et les chaussettes sont à 50%...
Peut être une autre fois: on est là pour visiter, pas pour faire du shopping!
Surtout qu'aux Galeries Lafayette il y a des choses à photographier: la mythique coupole de style Art Nouveau, par exemple...
Durant la période de Noël, ils y suspendent un énorme sapin.
C'est en 1893 que les Galeries Lafayettes viennent rejoindre leurs voisins et concurrents du Printemps.
Mais les deux grands magasins ne sont pas les inventeurs du concept car ce fut le Bon Marché (qui se trouve rive gauche) qui l'a développé le premier en 1854.
On peut également prendre les escalators pour monter sur la terrasse du toit et découvrir un superbe panorama sur Paris (cela ne fera que le 3ème depuis ce matin).
Ici on se trouve juste derrière l'opéra Garnier dont on peut apercevoir les statues du toit.
De l'autre côté on a une belle vue sur les toits de Paris et sur la colline de Montmartre.
C'est une bonne idée qu'ils ont eu d'aménager le toit des galeries, car d'ici on a vraiment une belle vue sur la mer de toits de Paris. Il y a même un petit bar avec des transats l'été...
En zoomant j'aperçois le toit de l'arc de Triomphe où nous étions ce matin.
Je crois qu'on peut dire que la boucle est bouclée en quelque sorte...
Me balader ici me rappelle il y a quelques années, quand je travaillais dans le coin.
Pendant la pause déjeuner je venais faire un petit tour aux galeries pour acheter mes cadeaux de Noël. C'était le bon vieux temps...
En redescendant, je passe au Lafayette gourmet pour acheter mon repas de ce soir (un chirashi saumon avocat) et j'en profite pour déguster une bonne glace. Je l'ai bien méritée: depuis ce matin je ne fais que courir!
Et ce n'est pas terminé, car je m'engouffre maintenant dans un métro: ligne 9, direction Trocadéro!
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