Bucarest - Jour 4 - Partie 2 - Au pays des vampires

Notre expédition n'est pas encore terminée et nous avons encore plusieurs heures de route devant nous. A la pause pipi, tout le monde se jette sur les cochonneries qu'ils vendent dans la station service: biscuits apéritifs, bonbons, coca...
Notre guide nous a bien averti: il n'y a pas de pause déjeuner de prévu avant notre arrivée à Brasov, qui devrait se faire à peu près vers les... 16h!


Si l'emploi du temps est aussi serré, c'est que nous sommes aujourd'hui Dimanche, et qu'il y a des embouteillages un peu partout sur les routes... et d'ailleurs nous n'y échappons pas sur le chemin de Bran, notre prochaine destination.
Mais bon, comme nous allons le constater dès la sortie du bus, la petite ville est très touristique. Il y a une gare routière qui accueille les bus, et un genre de petit village de commerces qui vendent des souvenirs, des produits du terroir local... il y a même un cinéma 3D!
La faute à qui?


La faute à Bram Stoker! Car c'est dans le château de Bran qu'il a situé l'action de son roman le plus célèbre: Dracula.
Ce serait donc dans ce spectaculaire château, juché sur un énorme rocher à 50 mètre au dessus de nos tête, que dormirait le célèbre vampire... Bien que ni Bram Stoker, ni d'ailleurs le véritable Dracula (Vlad l'empaleur dont on a déjà parlé), n'y aient jamais mis les pieds!


Disons tout de suite que certains d'entre nous, en voyant la pente pour monter au château, préféreront abandonner (ou alors... peut être avaient ils la frousse?).
Mais une fois arrivé en haut, l'édifice parait bien plus petit et modeste que d'en bas...
On entre dans le château par une petite porte et un escalier super étroit.


Toutes les pièces sont en fait du même acabit, c'est à dire très petites, et on est bien content d'avoir des écouteurs radio pour écouter les commentaires de notre guide (avec parfois un peu d'avance, car elle ne se trouve pas toujours dans la même pièce que nous).



Bran perdit sa fonction défensive lors de l'unification du pays et fut offert à la reine Marie qui en fit l'un de ses palais d'été. Il parait qu'elle adorait ce château pour la simplicité de son intérieur et la promiscuité des ses pièces.


De salle en salle nous découvrons chaque pièce telle que les avait aménagé la reine Marie. Tout est en effet très sobre, très simple, avec des murs blancs et très peu de décoration..


Le salon avec sa grande cheminée est la plus grande pièce du château... très cosy. C'est vrai que ça tranche beaucoup avec le château de Peles que nous avons visité ce matin...



De nos jours, après avoir été confisqué par les communistes, le château a été rendu aux descendants de la reine Marie (en photo), mais on chuchote que celui-ci serait en vente... pour la somme de 57 millions d'euro. Un bon investissement, car il attire plus de 400000 touristes par an!


En faisant des travaux en 1927, ils ont découvert un escalier secret qui relie chaque étage dont on pense qu'il servait au maître des des lieux pour pouvoir s'échapper en cas d'attaque. On va tenter de l'emprunter pour monter à l'étage... l'un après l'autre...



Le château de Bran se trouve en fait à la frontière de la Transylvanie et de la Munsténie et a donc été construit sur ce pic rocheux afin de pouvoir surveiller d'éventuels envahisseurs...


Mais pour l'instant, la seule chose qu'on voit c'est une fête de village qui se déroule en bas sur l'autre versant.



Bien que petit, le château de Bran a quand même un certain charme tout médiéval, et il fut classé parmi les 10 plus beaux châteaux médiévaux au monde par les journalistes de CNN.




Une salle renferme des armures et des costumes d'apparat royaux de diverses époques...


Il y a aussi une robe traditionnelle de la région, offerte à la Reine Marie et que celle-ci aimait porter (en photo). Patriote et femme de tête, on raconte parfois que c'est elle et pas son époux qui dirigeait la Roumanie.



Voici l'arbre généalogique de Vlad l'empaleur (Dracula), qui n'aurait jamais vécu ici mais y aurait été emprisonné pour une courte période...


Et puis quelques mots sur Bram Stoker et les histoires de vampire...
Après m'être documenté, j'ai appris que dans son roman l'écrivain ne mentionnait même pas le château de Bran comme étant celui de Dracula, et qu'il situait même l'action dans une autre région de la Transylvanie. L'arnaque!


Voici la chambre et bureau de travail du roi, beaucoup plus simple que celui qu'il avait à Peles... et peut être même plus sympa.


Et sous la vitrine, il y a sa couronne préférée (?), elle aussi est assez simple...


C'est le genre de château où l'on aimerait se perdre... Il parait que pour les fêtes d'Halloween on organise des soirées ici.


Emilia nous fait remarquer cette balance qui se trouve dans la cour. Elle servait au jugement des femmes accusées de sorcellerie: si la jeune femme était plus légère qu'un seau d'eau, elle était innocentée et avait la vie sauve... Bon autant dire que peu de sorcières en réchappaient!


Nous avons maintenant fait le tour du propriétaire et notre visite s'achève... et nous n'avons aperçu aucun vampire. Mais bon après tout c'est normal: ceux-ci dorment pendant le jour... il faudrait revenir de nuit?
Notre guide nous laisse maintenant 40 minutes pour vaquer à nos occupations et elle nous donne rendez-vous devant le bus.


Tout d'abord on va descendre pour prendre quelques photos du château d'en bas... voilà! Bien flippante la photo.
Ensuite... et si je cherchais à manger un peu? Je fais le tour du marché pour touristes, mais soit ce qui est proposé n'est pas appétissant, soit il y a la queue...
Je fais quand même quelques emplettes: du fromage et de la saucisse pimentée roumaine. C'est bizarre ça: je continue à me planter avec l'argent roumain: quand le prix fait 30 lei, je m'imagine que ça fait 30€ et je trouve ça cher, alors que cela ne fait pas plus de 8€!
Je n'ai vraiment pas le temps de trouver à manger... et pourtant j'ai faim! Me voilà au bus à l'heure, mais on va devoir attendre 15 minutes un couple (toujours le même) qui s'était soit disant trompé dans l'heure du rendez-vous... Si j'avais su j'aurais acheté tranquillement ma bouffe.


Après quelques embouteillages (en sortie de Bran), et 1h de route nous arrivons enfin vers notre dernière destination de la journée: la jolie ville de Brasov.



Avant de commencer le tour guidé de la ville, Emilia nous accorde 1h10 de temps libre, afin que certains puissent se reposer... et manger surtout, car je crois que tout le monde est affamé!
C'est dimanche à Brasov et la grand place est pleine de monde venu se balader et profiter de cette jolie journée...


Pour ma part, je vais du côté de la grande rue marchande à la recherche d'un fast food, histoire de grignoter vite fait et de me balader un peu.
Je ne trouve pas grand chose, sauf peut être... un genre de boulangerie qui vend des trucs pas chers (j'en ai vu une autre de cette même chaîne à Bucarest). Certains chaussons ne coûtent que quelques centimes d'euro. Mon choix va se porter sur un chausson brioché à la saucisse et un autre au jambon fromage. Ma foi... c'est plutôt bon!



Je marche et je marche le long de cette rue très animée...
Comme dessert, retournons sur la grand place où j'ai repéré une camionnette qui vend des kürtos, ces gâteaux cuits à la broche qu'on trouve dans plusieurs pays de l'est (sous d'autres noms). Je crois que j'en ai mangé à Budapest, Prague, Varsovie et même Tallinn...
Mais un kürtos ça fait un peu trop mou, je vais plutôt acheter des gaturnes: des petits beignets fourrés à la prune... délicieux!


Il ne me reste plus qu'à m'asseoir sur un banc un café à la main en attendant les autres...
D'ailleurs c'est bientôt l'heure du rendez vous et les autres membres du troupeau me rejoignent peu à peu... sauf toujours le même couple de retardataires, qui arrivera 20 minutes en retard en expliquant qu'ils avaient à nouveau mal compris l'heure du rendez vous (bien sûr).
En discutant, notre guide raconte qu'une fois ils ont été obligés d'abandonner un touriste qui était introuvable, et que celui-ci avait alors dû rentrer à Bucarest en taxi! La note a dû être salée...


Bon! Tout le monde est là?
Commençons notre visite avant qu'il ne fasse nuit! Voici pour commencer la cathédrale protestante que l'on appelle ici l'Eglise noire.
A côté de l'église se trouve l'école, première école de la ville fondée par les protestants et qui est maintenant devenue l'une des meilleures universités de Roumanie.


On dit qu'elle fut construite en un temps record, et entre autre anecdote on raconte que la statue d'enfant qui nous regarde tout en haut depuis le toit représente un gamin qui venait chaque jour observer les constructeurs en plein travail et qui finit par tomber d'une échelle...



Nous passons à côté de la plus étroite ruelle de la ville, lieu favori des amoureux car la promiscuité des lieux oblige le rapprochement des corps...


A quelque pas de là se trouve la vieille synagogue. Il y aurait environ 120 juifs qui vivent encore à Brasov.


Nous arrivons à l'une des portes des fortifications de Brasov.
Suite à plusieurs invasions barbares, les habitants demandèrent protection auprès des chevaliers teutoniques, qui construisirent au XIIIème siècle une large muraille tout autour de la ville. En échange, les gens de la région acceptèrent d'abandonner l'orthodoxie pour le catholicisme, ce qui est donc la particularité de la ville.


La nuit commence à tomber... et les lettres BRASOV s'illuminent sur la colline au dessus (Hollywood style). Sous l'ère communiste on changea le nom de la ville qui devint 'Staline ville', et c'était donc le nom du petit père des peuples qui brillait dans la colline.
Notre bus est là qui nous attend... il est temps de reprendre la route.
Pour le chemin du retour, on nous annonce la couleur: on va être très en retard à cause des fameux bouchons du dimanche soir en sortie de Sinaïa et à l'entrée de Bucarest. Et bien sûr pas d'arrêt pour dîner en cours de route!



4 heures plus tard nous arrivons enfin en ville. Il est... 23h30! Je salue notre guide Emilia qui fut très sympa, toujours avec le sourire je sais pas comment elle fait...
Il est tard... mais moi j'ai faim! Et à cette heure-ci pas question de trouver un restaurant (même Mc Do est fermé). Je me retrouve dans les rues de Lipscani, toujours très animées en soirée, et après quelques hésitations je finis par me rabattre sur un bon Kebab en plein milieu du quartier branché!
Dristor ça s'appelle. Et ce sera même un fast food plutôt bon: un plateau avec du riz, du kebab de poulet et ses accompagnements et une boisson au yaourt.


C'est pas très cher, mais quelques minutes plus tard, assis en terrasse, je remarque le manège de deux jeunes garçons qui viennent en douce grappiller les restes de sandwich laissés par les clients sur les tables... Pauvres gamins!
Même le dimanche soir, le quartier est très animé: je croise plusieurs fêtards, et des filles en mini jupe ras la moule.
Déjà 1h du matin, et je vais rentrer doucement à l'appartement, en entamant une petite balade digestive dont j'ai le secret...

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