Prague - Jour 5 - Partie 2 - Effets spéciaux
Nous sommes toujours sur la colline de Petrin, mais il va bien falloir quitter les arbres enneigés du parc et redescendre vers l'agitation de la ville.
Et pour cela on a décidé d'utiliser un nouveau moyen de locomotion: le funiculaire.
Mais... cela sera plus compliqué que prévu. Pour acheter un ticket, il n'y a qu'une andouille de machine qui ne rend pas la monnaie. On en a assez pour Pierre-André et Frédéric, mais plus assez de pièces pour moi. Et les employés derrière leur comptoir (pas sympas pour deux sous) ne sont pas là pour nous aider.
Seule solution: retourner faire de la monnaie à la caisse de la boutique de la petite Tour Eiffel. La vendeuse râle un peu, mais elle accepte de me donner le change...
La descente en funiculaire est rapide (510 mètres de long pour 130 mètres de hauteur) et nous voilà à nouveau dans le quartier de Mala Strana, à la recherche de quelque chose à visiter...
On se rappelle alors l'église Saint Mikulase qui était fermée l'autre soir lorsqu'on avait voulu la visiter. Cette fois-ci elle est ouverte, mais plus pour très longtemps alors dépêchons nous: il nous reste 30 minutes pour en faire le tour...
L'église est un véritable temple du baroque et tout explose devant nos yeux: décoration chargée, statues démesurées ou exagérément dorées et au plafond une immense fresque en trompe l’œil.
Avec tout ce marbre, ces balcons et ce mélange de clarté et d'obscurité, on se croirait presque dans un théâtre... ça me fait même penser à l'Opéra Garnier, à Paris.
L'église fut construite au XVIIème siècle par les frères jésuites et l'édification dura presque 100 ans.
Le pays étant aux mains des Habsbourg, c'est un architecte allemand qui fut chargé de l'édifice (son fils prit sa suite après sa mort)
A cette époque, le pays était revenu sous le joug catholique après la guerre de 30 ans et on cherchait donc à en mettre plein les yeux aux protestants occupés.
Les illuminations très travaillées des lieux semblent donner vie aux statues. Certaines sont plus grandes que nature, un peu comme des géants...
On peut accéder à l'étage par un escalier afin de voir de plus près la fresque du plafond...
1500 m² de peintures quand même! C'est la plus grande fresque d'Europe...
Dommage qu'il n'y ait pas plus de luminosité extérieure pour illuminer l'église à travers les vitraux...
Bon! les gardiens sont pressés de fermer l'édifice et d'aller retrouver bobonne à la maison...
Normalement on peut aussi visiter la tour de l'église d'où - il parait - on a une superbe vue. Mais là bien sûr c'es fermé, et après tout on en a déjà eu plein de beaux panoramas sur la ville...
Que faire maintenant?
On commence par descendre la petite rue Mosteka qui mène au pont Karluv. Elle est pleine de petits commerces, restaurants et magasins de souvenirs. Mais moi je préfère pénétrer dans les arrières cours, histoire de voir "l'envers du décor".
On se rappelle alors de ce petit musée que nous avait conseillé notre hôte Martina: le musée Karel Zeman. Il se trouve juste à côté du début du pont Karluv, en descendant cet escalier...
Karel Zeman était un réalisateur tchèque spécialisé dans les films d'animation ou réels mais où il utilisait toujours des effets spéciaux. Il fut une grande source d'inspiration pour Tim Burton, Wes Anderson ou encore Terry Gilliam (il firent tout deux un film sur le baron de Mundchausen).
Le petit musée a une scénographie originale: des extraits de ses films alternent avec des objets et éléments interactifs qui permettent de se plonger dans l'univers original du cinéaste.
Après avoir appris son métier en France, Zeman retourna en Yougoslavie où il travailla tout d'abord pour la publicité, puis en faisant des courts métrage d'animation . Son personnage fétiche était alors monsieur Prokouk, bonhomme tout simple confronté aux problèmes de la vie quotidienne.
Il gagna plusieurs prix, dont celui de la meilleure animation au festival de Cannes de 1946.
L'un de ses premiers films avec des acteurs réels date de 1955 et raconte l'histoire de 4 enfants qui lors d'une virée dans la nature se retrouvent en pleine préhistoire au milieu des dinosaures. On peut y voir différents types d'effets spéciaux utilisés: différence de perspectives, maquettes...
Les animations et effets spéciaux, faits à partir de bouts de ficelle sont souvent très ingénieux, et toujours réalisés dans un style très visuel et plein d'humour...
Le film eu beaucoup de succès et notamment aux USA où il y fut même partiellement retourné.
Toute une partie de l'imaginaire de Karel Zeman s'inspire du monde de Jules Verne, avec d'étranges décors et costumes dessinés comme sur une illustration-gravure de livre d'époque.
On dit que Zeman était un peu le 'Méliès' tchèque. C'est vrai que tout comme le français il a cherché à développer son propre univers poétique et original à l'aide d'effets spéciaux...
Bon, alors là c'est encore Pierre-André qui fait le pitre...
Je n'ai jamais vu un seul film de Karel Zeman... je pense que je vais essayer d'en visionner un une fois rentré en France.
[Note: J'ai eu du mal mais j'en ai finalement trouvé un: Aventures fantastiques. Au niveau graphique c'est vrai que c'est décalé et original. Par contre au niveau du scénario, c'est un peu enfantin... et lent.]
Dans les années 70, Karel Zeman revint aux films d'animation avec des dessins animés pour la télé, puis un long métrage. A la fin de sa vie, il fut atteint de cécité et dû abandonner son travail...
Il mourut en 1989, quelques mois avant la révolution de velours.
Voilà la visite terminée, mais il reste une dernière chose à faire: se prendre nous aussi pour des spécialistes en effets spéciaux. Pour cela il y a ce grand écran vert. On choisit un extrait de film, on se met devant l'écran...
... et voilà! On peut aussi par la suite s'envoyer le résultat par email (sauf que je ne l'ai toujours pas reçu... tant pis).
18 heures.
Nous nous baladons un moment dans Mala Strana, puis on décide de retourner dans la vieille ville en traversant une nouvelle fois le pont Charles... cette fois-ci, ce sera la dernière!
Nous recherchons tout d'abord un café pour boire quelque chose de chaud: un chocolat par exemple.
Puis, l'heure du dîner étant venue, nous allons dans l'un des restaurants que nous avait conseillé le guide français lors de notre visite (c'était le premier jour du voyage).
Un restaurant tout simple, pas cher, et bon aussi: le goulasch notamment.
On termine notre soirée par une petite promenade, et un arrêt à Viva Praha, un magasin qui fabrique sur place de petits bonbons acidulés mais où on peut acheter aussi des fruits enrobés de chocolat chaud, d'ailleurs cela va être mon dessert pour ce soir.
Dehors il neige...
Je crois qu'on va rentrer! Après tout on a encore nos valises à faire.
Et oui, demain on s'en va...
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Et pour cela on a décidé d'utiliser un nouveau moyen de locomotion: le funiculaire.
Mais... cela sera plus compliqué que prévu. Pour acheter un ticket, il n'y a qu'une andouille de machine qui ne rend pas la monnaie. On en a assez pour Pierre-André et Frédéric, mais plus assez de pièces pour moi. Et les employés derrière leur comptoir (pas sympas pour deux sous) ne sont pas là pour nous aider.
Seule solution: retourner faire de la monnaie à la caisse de la boutique de la petite Tour Eiffel. La vendeuse râle un peu, mais elle accepte de me donner le change...
La descente en funiculaire est rapide (510 mètres de long pour 130 mètres de hauteur) et nous voilà à nouveau dans le quartier de Mala Strana, à la recherche de quelque chose à visiter...
On se rappelle alors l'église Saint Mikulase qui était fermée l'autre soir lorsqu'on avait voulu la visiter. Cette fois-ci elle est ouverte, mais plus pour très longtemps alors dépêchons nous: il nous reste 30 minutes pour en faire le tour...
L'église est un véritable temple du baroque et tout explose devant nos yeux: décoration chargée, statues démesurées ou exagérément dorées et au plafond une immense fresque en trompe l’œil.
Avec tout ce marbre, ces balcons et ce mélange de clarté et d'obscurité, on se croirait presque dans un théâtre... ça me fait même penser à l'Opéra Garnier, à Paris.
L'église fut construite au XVIIème siècle par les frères jésuites et l'édification dura presque 100 ans.
Le pays étant aux mains des Habsbourg, c'est un architecte allemand qui fut chargé de l'édifice (son fils prit sa suite après sa mort)
A cette époque, le pays était revenu sous le joug catholique après la guerre de 30 ans et on cherchait donc à en mettre plein les yeux aux protestants occupés.
On peut accéder à l'étage par un escalier afin de voir de plus près la fresque du plafond...
1500 m² de peintures quand même! C'est la plus grande fresque d'Europe...
Dommage qu'il n'y ait pas plus de luminosité extérieure pour illuminer l'église à travers les vitraux...
Bon! les gardiens sont pressés de fermer l'édifice et d'aller retrouver bobonne à la maison...
Normalement on peut aussi visiter la tour de l'église d'où - il parait - on a une superbe vue. Mais là bien sûr c'es fermé, et après tout on en a déjà eu plein de beaux panoramas sur la ville...
Que faire maintenant?
On commence par descendre la petite rue Mosteka qui mène au pont Karluv. Elle est pleine de petits commerces, restaurants et magasins de souvenirs. Mais moi je préfère pénétrer dans les arrières cours, histoire de voir "l'envers du décor".
On se rappelle alors de ce petit musée que nous avait conseillé notre hôte Martina: le musée Karel Zeman. Il se trouve juste à côté du début du pont Karluv, en descendant cet escalier...
Karel Zeman était un réalisateur tchèque spécialisé dans les films d'animation ou réels mais où il utilisait toujours des effets spéciaux. Il fut une grande source d'inspiration pour Tim Burton, Wes Anderson ou encore Terry Gilliam (il firent tout deux un film sur le baron de Mundchausen).
Le petit musée a une scénographie originale: des extraits de ses films alternent avec des objets et éléments interactifs qui permettent de se plonger dans l'univers original du cinéaste.
Après avoir appris son métier en France, Zeman retourna en Yougoslavie où il travailla tout d'abord pour la publicité, puis en faisant des courts métrage d'animation . Son personnage fétiche était alors monsieur Prokouk, bonhomme tout simple confronté aux problèmes de la vie quotidienne.
Il gagna plusieurs prix, dont celui de la meilleure animation au festival de Cannes de 1946.
L'un de ses premiers films avec des acteurs réels date de 1955 et raconte l'histoire de 4 enfants qui lors d'une virée dans la nature se retrouvent en pleine préhistoire au milieu des dinosaures. On peut y voir différents types d'effets spéciaux utilisés: différence de perspectives, maquettes...
Les animations et effets spéciaux, faits à partir de bouts de ficelle sont souvent très ingénieux, et toujours réalisés dans un style très visuel et plein d'humour...
Le film eu beaucoup de succès et notamment aux USA où il y fut même partiellement retourné.
Toute une partie de l'imaginaire de Karel Zeman s'inspire du monde de Jules Verne, avec d'étranges décors et costumes dessinés comme sur une illustration-gravure de livre d'époque.
On dit que Zeman était un peu le 'Méliès' tchèque. C'est vrai que tout comme le français il a cherché à développer son propre univers poétique et original à l'aide d'effets spéciaux...
Bon, alors là c'est encore Pierre-André qui fait le pitre...
Je n'ai jamais vu un seul film de Karel Zeman... je pense que je vais essayer d'en visionner un une fois rentré en France.
[Note: J'ai eu du mal mais j'en ai finalement trouvé un: Aventures fantastiques. Au niveau graphique c'est vrai que c'est décalé et original. Par contre au niveau du scénario, c'est un peu enfantin... et lent.]
Dans les années 70, Karel Zeman revint aux films d'animation avec des dessins animés pour la télé, puis un long métrage. A la fin de sa vie, il fut atteint de cécité et dû abandonner son travail...
Il mourut en 1989, quelques mois avant la révolution de velours.
Voilà la visite terminée, mais il reste une dernière chose à faire: se prendre nous aussi pour des spécialistes en effets spéciaux. Pour cela il y a ce grand écran vert. On choisit un extrait de film, on se met devant l'écran...
... et voilà! On peut aussi par la suite s'envoyer le résultat par email (sauf que je ne l'ai toujours pas reçu... tant pis).
18 heures.
Nous nous baladons un moment dans Mala Strana, puis on décide de retourner dans la vieille ville en traversant une nouvelle fois le pont Charles... cette fois-ci, ce sera la dernière!
Nous recherchons tout d'abord un café pour boire quelque chose de chaud: un chocolat par exemple.
Puis, l'heure du dîner étant venue, nous allons dans l'un des restaurants que nous avait conseillé le guide français lors de notre visite (c'était le premier jour du voyage).
Un restaurant tout simple, pas cher, et bon aussi: le goulasch notamment.
On termine notre soirée par une petite promenade, et un arrêt à Viva Praha, un magasin qui fabrique sur place de petits bonbons acidulés mais où on peut acheter aussi des fruits enrobés de chocolat chaud, d'ailleurs cela va être mon dessert pour ce soir.
Dehors il neige...
Je crois qu'on va rentrer! Après tout on a encore nos valises à faire.
Et oui, demain on s'en va...
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