Tallinn - Jour 2 - Partie 1 - Toucher le ciel

Dur réveil ce matin, même si j'ai bien dormi dans mon lit qui est large et confortable. Un petit coup d'œil par la fenêtre: on va avoir droit à un grand et beau soleil pendant toute notre journée j'ai l'impression...


Après une bonne douche et un petit déjeuner céréalier - en regardant des sitcom US bidon à la télé - nous voici enfin dehors, bercés par la douce odeur des tilleuls du bord des rues.


Les gars, que diriez-vous de commencer cette journée en allant se balader dans les rues de notre quartier, Kalamaja?
Juste pour prendre quelques photos de se belles maisons de bois typiques.
Jadis cette partie de la ville - coincée entre le bord de mer et les fortifications - était le lieu de résidence des pêcheurs qui travaillaient dans le port tout proche. Plus tard on y installa des usines et ce fut donc les ouvriers qui prirent le relais. C'est à cette époque que l'on construisit ces maisons pour accueillir la nouvelle main d'œuvre du quartier...



Il y aurait environ 500 maisons de ce type dans le quartier...
Il y a aussi un bâtiment qui accueille un vieux sauna, ce qui nous rappelle qu'ici aussi (comme en Finlande) le sauna fait partie de la culture du pays.


Nous voici à nouveau devant les remparts de la vieille ville et ses jardins fleuris, et tout comme hier soir nous allons franchir la porte Suurtaki... et remonter dans le temps!




Nous croisons déjà les premiers touristes. 
Avant de venir, j'avais téléchargé sur le net un audioguide complet de toute la vieille ville. Je me souviens en effet que nous en avions loué un avec mes parents lors de mon précédent voyage et que ça nous avait amené à bien découvrir Tallinn et ses secrets. 


On enfourche donc notre casques sur les oreilles et on sélectionne l'arrêt n°29 sur le plan.
Nous voici dans la rue Lai. Au 28-29 se dressent deux grands tilleuls, un arbre très utilisé jadis: le bois pour se chauffer bien sûr mais aussi les fleurs qui étaient utilisées pour confectionner des médicaments.


La maison de marchand qui se trouve entre les deux arbres est très ancienne et est connue pour sa cour fleurie. Elle appartenait à l'une des grandes familles de la ville, dont on raconte que la dernière héritière, orpheline, fut élevée par son oncle. Promise à un riche marchand, un moine tomba éperdument amoureux de sa beauté et décida de s'installer dans cette maison en attendant son retour. On dit que son fantôme hante toujours les lieux...



Juste en face il y a les 3 frères: 3 maisons de marchand réunies les unes aux autres de l'intérieur et possédant une cour intérieure commune. Il existe d'autres ensemble de ce type dans la ville: les 3 sœurs, le père et le fils... A l'époque le nombre et la grandeur des maisons que possédait un marchand permettait de jauger l'importance de son statut social... et sa richesse.





Toutes les maisons de cette époque étaient à peu près du même style, ce qui poussa les propriétaires à tenter de se différencier en mettant des sculptures ou décorations sur la façade, ou encore en dessinant les emblèmes de la famille sur les portes.



Au prochain arrêt de notre balade nous allons prendre un peu de hauteur en montant tout en haut de l'église qui surplombe le quartier et où nous avons plein de choses à découvrir: Saint Olaf.




Elle fait 159 mètre de haut et date du 13ème siècle. Saint Olaf fut pendant longtemps considérée comme la plus haute construction humaine au monde, et en tout cas le plus haut édifice religieux d'Europe au moyen-âge.




Il y a plein de légendes qui courent sur sa construction et sur l'identité de son architecte. Celui-ci aurait promis aux citadins de ne pas leur faire payer ses services si ceux-ci découvraient son véritable nom.
Un jeune homme eut alors l'idée d'espionner l'épouse de l'architecte alors qu'elle chantait une berceuse à son enfant, et celle-ci révéla alors sans le savoir le nom de son époux: Olaf.
Mais en fait si cette église porte le nom d'Olaf, c'est plutôt en l'honneur du roi Olaf  II, premier souverain baptisé de Norvège (et il fut baptisé à... Rouen).


On raconte aussi que le diable, ayant peur de la haute flèche du clocher de l'église, tenta de la faire tomber en y catapultant un gros caillou, sans succès.
Mais ce fut la foudre qui détruisit plusieurs fois la flèche, à chaque fois reconstruite...
Le diable n'en avait pas fini avec l'église pour autant: un jour que l'architecte était monté en haut de la flèche pour y installer une croix, il glissa et alla s'écraser en bas. De son cadavre sortirent alors un crapaud et un serpent maléfiques...


Mais assez parlé! Il est temps d'y pénétrer dans cette église et de tenter de gravir les marches qui nous mèneront tout en haut de la tour. D'ailleurs il y a déjà la queue au guichet...
On sort notre Tallinn card de notre poche, on la scanne et nous voilà dans le long escalier de 258 marches.
Trop tard Pierre-André, tu ne peux plus faire demi-tour, il va falloir grimper!


L'ascension est néanmoins fastidieuse: c'est un tout petit escalier en colimaçon assez raide et étroit, et il faut parfois s'aider de la corde pour pouvoir se hisser d'une marche à l'autre...


Déjà en haut? En fin de compte, ce n'était pas si difficile que ça...


Il parait que l'on a d'ici la plus belle vue sur la ville. Je prépare donc mon appareil photo pour une séance de shooting panoramique... en le tenant bien fermement pour ne pas le retrouver en miettes une fois en bas.


C'est bien possible que la vue soit la plus belle de la ville: tout le vieux Tallinn est à nos pieds. D'un côté on aperçoit les fortifications, les clochers des églises...


Et de l'autre côté il y a le port moderne avec ses ferrys sur le départ.
La flèche du clocher de Saint Olaf était si haute qu'elle pouvait être vue de très loin et donc guider les navires vers le port. 
Certains jours, on apercevrait Helsinki d'ici que ça ne m'étonnerait pas!



Mais revenons-en à la vieille ville, que nous allons visiter aujourd'hui...
D'ici on peut déjà avoir un panorama de ce que sera constituée notre journée: tout d'abord nous longerons la rue Pikk, dont on aperçoit les hautes maisons au toit pointu sur la droite.
Puis nous visiterons l'église Püha Vaimu avec son clocher blanc.
L'autre clocher gris derrière (qui lui ressemble un peu), c'est celui de l'Hôtel de ville: il y a toujours plein d'animations sur la grand place qui se trouve à ses pieds...


En zoomant bien, je peux même apercevoir la girouette de sa tour: elle représente le vieux Thomas, un petit bonhomme moustachu, symbole et gardien de la ville.


Ensuite, nous bifurquerons sur la gauche pour pénétrer dans les remparts encore debout autour de la tour Hellemani.


Puis nous irons grimper sur la colline en face de nous: Toompea, la colline du pouvoir où se trouvait le château médiéval et où encore aujourd'hui siègent le gouvernement et les institutions religieuses...


Vous l'avez remarqué, l'une des églises n'est pas tout à fait comme les autres: c'est la cathédrale Alexandre Nevski, construite par les occupants russes en 1900.



Il y a plein d'autres endroits dans la vieille ville que nous ne pourrons pas visiter, comme toutes les tours des remparts qui se trouvent de ce côté.
C'est quand même unique d'avoir sous nos yeux une vieille ville médiévale qui a presque gardé toutes ses murailles et ses tours...


Ça nous ferait presque oublier que la ville de Tallinn s'étend bien au delà des murailles. On aperçoit même les buildings du quartier d'affaire au loin. 
Nous n'aurons pas l'occasion de nous y rendre durant notre voyage mais je me souviens y être allé lors de mon précédent périple: il y a une marina bien sympa là bas...



158 mètre.. on est vraiment haut.
Il est temps maintenant de descendre de notre perchoir, et pour le coup ce sera encore plus difficile que pour la montée... 



D'abord parce qu'il n'y a qu'un escalier pour monter et descendre, et que donc il faut régulièrement se mettre sur le côté pour laisser monter les gens (surtout les grosses américaines personnes). 
A un moment il y a même un embouteillage et tout le monde est bloqué. Pas de panique on va y arriver!
Et quand on croise des gens déjà complètement essoufflés à mi-chemin, surtout ne pas leur avouer qu'il leur en reste autant à monter...


Par contre on ne pourra pas visiter la nef de l'église car un mariage y est en préparation.
Nous chaussons donc à nouveau nos audioguides qui nous mènent devant notre prochain arrêt: cet ancien moulin à chevaux où 8 chevaux étaient attelés pour permettre de moudre la farine. Il a été depuis transformé en théâtre...
La voix féminine de notre guide s'emballe et nous raconte alors plein, plein d'histoires sur tout un tas de choses... peut être trop  d'histoires?
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