Athènes - Jour 6 - Partie 2 - Les archéologues - le retour

Une fois notre repas englouti, il est temps pour nous de repartir vers d'autres aventures... En avant!
Nous n'allons pas à la recherche de nouveaux vestiges enfouis sous le sol d'Athènes, nous nous rendons plutôt vers le musée d'Archéologie, que nous n'avons pas visité hier car il était fermé. On reste donc dans le thème de la journée.


Néanmoins, sur notre chemin, les découvertes archéologiques s'imposent à nous. Tout d'abord voici la mosquée Fethiye qui se trouve sur le site de l'Agora romaine (et que l'on n'apercevait pas bien de l'intérieur). J'ai finalement pu en prendre un cliché, malgré les travaux de rénovation...


Et puis nous passons derrière le site de la bibliothèque d'Hadrien, dont je peux prendre quelques photos à travers les barreaux. On voit mieux de ce côté comment l'endroit était immense, et on distingue la large cour intérieure qui était entourée de 100 colonnes. La bibliothèque aurait accueilli plus de 20000 rouleaux (les livres de l'époque) mais servait aussi de forum et de temple.


Alors, pour aller au Musée d'Archéologie c'est simple: c'est tout droit il suffit de suivre la rue Lolou. Bon il ne faudra pas se laisser distraire par tous les marchands de babioles disséminés sur notre chemin...


On traverse de nouvelles rues, on passe devant de nouvelles églises...


Aujourd'hui tous les magasins sont ouverts et il y a même plein de monde dans cette rue commerçante.


Le sol de la capitale doit être rempli de sites archéologiques. Par exemple celui ci, place Kotzia. Il n'est même pas indiqué dans mon guide!


La route est longue... un bon café frappé à emporter va nous redonner des forces!



J'avais déjà remarqué ces petits étals qui vendent ces genres de pains ronds. Dommage que l'on ai déjà déjeuné car j'en aurais bien goûté un! Pour tremper dans mon café frappé? Non fausse bonne idée.


Nous avons donc traversé le quartier de Plaka, puis celui d'Omonia, et voilà enfin notre musée.
Vous avez vu les nuages? Ça sent l'orage on a bien fait de se mettre à l'abri dans un musée.


On achète nos tickets et on dépose nos bagages à la consigne, puis je vais faire un tour aux toilettes. Elles se trouvent à côté de la cafét' installée autour d'une petite cour ombragée bien agréable...


Ils ont tellement d’œuvres qu'ils en exposent aussi dans cette petite cour, et donc notre visite commence déjà. Cette statue par exemple a été retrouvée dans l'épave d'un bateau découvert en 1926 au large du cap d'Artémision. On aura l'occasion de voir d'autres sculptures découvertes dans cette épave et dans un meilleur état. En effet les statues de marbre ont été rongées par l'eau de mer, ce qui n'est pas le cas des statues de bronze que transportait aussi le navire.


Je rejoins mes compatriotes et nous commençons officiellement la visite. Le musée ferme à 20h, ça nous laisse tout le temps de visiter tranquillement.
Néanmoins, dés le début, je me fais distancer (comme d'habitude vous allez dire) par Fred et Pierre-André qui sont moins "tête en l'air" que moi. Mine de rien c'est pas si mal car ça me met la pression et me permet de ne pas trop traîner...


Les premières salles sont dédiées à la période Archaïque, la plus ancienne des époques antiques grecques. C'est là que la civilisation s'est développée, avec les premiers temples, les Dieux, l'écriture, les guerres (Homére et l'odyssée), la naissance des cités, etc...



J'ai bien retenu la leçon de ce matin: ces poteries correspondent à l'époque géométrique, relative aux motifs dessinés. Même les corps des personnages représentés sont très abstraits. Ce n'est pas l'image qu'on a des poteries grecques habituelles...


Au niveau des statues c'est également différent de ce qu'on a l'habitude de voir. Elles représentent toutes les mêmes deux personnages: le Kouros et son pendant féminin, la Korè.
Celui-ci vient du temple du Cap Sounion.
La musculature est dessinée à l’excès et la position est rigide, ce qui dénote une forte influence de l'orient et notamment des statues égyptiennes.


On pense que les kouroï ne représentaient pas des dieux mais des soldats (ou servantes) qui gardaient la tombe des grands guerriers, ou alors étaient offerts en offrande à des temples. Ils symbolisaient plus le courage et la fidélité qu'une personne ou un dieu en particulier.


Au fil du temps le style de ces statues évolua, notamment avec le style vestimentaire pour les korès. Et bien sûr la recherche de plus de naturel dans la représentation les fit disparaître au 6ème siècle avant JC pour voir apparaître l'Art de la sculpture grecque antique que nous connaissons mieux: les dieux de l'olympe, les drapés, etc...


Il y a les grandes œuvres - celles qui sont notées dans mon guide - et celles qui attirent mon œil au passage, comme ce regard d'une mère sur son enfant, plein de tendresse...


Ce type là, en train de se tripoter les tétons, est un fantassin de l'armée, appelé Hoplite. C'est vraiment une position bizarre...


Ceux là par contre, c'est clair: ils dansent le disco!


On cherche quand même la signification de certaines stèles, comme celle-ci où deux maîtres tentent de provoquer le combat entre un chien et un chat.


La salle n°15 est dominée par l'imposante statue de bronze représentant Zeus... ou Poséidon on ne sait pas. En fait tout dépend de ce qu'il tenait dans sa main: un éclair ou un trident? Rien n'a été retrouvé dans l'épave au large du Cap Artémision où il était enseveli...


Cette statue parait moins grande en vrai qu'en photo. Bon 2m de haut quand même...
Mais sa position est majestueuse et son regard plein de dignité, vous ne trouvez pas?


Est évoqué également la bataille de Thermopyles (racontée dans le film 300) qui opposa les cités grecques aux perses et qui, bien qu'elle fut une défaite, montra le courage du sacrifice des spartiates. De la bataille il ne reste que quelques mors de chevaux et des roues de chars...


Il y a aussi tout un tas de petites figurines de bronze, et ces deux têtes de rapaces. Je crois que ce sont les anses d'une grosse marmite.


Ces yeux qui nous observent devaient appartenir à une statue, car en effet la plupart des statues de bronze avaient les yeux incrustés d'ivoire.


La méthode pour faire des statues de bronze n'a pas vraiment changé depuis l'époque antique: on fait un moule qu'on renverse et que l'on remplit à l'aide d'une multitude de tubes, avant de chauffer par le feu.


Et ça donne ça: à cette époque là on entre vraiment dans l'époque classique de l'art statuaire grec: les corps sont plus réalistes, les muscles sont bien dessinés...



Il y a toute une partie dédiée à l'Egypte. On peut voir notamment comment la conquête du pays par Alexandre le Grand a influencé l'Art égyptien.


La section dédiée aux bijoux possède également de très beaux objets, comme ce filet à cheveux au motif représentant Aphrodite.


Retour aux statues grecques antiques avec cette impressionnante statue de bronze qui fait partie de celles découvertes dans l'épave du cap Artémision. Elle est vraiment superbe avec ce cheval au galop monté par un enfant... ou un nain: la signification de l'oeuvre est encore pleine de mystère pour les archéologues.


Dans la même salle, voici une représentation d'Aphrodite la déesse de l'amour. Notez les détails du drapé qu'elle tient dans la main. C'est vraiment un superbe travail....


La salle suivante est dédiée aux pierres tombales du cimetière de Keramikos. On représentait souvent sur la stèle le défunt assis visité par ses proches: une mère et son enfant, un chasseur décédé et son père...


Les figures sont très évocatrices et pleines de tendresse: le petit serviteur est en pleurs, et même le chien préféré du défunt est venu lui rendre hommage...


Mine de rien, il est grand ce musée: il fait 8000 m² et il possède un fond de plus de 11000 pièces.


Voici une autre statue de bronze sauvée de l'épave du cap Artémision. Il s'agit de Persée, qui nous fixe de son regard étrange. Il a en effet conservé ses yeux d'ivoire, que possédaient toutes les statues de bronze de cette époque.


Une autre statue qui nous regarde d'un regard terrifiant. Ce serait la représentation d'un philosophe, qui étaient généralement représentés avec une barbe hirsute. Ce serait même un philosophe cynique. Et oui, le cynisme est un courant philosophique...


Les statues qui suivent datent d'une époque plus récente encore, alors que l'art romain influençait le pays: les personnages sont dans des postures plus naturelles, les corps ne sont plus idéalisés et paraissent plus réalistes.


Par exemple voici Aphrodite qui s’apprête à donner un coupe de sandale bien mérité à ce satyre qui l'embête. Le harcèlement de rue existait déjà à l'époque...


Cette scène aussi est pleine de vie, et on voit bien ce qu'elle représente. Pour ma part, j'ignorais qu'il y avait des sangliers en Grèce...


Cette petite statuette est en jade et vient d'Asie. En effet le marché de l'Art dépassait le bassin méditerranéen et les œuvres pouvaient déjà voyager...


Toutes les statues de bronze n'ont pas la chance ne nous être parvenues intactes, mais celle-ci est vraiment étrange. On dirait que ce n'est pas une statue mais un moule...



Je crois que nous en avons fini avec les statues de la Grèce antique...


Fini? Non pas du tout. Nous pouvons continuer en montant à l'étage où la visite se poursuit. Ce sont de toute autres œuvres que nous allons d'abord découvrir avec les antiquités des îles Minoènes (Santorin). C'est une civilisation qui s'est développée sur des îles au sud de la Grèce et disparut en 1200 avant JC.


Il y a tout un tas de poteries mais moi ce que je préfère ce sont les fresques peintes qui ont été démontées et reconstituées ici: l'une représente deux enfants boxeurs, une autre de délicates antilopes, et la troisièmes des hirondelles qui s'embrassent. Très joli...


Nous entrons dans la salle dédiée aux vases et poteries grecques, et il y en a un paquet!


On distingue les vases mortuaires par leur forme allongée et leur couleur blanche, contrairement aux autres qui sont en rouge sur fond noir.


Voici la reconstitution d'un tombeau avec tous les vases mortuaires. Je me demande ce qu'ils devaient contenir. Du vin?


J'essaie de regarder chacune des scènes représentées sur les vases, qui racontent toutes une histoire différente... mais je commence à avoir un peu de mal à me concentrer. Peut être que j'en ai trop vu? Peut être que je commence à fatiguer? C'est vrai qu'il y a beaucoup de choses à voir dans ce musée et qu'au bout d'un moment...


Dans une petite salle un peu cachée nous attend une curiosité, qui a encore une fois été découverte dans l'épave du Cap Artémision: les restes d'un genre de machine qui a donné bien du fil à retordre aux chercheurs. Ils mirent plus de 50 ans à découvrir son utilité et à comprendre son mécanisme.


Ils ont finalement réussi à reconstruire la machine à l'identique: il s'agit d'un calculateur astronomique permettant de déterminer à l'avance les places des planètes dans le ciel, de la lune, et à donner le jour correspondant dans les différents calendriers égyptiens et grecs, ainsi que les dates des prochains jeux des Panathénées (qui avaient lieu tous les 4 ans). Certains considèrent cet objet comme étant le premier ordinateur au monde. Wow!


Bon, là je crois qu'il va falloir que je me presse un peu, je suis attendu de pied ferme à la sortie par deux gars au regard méchant.
Pourtant je n'ai toujours pas vu le masque d'Agamemnon, qui est indiqué en premier dans mon guide comme l'une des œuvres à ne pas rater. Ah oui c'est dans la section sur la civilisation des Cyclades, qui se trouve juste en face.
Bon je me dépêche le musée va bientôt fermer...


Il est pourtant primordial de visiter cette partie car c'est grâce à celle-ci que le musée existe: l'archéologue allemand Heinrich Schliemann pensait avoir trouvé le trésor du tombeau d'Agamemnon et en fit don à l'état Grec et au roi Othon 1er, en demandant que celui-ci soit exposé au public. Le roi ordonna alors la construction du musée.


Le masque funéraire n'était en fait pas celui du pharaon Agamemnon, mais plutôt celui d'un roi des îles Mycènes. Néanmoins ces masques en or massif, posés sur le visage des défunts, brillent de mille feux.


Il y a aussi un petit "costume" mortuaire qui recouvrait le corps d'un bébé, lui aussi tout en or...


 Je me dépêche de prendre quelques photos de ces étranges statues aux bras croisés typiques de la civilisation des Cyclades, puis je rejoins mes deux compagnons sur leur banc.
En fait je n'ai pas visité le musée dans l'ordre chronologique...


La culture ça fatigue!  Je suis crevé... Dehors le temps a changé et quelques gouttes tombent du ciel. On sort nos parapluies et on se décide à partir. Retour à l'appartement dont nous ne sortirons que pour aller dîner.


Encore une fois nous allons au restaurant du coin de la rue, le Greco's, qui est en passe de devenir notre restaurant préféré. On change notre menu: ce soir ce sera Mezzé. On commande plein de petits plats: Feta en phylo et miel, brochettes de porc, kefta poulet, courgettes en friture, croquettes de poireau, légumes, chips...
Il est très sympa ce restaurant: les serveurs nous ont reconnu et on a droit à une part de gâteau au chocolat en cadeau avec l'addition.


Pendant notre promenade digestive, je laisse les deux autres parler sport et je continue de prendre en photo la ville illuminée: l'Acropole, la tour des vents, l'agora, etc...

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