Paris - Jour 4 - Partie 1 - Au bord de l'eau...
A force de faire des nuits trop courtes, je finis par me lever avec un gros mal de crane.
Mais bon, ça va passer.
Ce matin, j'ai rendez vous à 9h45 à La Villette, mais avant j'ai décidé de faire un petit tour dans le coin. C'est pour ça que j'y vais un peu en avance...
Je prends donc le métro direction le 18ème arrondissement, station Porte de Pantin. Et on débouche juste en face de la grande Halle de la Villette.
Voici la superbe fontaine aux lions de Nubie, construite en 1811 pour être installée place de la République (juste à côté de chez moi). Elle fut déplacée ici en 1867 pour servir d'abreuvoir au bétail qui devait être vendu aux marché juste à côté.
Quand à elle, la grande Halle est l'unique rescapée des abattoirs et marchés aux bestiaux qui se trouvaient ici et qui ont été remplacés par le grand parc de La Villette dans les années 80.
On y montrait jadis les bœufs et maintenant on y fait d'autres types d'exposition plus... culturelles.
Le parc s'offre donc à nous et nous allons le traverser, en faisant un petit coucou aux chèvres qui n'ont décidément pas d'herbe à se mettre sous la dent aujourd'hui... c'est la sècheresse.
Voici le dernier né des bâtiments du parc: la Philharmonie de Paris, construite en 2015 par Jean Nouvel.
J'ai eu la chance d'en faire une visite guidée il y a quelques mois.
Les murs extérieurs sont recouverts de plaques d'aluminium en forme d'oiseaux avec différentes nuances, un peu comme si on voyait un essaim se former...
Je me rappelle que le grand auditorium à l'intérieur était aussi impressionnant. J'y suis allé voir un ciné-concert de Chantons sous la pluie (l'un de mes films préférés).
Le parc est très fréquenté par la population locale.
Enfin... peut être moins à 8h du matin un lendemain de 14 Juillet...
Mais on ne peut pas dire qu'il n'y a pas un chat, puisque justement en voilà un.
J'ai bien envie de me perdre un peu là dedans... Notamment dans le jardin où les paysagistes ont recréé une 'jungle' d'arbres et d'arbustes.
Et puis voici la bicyclette géante ensevelie dans le sol. Ça a dû être un travail de dingue de creuser aussi profond...
Il y a plusieurs œuvres disséminées dans le parc, ainsi que des 'folies', des petits pavillons accueillant diverses structures.
Et tout au fond, il y a la salle de concert 'Le Zénith'.
Construite en 1983, elle devait être détruite 3 ans plus tard mais finalement eu tellement de succès qu'elle est encore là aujourd'hui. On en inaugura même des répliques un peu partout en France. Sa salle de plus de 6000 places a vu passer bien des artistes... Entre autres je me rappelle être allé voir Prince ici.
Et puis nous finissons par déboucher sur le fameux canal Saint Martin, qui divise le parc en deux. En face, il y a la géode et la cité des sciences et de l'industrie.
C'est là que j'ai rendez-vous pour une sympathique croisière sur le canal.
Mais d'ailleurs... où est le bateau?
Je vérifie sur mon billet. Horreur! Le rendez vous est bien à La Villette, mais pas au Parc de la Villette... au Bassin de la Villette! C'est bien à 2 kilomètres d'ici, c'est à dire pas la porte à côté.
Pour y aller à pieds (d'après mon smartphone), ça prendrait 25 minutes, et le départ du bateau est dans... 10 minutes!
Je crois bien que c'est fichu, mais va savoir pourquoi j'ai envie de tenter ma chance... mais il va faloir courir... courir... courir... 2 km en 10 minutes, ça fait du 12 km/h... c'est mon jogging du matin!
Sauf que moi j'ai mon sac sur le dos et mon gros appareil photo à l'épaule...
J'arrive complètement en sueurs sur le quai d'embarquement et... alors?
Bin c'est mon jour de chance: la péniche est juste sur le point de larguer les amarres... ils ont 10 minutes de retard!
Je ne me fais pas prier: je montre mon ticket à la guide, puis je trouve un siège où je m'affale lamentablement.
Le bateau n'est pas complet, mais toutes les places assises au devant sont prises. Il reste une place en terrasse sur le toit, ce qui n'est pas si mal. Même si en fait je vais finalement rester debout tout le temps et beaucoup bouger, tantôt devant, tantôt derrière, pour ne rien rater du paysage...
La jeune fille qui fait les commentaires au micro a l'air autant réveillée que moi... c'est ça le lendemain de 14 Juillet!
Voici pour commencer le cinéma MK2, installé dans un ancien hangar...
Nous continuons en remontant le bassin de La Villette en direction du parc (d'où je viens en fait... si j'avais pu je serais resté là bas et j'aurais fait du stop).
Le port où était amarré le bateau est actuellement occupé par les installations de Paris Plage, avec un bassin rempli de l'eau du canal et qui peut faire office de piscine et d'aire de jeux.
Tous les ans depuis 2002 cette manifestation est organisée en plein été afin de permettre à ceux qui n'ont pas de vacances de profiter de quelques activités estivales. A chaque fois une scénographie différente, et si au début la 'plage' ne s'étendait que sur les berges de la Seine, d'autres endroits ont peu à peu été rajoutés, comme ici le bassin de La Villette.
Le premier pont sous lequel nous allons passer est assez unique: c'est le seul pont levant de la capitale. Quand un bateau va passer, des feux rouges empêchent l'accès au pont et celui-ci s'élève.
Là sur la photo on dirait qu'il y a des gens dessus, mais en fait ils sont sur la passerelle qui est juste après...
Un peu plus loin, nous longeons la caserne des pompiers et le marché de la place de Joinville. Nous passons également sous le pont où passait jadis le train qui parcourait la 'petite ceinture' de Paris. Il est aujourd'hui squatté par les clochards.
Le canal Saint Martin fut créé en 1825 sous l'empire afin d'apporter de l'eau potable aux parisiens de plus en plus nombreux et ainsi de lutter contre les maladies.
Aujourd'hui, qui boirait de son eau?
Voilà (à nouveau) le parc de La Villette au fond. Initialement inauguré par l'empereur Napoléon pour offrir aux parisiens un espace de balade, il fut ensuite transformé pour accueillir des entrepôts puis les fameux abattoirs. La boucle est bouclée maintenant qu'il est revenu à sa fonction initiale...
La Cité des Sciences et de l'Industrie - musée dédié à la Science et l'Industrie - fut inaugurée en 1986, avec à ses côtés la boule de pétanque géante qu'on appelle La Géode, à l'intérieur de laquelle se trouve une salle de cinéma avec écran hémisphérique.
On ne le voit pas car il est caché par les arbres mais il y a aussi le sous marin L'argonaute, qui peut se visiter. Il parait qu'il a remonté le fleuve de lui-même pour venir jusqu'ici.
Il y a aussi le grand toboggan-dragon, qui est l'un des emblèmes du parc. Notre guide parle également de la Philharmonie et de la grande Halle, mais ça je vous en ai déjà parlé...
Les pelouses du parc accueillent déjà quelques visiteurs, dont certains sortent visiblement de boite de nuit (ou autre lieu de débauche nocturne). Il y en a d'ailleurs un qui nous montre poliment ses fesses...
C'est ici la fin du bassin de La Villette... plus loin le canal sort de Paris et change de nom pour devenir le Canal de l'Ourcq, long de 96 kilomètres et traversant 3 départements.
Nous faisons donc demi-tour pour revenir vers le train-train parisien...
Les deux bâtiments que nous voyons de chaque côté du pont levant sont ceux où les bateaux pleins de marchandises devaient payer l'octroie afin d'entrer dans la ville. Après avoir subi un incendie, celui de droite a été reconstruit de façon moderne, mais en gardant sa forme d'origine afin de ne pas casser la symétrie avec le bâtiment d'en face. Je crois qu'il abrite maintenant un hôtel
Nous repassons par la marina du bassin de La Villette où les activités de Paris Plage ont débuté: cours de taï chi chuan, concours de pêche... et on peut même louer de petites barques pour naviguer!
Tout au bout il y a la rotonde de la Villette. Jadis s'y trouvaient les bureaux des fonctionnaires qui prélevaient l'octroi, la redevance qu'il fallait payer pour pouvoir emprunter les canaux.
Aujourd'hui l'endroit a été transformé en restaurant (bien connu des macronistes).
Nous allons maintenant emprunter la première écluse de notre voyage (il y en aura 4 en tout).
Le canal fait en tout 4,55 km et a un dénivelé de 25 mètres, d'où les écluses...
C'est toujours impressionnant de se retrouver dans une écluse et de voir notre bateau descendre peu à peu au fur et à mesure que le niveau de l'eau s'abaisse...
Bon, il va falloir baisser la tête car le pont sous lequel nous allons passer est un peu bas... 1825 ça doit être l'année de construction.
A notre droite, d'autres hangars réhabilités: une partie a été transformée en lieu culturel (ça s'appelle le point éphémère: des concerts, un bar, et même un solarium sur le toit) et l'autre partie abrite une caserne de pompiers (les volets rouges au fond).
Tout en haut du Point éphémère, je remarque la fresque d'un artiste connu: Invader. Depuis 1996 ce mosaïste dépose sur les murs de Paris des petits personnages inspirés du jeu Space Invader de notre enfance. Tout comme dans le jeu, les petits bestioles envahissent au hasard les murs de nos villes, tout d'abord Paris (plus de 1400), puis un peu partout dans le monde (Tokyo, New York...) et même... dans la station spatiale internationale!
Une application existe sur smartphone qui permet de 'collecter' les invaders en les photographiant (et en gagnant des points), mais à l'époque de ma visite, je ne la connaissais pas encore... mais je connaissais déjà l'artiste (la preuve: je crois que j'ai photographié plusieurs invaders dans les capitales visitées).
Attention un nouveau pont: n'oubliez pas de baisser la tête.
Une balade tranquille sur les canaux de Paris, un dimanche matin... quoi de plus relaxant? Nous voguons doucement au milieu de la ville...
Juste à côté de cette écluse, il y a un petit parc avec des agrès où viennent s'entrainer tous les costauds du coin...
Tout au long du parcours, les passants se font un plaisir de nous observer, surtout quand c'est le moment de franchir les fameuses écluses...
On a vraiment changé de niveau avec cette nouvelle écluse.
Quai de Jemmapes et quai Branly... des quartiers sympas.
Sur le bord du quai, deux jeunes filles exhibent un lampadaire bizarre. Peut être que l'une d'entre elles l'a reçu en cadeau et souhaiterait le vendre au plus offrant... Désolé ça m'intéresse pas.
Nous devons attendre un instant en face du square des Recollets car il y a actuellement une péniche en train de l'emprunter de l'autre côté... et elle a priorité.
Notre guide en profite pour nous raconter la fameuse histoire du vol de la Joconde. Un ouvrier italien - qui devait travailler à l'entretien du musée - la déroba en 1911. Il était persuadé que le tableau avait été volé par Napoléon lors de la conquête de son pays, et souhaita alors venger l'honneur national en décrochant simplement le tableau. Il garda Mona Lisa durant presque 3 ans, accrochée en face de son lit, dans le petit appartement où il vivait près d'ici. Et c'est quand il tenta de le revendre une fois revenu à Florence qu'il s'est fait pincer...
Pendant que nous patientons, un couple de danseurs de hip hop exécute une chorégraphie sur les quais, filmés par l'un de leurs amis.
C'est le moment de reprendre la route le canal. Nous sommes au niveau de l'Hôpital Saint Louis...
C'est à partir d'un poste de commande juste à côté de cette écluse que toutes les autres sont commandées, grâce à des caméras tout est contrôlé à distance...
Je connais bien cette écluse car c'était celle que j'empruntais pour me rendre chez mon tatoueur... Il y a un genre de pont qui bascule sur le côté quand un bateau passe, ce qui fait que cela arrête la circulation des voitures... un peu comme un passage à niveaux.
D'ailleurs des piétons qui n'évacuent pas le ponton assez vite se font rappeler à l'ordre par les haut parleurs...
On est juste à côté du fameux Hôtel du nord, lieu où prit place le film de Marcel Carné.
Il est encore là, même si ce n'est plus un hôtel je crois...
Et c'est sur la passerelle au dessus de cette écluse qu'Arletty prononça sa célèbre réplique: "Atmosphère, atmosphère... est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère, moi?"
Cette dernière écluse était également très haute. Je crois bien qu'il y avait même deux étages...
Nous arrivons bientôt à la fin de notre périple, et nous allons même quitter l'air libre pour nous engouffrer dans le tunnel qui passe sous le boulevard Richard Lenoir et finit au port de l'Arsenal.
C'est aussi l'une des originalités de cette croisière: le long passage du tunnel...
En 1860, le canal Saint Martin gênant la circulation terrestre dans cette partie de Paris (un quartier populaire et en pleine expansion), il fut décidé de le recouvrir sur une partie de son parcours. On dût pour ce faire abaisser son niveau de 5 mètres.
Il y a fait bien sombre, et les quelques puits de lumière qui relient le tunnel à la surface donnent à notre voyage un aspect irréel...
Il y a une péniche amarrée dans le tunnel... étrange endroit pour stationner.
A la fin du parcours le tunnel passe carrément juste au dessous de la colonne de Juillet, sur la place de la Bastille. A travers cette grille on peut même voir l'entrée de la crypte qui renferme quelques 700 corps de combattants ayant participé à diverses combats révolutionnaires.
Il faut une dernière fois baisser la tête mais cette fois-ci pour passer sous les quais du métro (la ligne 1... je connais). Et voici donc le port de l'Arsenal, dernier morceau du Canal avant les portes qui le séparent de la Seine...
Beaucoup de gens adoreraient habiter dans l'une des péniches amarrées ici à l'année... un peu comme la campagne en pleine ville, quoi!
Voilà, nous sommes arrivés à destination! Tous le monde descend, en n'oubliant pas de remercier tout l'équipage pour ce sympathique voyage.
Un dernier regard en arrière, vers l'ange de la place de la Bastille... tiens d'ailleurs si on allait le voir de plus près?
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