Paris - Jour 4 - Partie 3 - Le ventre de Paris

" Le ventre de Paris", c'était comme ça qu'on surnommait le quartier des Halles du temps où se trouvait ici le gros marché qui alimentait en vivres toute la capitale. Son ambiance était alors légendaire, et rayonnait sur toute la vie du quartier.
Mais en 1969, les rues et places étant devenues trop étroites pour accueillir le volume des marchandises venant des 4 coins de France, on décida de tout transférer au nouveau marché de Rungis, en dehors de la ville...


Nous entrons donc au cœur d'un des quartiers les plus populaires de Paris... et nous ne sommes pas seuls en ce jour de finale de coupe du monde: on croise de plus en plus de supporter à mesure que l'heure fatidique du début du match approche (c'est dans moins de 2 heures)...


Nous commençons par longer les tuyaux du Centre Pompidou, musée qui fit couler beaucoup d'encre lors de sa construction dans les années 70, où l'on voyait d'un mauvais œil la construction d'une structure moderne au centre d'un vieux quartier populaire...
Apparemment il a lui aussi sorti son plus beau drapeau bleu blanc rouge.


Nous reviendrons plus tard pour admirer le musée. Pour l'instant tournons à gauche pour nous balader autour de la fontaine Stravinski qui date des années 80.


Les œuvres qui ornent la fontaine sont de Jean Tingueli et Niki de Saint Phalle. A l'origine les statues bougeaient et giclaient dans tous les sens, mais au fil des années la plupart des mécanismes se sont abimés.


Certains ont néanmoins été réparées. 
Je ne le savais pas, mais chacune des 16 sculptures évoque une composition de Stravinski. 
A moi cette fontaine me laisse un sentiment mitigé: si les sculptures sont de vraies œuvres d'art, elles semblent posées au milieu de l'eau sans logique et le bassin autour est plutôt moche...



La place en elle-même est un endroit sympa, avec sa grande fresque de 350m² qui jouxte l'église Saint Merri. C'est un immense pochoir installé en 2011 par Jef Aérosol et qui a un nom évocateur : chuuuttt!



Contournons justement l'église Saint Merri pour aller en admirer la porte.


Au dessus du tympan se dresse une petite sculpture censée représenter le diable, et regardez bien... il a des seins! Tout s'explique...


Devant tous les bars et cafés que nous croisons, les supporters se réunissent déjà autour des télévisions installées dehors pour l'occasion. C'est sûr c'est le match de l'année...


Nous revoici sur la grande esplanade devant le centre Pompidou. C'est le président Pompidou, grand amateur d'Art moderne, qui fut à l'origine de ce musée inauguré en 1977. 
Il est presque autant connu pour ses œuvres que pour son architecture particulière. Les architectes imaginèrent un bâtiment modulable, sans mur extérieurs et où on pouvait apercevoir distinctement les différents éléments. Ainsi les conduites sont colorées pour indiquer leur fonction: les tubes bleus c'est la climatisation, les verts c'est l'eau et les jaunes les gaines électriques. Tout ce qui est rouge correspond aux ascenseurs et escalators...


Nous n'aurons malheureusement pas le temps de visiter le musée, mais il est possible d'aller dans le hall du centre sans payer de billet. Jadis on pouvait également emprunter les escalators qui mènent au sommet, mais maintenant il faut payer l'entrée. Dommage, car c'est l'un des panoramas sur Paris que je préfère... avec la vue au niveau des toits.


La grande esplanade du musée est l'un des rares endroits dans Paris où les artistes de rue sont autorisés, et il y en a souvent un ou deux, en plus des caricaturistes et portraitistes habituels...


Dirigeons nous maintenant vers les Halles, en empruntant la rue Rambuteau, où se trouve le vendeur de Manouché, avec sa genre de grosse plaque chauffante bombée.
Il y a aussi à côté un tout nouveau glacier libanais qui fait des glaces... Mmm! D'ailleurs il y a tout le temps la queue.


Hou lala la foule autour des Halles! 
Les dimanches d'habitude les rues sont presque vides ici...


Voici la fontaine des innocents, construite sur la place où se trouvait un ancien cimetière (ce qui a donné son nom à la fontaine), déménagé quand à la fin du XVIIIème siècle on décida que les cimetières devaient se trouver en dehors des villes. 
Je crois que les ossements se sont retrouvés dans les catacombes...


Il faut absolument que je fasse un détour pour prendre en photo la place du Châtelet avec les 
 théâtres qui la jouxtent: celui du Châtelet et celui de la Ville: le premier est connu pour avoir remis au gout du jour les opérettes avec 'Le chanteur de Mexico' de Luis Mariano, et l'autre est indissociable du nom de la grande actrice Sarah Bernhardt qui en était la propriétaire...


Et au centre de la place il y a une autre fontaine, colonne dédiée aux victoires napoléoniennes et entourée de 4 sphinx qui crachent de l'eau.


Par cette chaleur, l'eau fraiche de la fontaine attire les baigneurs... notamment un chien, qui semble prendre un plaisir certain à s'ébattre sous les yeux amusés de sa maitresse. Eclate-toi mon toutou!


La place du châtelet se trouve tout contre la Seine et de l'autre côté se trouve l'île de la Cité avec les tours de la Conciergerie. On ira visiter ce coin ci demain je crois...


En revenant vers les halles, je salue la silhouette de la tour Saint Jacques, dernier vestige d'une église qui fut détruite sous la Révolution et qui était autrefois l'une des étapes du pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle. Seule la tour est restée debout et servit au scientifique Blaise Pascal pour y faire des expériences sur la pression atmosphérique.


Je passe aussi dans un autre lieu de pèlerinage: ma première adresse à Paris, rue de la Ferronnerie où j'ai habité durant 1 année en 1998 (autre coupe du monde de foot).
Aucun rapport: cette rue est aussi connue pour avoir été le théâtre de l'assassinat d'Henri IV par Ravaillac. 


On s'approche maintenant de la canopée du nouveau forum des Halles qui a été terminé l'année dernière. L'ancien centre commercial souterrain datait de 1979 et, trop exigüe et sombre, il avait bien besoin d'être reconstruit...


Ici aussi il y a plus de monde que d'habitude. Les Halles sont connues pour être un lieu de rassemblement car 3 lignes de RER se rejoignent ici, et c'est devenu le point de chute des banlieusards quand il viennent à Paname... par exemple en période de match de coupe du monde.


Le nouveau forum des Halles est donc le temple du shopping mais pas que: il abrite aussi un grand cinéma, une piscine, le forum des images... et même un parkour acrobatique.
Ça reste quand même le centre commercial le plus visité de France (150000 personnes par jour) sur une surface de 89000 m² (tout est en sous sol).


Les jardins ont également été remaniés récemment. Ils sont plus aérés, plus agréables que les anciens: je me rappelle qu'avant il ne valait mieux pas trainer tard le soir dans ce jardin...


Par contre ils ont conservé l'un des emblèmes du jardin: la tête endormie d'Henri de Miller, appréciée pour la photo... et l'escalade.


La bourse du commerce est quand à elle toujours en rénovation, cachée sous un pyjama blanc. C'est bête car j'aime bien ce bâtiment, vestige datant de 1767 et qui faisait office de halle au blé. Il va maintenant devenir un musée.


On va passer par la petite rue Jean Jacque Rousseau car je veux vous montrer la galerie Vero Dodat... enfin à travers les grilles car la galerie est fermée le dimanche!
Au début du 19ème siècle se développa la mode des galeries marchandes à Paris et il en reste encore quelques unes, même si elles sont moins fréquentées... mais toujours aussi photogéniques!



En fait, en quelques pas, on est déjà en train de changer de quartier: une place avec un hôtel de luxe, des bâtiments élégants et puis en franchissant ce porche nous entrons en plein...


...jardin du Palais royal!
Cet ensemble fut construit en 1628 pour servir de lieu de résidence à Anne d'Autriche et son fils le futur Louis XIV. Il deviendra par la suite un endroit à la mode quand cafés, restaurants et salons de jeux viendront s'installer sous ses arcades.
Il en reste encore quelques uns mais les bâtiments accueillent maintenant le Conseil d'état, le Conseil constitutionnel mais aussi deux théâtres: celui du palais royal et la prestigieuse Comédie française.


En hommages aux colonnes de Buren, nous allons passer en noir et blanc. 
Très décriées lors de leur installation (pensez vous: une œuvre moderne dans la cour d'honneur d'un bâtiment du XVIIème siècle!), les colonnes ont été depuis adoptées par les touristes, qui s'amusent à se prendre en photo juchés dessus dans toutes les positions...


Je repère même un couple de chinois qui se sont habillés de rayures noires et blanches, histoire d'être raccord sur la photo... 


D'ailleurs moi aussi ces colonnes m'inspirent pour quelques essais de perspectives artistiques. 
Pas mal, hein?


Il y a en tout 260 colonnes tronquées sur une surface de 3000 m². Sous les grilles que l'on voit au sol, il y avait initialement une rivière artificielle mais apparemment cela ne fonctionne plus depuis 20 ans.
Quand à la signification de tout ça... ne m'en demandez pas plus!


Derrière les grilles on peut accéder à l'autre partie de la cour du palais royal, avec son jardin à la française...



Les allées d'arbres ont la coupe au carré parfaite et dessinent sous nos yeux un couloir infini...



Même si les arcades du palais sont moins fréquentées que les Halles, quelques boutiques de luxe y sont encore installées: un vendeur de chaussures, une parfumerie, un opticien, un gantier... mais aussi un magasin spécialisé dans les médailles militaires, et un autre dans les figurines et soldats de plomb.



Il fait bien chaud et comme souvent ici quelques dormeurs sont venus prendre le frais au bord de la fontaine et s'allonger sur les confortables fauteuils qui les attendent à l'ombre...


J'aurais pu moi aussi me laisser aller un peu mais désolé moi je n'ai pas la culture du farniente. 
Et en plus j'ai rendez-vous dans quelques minutes: on va revenir sur nos pas et retourner en direction des Halles...
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