Athènes - Jour 3 - Partie 2 - Les jambes et la tête

Notre journée continue sous le soleil d'Athènes, et nous allons revenir aux temps de la Grèce antique pour nous intéresser à deux inventions typiquement grecques dont les anciens étaient friands: le Sport... et la Politique.


Nous traversons tout d'abord le parc du Zappéion. Cet édifice fut construit pour accueillir les cérémonies officielles des premiers jeux olympiques modernes qui eurent lieu à Athènes en 1896.
Il fut bien sûr réutilisé pour les jeux de 2004.


Le bâtiment est fermé au public mais on peut accéder à son atrium entouré de colonnades. Allons-y.


Sur le fronton de l'entrée, il y a ce genre de sculpture qui représente des volutes de feuilles(au milieu). Je crois avoir déjà vu ça dans un musée. Il s'agit d'une reproduction de sculpture trouvée sur les anciens temples. Ça a une signification mais je ne sais plus laquelle... bin oui je ne me rappelle pas de tout!



De toute façon, le Zappéion est un grand hommage à l'architecture grecque. J'ai pas compté le nombre de colonnes mais il y en a un paquet.


Il y a de quoi faire de jolies clichés, avec des effets et tout... D'ailleurs un couple de touristes espagnols me demandent de les prendre en photo.


Nous ressortons néanmoins pour trouver le chemin du stade des Panathénées, tout proche. Il est certainement fermé le premier Mai mais on pourra peut être prendre quelques photos de l'extérieur...


Attention aux voitures en traversant la route Eric! A force d'avoir toujours le nez en l'air à la recherche d'une nouvelle statue à photographier, il va y avoir un accident!


A notre grande surprise, le stade est ouvert aux visiteurs. Mais avant d'entamer la visite, allons plutôt à la recherche d'un restaurant. Et oui, c'est déjà l'heure de déjeuner!


Nous cherchons un peu mais aucun des restaurants de mon guide n'est ouvert dans le coin, ou alors c'est trop loin... Par contre il y a une pâtisserie café qui fait l'angle devant le stade. Apparemment ils font des sandwichs et plein de trucs sympas, dont des Pretzels (même si Pierre-André appelle ça des Bagels). Et en plus au niveau pâtisserie il y a plein de choses intéressantes. On s’assoit à une table sous la véranda, de quoi avoir bien chaud avec le soleil qui tape dessus. Un peu plus loin une table est pleine de policiers motards qui semblent s'être donné rendez vous ici pour profiter d'une pause café dans leur journée de travail.


Nous voilà repartis sous ce soleil qui tape de plus belle. Le caissier de l'entrée du stade n'est pas très sympa, et râle amèrement quand il s'aperçoit que nous n'avons pas la monnaie. J'ai l'impression que c'est une tradition en Grèce: les caissiers n'ont jamais la monnaie.
Tant pis nous voilà avec notre ticket et notre audioguide sur les oreilles, prêts à découvrir l'histoire du plus antique des stades du monde.


Les commentaires de la dame, très intéressants, nous guident à travers les allées vers des numéros à saisir sur le clavier pour enclencher les commentaires. Bon au final on ne suit pas tout à fait le chemin indiqué parce que ce qu'on recherche avant tout... c'est un peu d'ombre pour échapper à cette chaleur!
On peut monter les gradins à loisir, et prendre des photos. Le stade demi-circulaire est ouvert sur l'horizon, et en face on a une superbe vue sur l'Acropole au loin.


Après un discours d'introduction du président du comité olympique nous souhaitant la bienvenue, on nous raconte comment, en 1896, le baron de Coubertin eut l'idée de s'inspirer des jeux olympiques antiques pour recréer une nouvelle sorte d’événement sportif, et dont la première édition eut lieu ici même...


On ne sait pas par contre quand fut construit le stade des Panathénées où nous nous trouvons, mais on sait que des jeux sportifs s'y déroulaient déjà il y a plus de 1000 ans.
A l'avènement du christianisme, le stade fut peu à peu abandonné et recouvert de terre, la plupart des pierres récupérées puis le lieu fut utilisé comme champ de cultures.


Quand les archéologues creusèrent afin de tenter de reconstruire le stade à l'identique, ils retrouvèrent bon nombre de sièges intacts, et quelques uns des gradins sont donc d'origine. Dans le stade, les places royales sont idéalement situées et reconnaissables par leurs dossiers sculptés (c'est là où sont assis ces deux touristes à gauche sur la photo au dessus).


 au repos...

Partout en Grèce, les stades étaient construits avec à peu près les mêmes proportions, et la même longueur en tout cas. Cette longueur était appelée "stade" ce qui a donné son nom au lieu...

 au travail!

Devant la piste, deux bustes recto/verso sont dressés illustrant les deux ages de la vie d'un athlète: d'un côté le jeune homme, et de l'autre l'homme d'age mûr. Et comme vous pouvez le constater chez les grecs ce n'est qu'à l'age mur qu'un homme atteint sa pleine puissance (Hum).



Après ceux de 1896, le stade a été réutilisé pour les 28èmes jeux olympiques de 2004 où il a accueilli les épreuves de tir à l'arc. Il accueille également chaque année l'arrivée du marathon d'Athènes.
Mais ça titille toujours les visiteurs de pouvoir courir sur un stade plus que millénaire, alors si vous voulez faire un petit sprint! Non désolé moi j'ai trop chaud...


La suite de la visite continue en empruntant ce long couloir... Quelle fraîcheur là dedans!
C'est par ce couloir creusé dans la roche que les athlètes accédaient au stade. Le commentaire nous raconte même que la grotte au bout du tunnel était sacrée: de jeunes filles nues venaient s'y adonner à des libations sous le regard de prêtresses.


Au bout du couloir, un escalier nous mène à une maison construite pour les jeux de 1896, transformée en petit musée: des écrans télé diffusent des images des épreuves, et tout un tas d'affiches et de flambeaux de la flamme olympique sont exposés.


Quelques articles nous expliquent comment ont débuté les jeux olympiques modernes, et notamment la deuxième édition qui n'eut pas vraiment de succès et se déroulait aux Etats unis. Ce n'est qu'à partir des jeux de Paris que la rencontre sportive devint un événement incontournable.


C'est amusant de voir toutes les formes originales qu'ils ont pu inventer pour les flambeaux! Celui d'Athènes 2004 par exemple: je me demande comment les coureurs ne l'ont pas fait tomber plusieurs fois sur le chemin...



Retour à l'extérieur où Frédéric hésite vraiment à se lancer pour faire un tour de piste (ne cherchez pas, il n'est pas sur la photo).



Tout en haut des gradins, on a une belle vue mais il faut monter et... les escaliers sont quand même pentus!
C'est en 144 que le richissime Hérode fit agrandir le stade en construisant les 70000 sièges de marbre qui l'entourent, et qui lui donnèrent l'un de ses surnoms: "Kalimarmaron" (le beau marbre).



Notre visite touche à sa fin... La dame des écouteurs nous dit au revoir et nous sortons en nous posant une nouvelle question: on fait quoi maintenant?



 J'ai bien une idée: et si nous allions du côté de l'Acropole pour visiter la colline de Philopappos, juste derrière? C'était l'une des visites que j'avais prévue mais pour un autre jour, ou alors je l'avais supprimé du planning faute de temps.
Mais du temps il nous en reste encore un peu aujourd'hui...


On passe à nouveau devant le Zappéion, puis devant le temple de Zeus, tout proche. Bon, il est fermé mais ça ne nous empêche pas d'apercevoir ses immenses colonnades derrière les grilles. A l'époque c'était le plus grand temple de la ville, et même le plus grand de Grèce. Commencé au VIème siècle avant JC, il ne fut terminé que 700 ans plus tard par l'empereur romain Hadrien.
Il y avait alors 104 colonnes de 17 mètres comme celles que nous apercevons au loin...


Nous passons à côté de la porte d'Hadrien, puis nous traversons la route pour retrouver la voie piétonne du Dionysos Areopagitou, que nous avons déjà empruntée la veille (elle passe notamment devant le musée de l'Acropole).


Tout d'abord, un arrêt fraîcheur pour s'attabler à un bar et boire un milk shake, un café frappé ou un chocolat froid. Je suis un peu crevé en fait je ne sais pas pourquoi.
Quelques nuages apparaissent dans le ciel, nous promettant de nous protéger de ce vilain soleil.


Nous continuons donc notre montée, en croisant moult touristes dépités de n'avoir pas pu visiter l'Acropole aujourd'hui. En le visitant hier, on s'est bien débrouillés sur ce coup là...
Et voilà, juste en face de l'entrée de l'Acropole, l'entrée du parc de la colline de Philopappos appelée aussi 'colline des muses'.


A droite nous avons une petite église construite avec des objets de récupération (poteries, etc...) mais malheureusement fermée: Agios Dimitrios Loumbardiaris. Elle date du XVIème siècle et aurait été le lieu d'un miracle: les soldats turcs qui souhaitaient pénétrer dans l'église pour en arrêter les occupants furent foudroyés par des éclairs.


Ça monte un peu mais les chemins sont plutôt bien aménagés.
Ce petit chemin là va nous amener à "La prison de Socrate".


Ce serait en effet dans cette grotte que le philosophe aurait été emprisonné et aurait trouvé la mort. Socrate était un philosophe un peu particulier, qui vivait simplement et enseignait gratuitement sa sagesse à ceux qu'il rencontrait. Mais il fut accusé - sans qu'on sache encore aujourd'hui pourquoi - de ne pas honorer les Dieux comme il se doit. Et pour cela il fut condamné à mort en buvant un poison mortel, la cigüe.



On continue par un chemin qui serpente entre les oliviers. Enfin de vrais oliviers de Grèce! Ce sont nos premiers... Une superbe vue sur l'Acropole s'offre à nous. Il semble bel et bien vide, sans touristes.


En tournant la tête de l'autre côté, c'est la mer qui s'invite dans le paysage. Là aussi c'est la première fois que nous l'apercevons alors qu'elle est si proche.
La légende dit que c'est sur la colline de Philopappos que Thésée affronta les amazones.


Nous sommes sur le site du monument de Philopappos, en fait les ruines du tombeau d'un politicien romain, le consul Julius Antiochus Philopappos.



La colline a également accueilli les garnisons des gardes chargés de veiller sur la ville, car d'ici on a une vue à 360° sur les alentours et sur la mer d'où pouvaient venir les ennemis. On voit même les ruines de l'ancienne muraille construite ici pour protéger la ville.


Moi je resterais bien couché là à attendre la nuit mais les deux autres ont envie de marcher. Nous redescendons et commençons à nous perdre dans la colline, en n'hésitant pas à sortir des sentiers battus...


Nous voici sur la petite colline de la Pnyx, où les rochers plus ou moins plats accueillaient le "Deme", une assemblée où les politiciens se réunissaient pour discuter (politique) au Vème siècle avant JC. Quelques pierres semblent avoir été sculptées pour faire office de siège, et accueillir les discours d'Aristide, Périclés, Démosthène...


Il y a également un petit observatoire astronomique qui semble fermé et squatté par des chats. Le reste de la colline est pourtant le domaine des chiens et de leurs maîtres, en pleine promenade...
Quand à nous, on se perd en cherchant la sortie. On monte... On redescend... Dans les maisons toutes proches il y a une fête et les jeunes dans au son de "Under pressure" de Bowie en version... samba?



"No pressure."
Nous trouvons finalement la sortie qui débouche sur le quartier du Thissio, nous revoici dans la ville... Nous bifurquons par le chemin qui passe derrière l'Agora antique (fermé bien sûr)... et puis vient Monastiraki et ses restaurants qui nous tendent les bras  (Oh oui! Ils n'attendent que nous! On est prêt à être plumés comme de vrais touristes!).


On fait un premier tour pour comparer les menus, et cette bestiole embrochée nous fait méchamment de l’œil...
Moi je suis un peu fatigué. Je ne sais pas ce que j'ai aujourd'hui ce doit être la chaleur...
Je propose qu'on s’assoit un instant pour un jus de fruit frais qui va peut être nous redonner des forces. Du jus de grenade, c'est plein d'antioxydant, et on l'accompagne de 3 falafels.


Bon, alors on retourne au restaurant "du méchoui". En plus, il y a des musiciens de Rébétiko (l'une des choses que je souhaitais découvrir à Athènes, ça tombe bien).
Ils sont plutôt bons, et arrivent à mettre de l'ambiance. d'ailleurs un touriste assez âgé (assis pas loin de nous) ne peut s'empêcher de se lever et d'aller inviter les deux pin up de la table à côté pour un Sirtaki endiablé.


Une bonne ambiance quoi! Tant mieux parce que du côté du service c'est pas vraiment ça: nous sommes à une table serrés avec 3 fois trop de chaises et nos plats mettront 3 heures à arriver (bien sûr). En fait le serveur y va un peu "à l’esbroufe": il oublie de nous donner le menu, et au moment de l'addition il repart avec tout notre argent sans nous rendre la monnaie. Au moment d'installer toute une tablée de personnes à côté de nous il manque d’assommer un gamin avec une chaise.
Par contre du côté des plats rien à redire: un délicieux agneau pour les gars (avec 2 patates qui se courent après dans l'assiette) et un plat crétois à base de pâtes et de ragout de veau pour moi... super bon.


On ne tarde pas à rentrer par notre chemin habituel. On commence à bien se repérer dans les rues du centre ville... et le Parthénon veille toujours sur nous.
Bon allez... il faut pas qu'on se couche trop tard ce soir car demain... lever aux aurores!
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