Paris - Jour 7 - Partie 2 - Là où tout a commencé...

Nous allons maintenant nous rendre là où tout a commencé... c'est à dire sur l'île de la Cité où la légende veut qu'une tribu gauloise, les parisii, se soit installée ici en 250 avant Jésus Christ...


Je profite d'ailleurs d'être dans le métro pour photographier le blason de la ville de Paris, qui se trouve à la station Hôtel de Ville. Le bateau fait référence à ceux qui naviguaient jadis sur la Seine pour acheminer les marchandises à l'intérieur des terres, et qui firent la richesse de la ville... et lui donnèrent sa devise: "fluctuat nec mergitur", c'est à dire "qui est battu par les flots mais ne sombre pas".


On va quand même chercher un restaurant pour déjeuner! 
Je retourne donc dans le dédale des rues de ce matin. Je sais bien que le guide de ce matin nous avait mis en garde sur la qualité de la multitude de restaurants du coin, mais moi j'ai une petite idée en tête...


J'avais envie de déguster une spécialité bien française, et dont je sais qu'il y a des restaurants qui la préparent ici... une spécialité savoyarde: la tartiflette!


Je me rappelle être déjà allé dans cet établissement sans prétention mais correct. C'est pas très grand et le serveur est un vieux bonhomme un peu maladroit qui rouspète après des clients espagnols qui ont contesté l'addition et partent avec l'impression de s'être fait arnaquer. 
Et au final... la tartiflette n'est pas géniale. Il faudra que je cherche un meilleur restaurant savoyard...


Au coin de la rue, il y a une pâtisserie tunisienne que j'ai toujours vu installée là depuis que je suis à Paris... une institution certainement.
Je ferais bien mon dessert d'une corne de gazelle...


...mais je vais plutôt aller en face, chez une nouvelle biscuiterie qui vient de s'installer (chez Georges Larnicol). Il y a du nougat, des caramels au beurre salé... et des kouignettes, des genres de mini kouign amann. Après tout on reste dans les spécialités bien françaises.
Miam! 


Continuons à nous balader dans le quartier, avec l'ambition avouée de nous diriger vers l'île saint Louis... 
Nous sommes juste en face de Notre Dame, alors l'endroit est très touristique.


On passe devant l'une des autres institutions du coin: la librairie Shakespeare and Co., qui comme on se l'imagine est spécialisée dans les ouvrages dans la langue de William. Ce commerce a été ouvert dans les années 50 et reprenait le flambeau d'une autre librairie mythique parisienne du même nom, fermée en 1941 sous l'occupation.


Ensuite on va contourner le square Viviani et l'Eglise Saint Julien le pauvre pour emprunter la pittoresque petite rue du chat huant. 
Le cinéma Studio Galande organise depuis plus de 20 ans des séances du film 'Rocky horror picture show', animées par des étudiants. J'y suis allé il y a longtemps: un truc de ouf, avec répliques cultes, déguisements et jets de farine...


On passe à nouveau devant le petit square Viviani où des morceaux de Notre Dame sont intégrés au décor, puis on continue notre route en longeant les quais... Il fait bon... ça sent le farniente...


Nous passons enfin juste derrière Notre Dame afin d'emprunter le pont qui relie l'île de la Cité à l'île Saint Louis. Ce pont est connu pour être l'un des lieux où se succèdent les artistes de rue. Aujourd'hui il y a juste une joueur de guitare solitaire mais j'ai déjà vu ici se produire des magiciens et des danseurs, avec une large audience autour d'eux...


A ma grande surprise, il n'y a pas la queue du tout devant le petit magasin qui sert les glaces Berthillon
Et pourtant, ça fait envie. Ce glacier existe depuis plus de 80 ans et est réputé pour faire des glaces d'exception avec de bons produits. Il serait classé parmi les 10 meilleurs au monde...


Mon 2ème dessert sera donc une paire de boules de glace chocolat amer/framboise!
On va essayer de trouver un endroit au calme, sur les quais de Seine, afin de pouvoir déguster tranquillement... 
Un peu de repos, face au fleuve, avant de redémarrer notre journée...


L'île Saint Louis ne fait que 11 hectares et possède un certains nombre d'hôtels particuliers datant du 17ème siècle. Le prix du logement au m² y est l'un des plus élevés de Paris.


Tout au bout de l'île se trouve un lieu que je n'ai jamais visité (en 15 ans que j'habite à Paris, il serait temps): le Mémorial des martyrs de la déportation.
Sécurité oblige, le visiteur est fouillé à l'entrée. Ils ne proposent pas d'audioguide mais heureusement il y a pas mal de panneaux explicatifs sur le site...


L'architecture de l'endroit est exiguë et étrange... On y accède par un entrée très étroite entre deux blocs de béton.
A l'intérieur, tout est très sombre. On se croirait dans un bunker(ou dans un tombeau justement), caché aux yeux du monde extérieur...


Tout d'abord il y a le vestibule dont les murs sont couverts de poèmes sur la liberté. On parle de pardon, de nuit et de brouillard...


Voici un long couloir inaccessible dont les murs sont remplis de petits points lumineux: 200000 batons de verres symbolisent autant de victimes des camps nazi. J'imagine que chacun représente une personne déportée...


Je ne croiserais pas beaucoup de visiteurs, mis à part quelques couples de touristes chinois visiblement peu réceptifs au drame des camps de concentration: les voilà qui se prennent en selfie en échangeant quelques rires... Pour eux le mémorial de la Shoah c'est une attraction comme une autre.


Tout comme sous l'arc de triomphe, on trouve aussi ici les cendres d'un déporté inconnu...


En montant à l'étage on peut accéder à d'autres salles d'exposition (toujours aussi peu accueillantes), avec par exemple une carte de France des déportés par département. Je cherche le nombre associé à mon département de naissance (les Alpes de Haute Provence): 92 déportés.


Il y a aussi la liste des camps et la 'population' qui y était internée en majorité. Il semble y en avoir quand même quelques uns dédiés aux 'tziganes'.


Dans ce couloir, plusieurs panneaux nous en apprennent un peu plus sur la déportation. 
Tout était fait pour que les déportés soient dépossédés de leur personnalité: tatoués d'un matricule qui deviendrait alors leur nouveau nom, ils devaient également apprendre celui-ci par cœur et en allemand.
Le sigle brodé sur leur vêtement permettait d'identifier le type de détenu: pour les prisonniers politiques c'était un triangle rouge, pour les témoins de Jéhovah un triangle violet, pour les homosexuels un triangle rose... et bien sûr l'étoile jaune pour les juifs.


Il n'y avait bien sûr pas assez de nourriture pour tout le monde, ce qui encourageait les vols, mais aussi la solidarité entre prisonniers. 
Documenter et témoigner de ce qui se passait dans les camps était notamment une nécessité, par des écrits, des dessins d'enfant... et même en prenant des photos avec un appareil passé sous le manteau...


On évoque également les longues heures durant lesquelles on forçait les détenus à rester debout afin de les compter, ainsi que les autres atrocités telles que les expériences de laboratoire, le travail forcé dans les usines d'armement, etc... beaucoup de choses que je connaissais déjà mais qui sont complétées par de nouveaux témoignages...
L'ambiance est glaciale, d'autant plus... qu'il fait bien frais dans ce bloc de béton!


Je resterais bien encore un peu mais il va falloir repartir dans la chaleur.
Je me dirige vers la Sainte Chapelle, où je m'étais promis de retourner en suivant la visite guidée ce matin.
Par contre, pas la peine d'essayer d'aller visiter les tours de Notre Dame: tous les tickets pour l'ascension étaient déjà vendus dés le début de la matinée. Je reviendrais une autre fois, certainement. Une vue comme celle depuis les hauteurs de Notre Dame, on ne s'en lasse pas!


Sur le chemin, je m'arrête quand même pour prendre un petit expresso, à déguster à la cool en bord de Seine... avant de repartir.


Curieusement, il n'y a pas de longue file d'attente devant l'entrée du palais de justice (dans la cour intérieure duquel se trouve la Sainte Chapelle).


La Sainte Chapelle fut construite en 1248 par le roi Louis IX afin d'abriter les reliques de la couronne d'épines et des clous de la croix, que celui-ci avait achetés en orient lors de ses croisades.
Elle fut symboliquement édifiée à l'intérieur du palais royal, afin que le roi puisse ainsi se poser en défenseur de la chrétienté et asseoir son autorité sur la France...


La visite commence par le rez de chaussée, très sombre et jadis réservé aux prêtres qui préparaient la messe devant se dérouler au dessus. Les couleurs des peintures murales évoquent la royauté (bleu et or), et Louis IX y est même représenté en statue. Surnommé Saint Louis, il était connu pour son calme et sa dévotion envers Dieu... un dévot quoi! Il épousa Blanche de Castille à laquelle il laissa les rennes du pouvoir pendant qu'il partait en croisade.
Allez maintenant on monte à l'étage pour voir la merveille!


Waaaa! Toujours aussi impressionnant la hauteur de cette chapelle... Et ces couleurs des vitraux qui vous éclatent au visage!
Par contre il fait un peu chaud, certainement à cause de tous les touristes qui défilent dans cet endroit pas si spacieux que ça...


Voici l'autel qui était destiné à accueillir les clous et la couronne du Christ crucifié. Dérobés sous la Révolution, ils ont depuis été transférés au trésor de Notre Dame.


A gauche et à droite de l'autel étaient disposées les estrades pour le roi et la reine...
En effet les jours ordinaires seuls les moines et la famille royale avaient accès à l'office, alors qu'on aurait pu penser que le roi souhaite faire de la chapelle un lieu de pèlerinage, étant donné la valeur des reliques qu'elle protège.


Les portes qui mènent à la petite terrasse ont été grande ouvertes pour amener un peu de fraicheur à l'intérieur. Jadis c'était par là que le roi passait pour accéder à la chapelle, directement depuis le palais royal attenant.


A l'accueil j'ai loué un audioguide mais j'avoue que c'est parfois un peu difficile d'en suivre les explications, surtout quand il tente de dépeindre le détail des vitraux... le plus difficile étant de trouver de quel vitrail la voix me parle: la 3ème cartouche en partant de la droite, d'en bas... ou d'en haut?


Je vais quand même essayer de faire fonctionner mon zoom afin d'apercevoir les détails de ces merveilleux vitraux de plus près ...
En tout la surface de vitrail fait 615 m²: 8 fenêtres latérales, 7 fenêtres sous l'abside, plus la rosace.


En véritable bande dessinée avant l'heure, les vitraux racontent les évangiles par ordre chronologique. La lecture se fait de gauche à droite et du bas vers le haut, la vie de Jésus Christ se trouvant relatée juste derrière l'autel. 
Voici donc Adam, nu, créé par la main de Dieu au milieu des créatures terrestres...


Et là c'est sans doute Caïn sur le point d'assassiner son pauvre frère Abel...


La rosace, quand à elle, évoque le jugement dernier. 
Difficile d'en apercevoir les détails d'ici...


Mais je reconnais "la bête", annonciatrice de l'apocalypse...
Par contre j'avoue ne pas connaitre la plupart des histoires qui sont ici décrites, même si l'audioguide m'en raconte quelques unes...


Certaines jaquettes évoquent les croisades et comment les reliques ont été récupérées en orient...


Toute une colonne évoque l'arbre généalogique qui permet de relier Moïse à la vierge Marie... Je ne me rappelait pas qu'ils étaient de la même famille?
Puis vient l'annonciation et la fuite en Egypte...


Il y a certains épisodes bibliques dont j'ai toujours entendu parler sans vraiment en connaitre le contenu, comme par exemple l'échelle de Jacob... oui c'est ce que ce vitrail doit évoquer: Jacob rêve d'une échelle empruntée par les anges pour descendre sur terre.


Là c'est clair (quoique?): c'est Noé qui fait entrer les animaux dans son arche.


Et puis là aussi je crois que c'est clair: un type crucifié. 
Si c'est pas Jésus, je veux bien être pendu!


Au bout d'un moment, à force de zoomer et de chercher les détails, je commence un peu à fatiguer... Il faut dire qu'il y a en tout 1113 panneaux (sans compter la rosace)!
Je crois qu'il est temps pour moi de sortir avant de devenir aveugle...  


Il me reste encore un monument à visiter avant de quitter l'île de la Cité: Notre Dame de Paris!
Construite en 200 ans à partir de l'an 1163, c'est le monument le plus visité d'Europe...
Et c'est aussi juste devant l'église que se trouve le kilomètre 0: le point à partir duquel on mesure toutes les distances de France.


Cette visite promet quand même d'être éprouvante, à commencer par la longue file d'attente à l'entrée.
Courage...  


Bon en fin de compte ça avance plutôt vite...
Je ne vais pas par contre échapper au boucan des touristes à l'intérieur, pas très respectueux de ce lieu sacré... et prêts à tout pour prendre un bon selfie!
Et en plus une messe est en cours... Franchement au milieu de ce brouhaha je ne sais pas comment ils font pour prier.




De style gothique primitif et flamboyant, la cathédrale est en forme de croix et peut accueillir jusqu'à 9000 personnes. Les voutes sont à 33 mètres du sol. 



Même le clergé se modernise: il est maintenant possible de payer son cierge avec sa carte bancaire!


Comme je l'ai dit, Notre Dame n'est pas mon église préférée à Paris. Elle a beau être grande et spacieuse, je trouve qu'elle manque de charme...


De plus, à cause de l'office, toute une partie de l'église ne peut être visitée, comme les splendides retables de bois sculptés...


Je remarque une chapelle que je n'avais jamais notée lors de mes précédentes visites: elle est dédiée à Saint Paul Chen, martyr chinois dont les restes reposent ici. 
Aurait-elle été mise en avant pour attirer les faveurs des touristes chinois?



Une chapelle est également consacrée à Santa Maria de Guadaloupe, apparue en 1531 à un indigène mexicain. 
Notre Dame s'internationalise...


Quand aux reliques de Sainte Geneviève (patronne des parisiens), elles reposent dans ce coffre doré.
Issue d'une famille de noble, la sainte protégea plusieurs fois la ville de Paris des envahisseurs, notamment Attila et Childéric Ier.


Voilà c'est fini!
Je crois que nous en avons fini avec les églises, ou en tout cas dans cette partie de la ville...
On pourrait même presque dire que nous en avons fini de ce voyage à Paris... mais cette journée n'est pas encore terminée!
Et moi j'ai envie de continuer à me balader, alors...
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