Tallinn - Jour 5 - Partie 1 - Un œil dans les cuisines

Dernier matin en Estonie, et pour une fois c'est dur de se motiver. 
On aurait envie de trainer un peu au hasard dans les rues... mais on a encore une visite à faire.


On prépare nos valises qu'on dépose dans l'entrée en vue de revenir les chercher plus tard (la propriétaire doit passer faire le ménage dans la matinée).
Et puis nous nous mettons en route...


Ce matin nous n'allons pas directement franchir les portes de la vieille ville, nous allons plutôt contourner les remparts par la droite.


C'est vrai que d'ici la colline de Toompea a l'air imprenable, perchée derrière ses rochers et son mur de pierres...


Nous passons juste sous le château, et en levant les yeux nous apercevons la haute silhouette de la tour Herrmann. C'est vrai que c'est bien la plus haute de toutes les fortifications...



Nous voici enfin à destination: la tour de Kiek in de Kök où nous allons visiter le musée des fortifications, qui est d'ailleurs sur le point d'ouvrir. On achète nos tickets, et on réserve notre visite guidée des sous sols des remparts. Celle-ci commence dans 45 minutes, ce qui nous laisse donc 45 minutes pour visiter la tour. 
Vous pensez que ce sera suffisant? On verra bien...


Nous passons d'étage en étage, en commençant par la cave. L'exposition est assez ludique et évoque l'histoire de Tallinn, avec par exemple cette maquette montrant les 36 tours qui entouraient la ville.


Montons ensuite vers les étages supérieurs en empruntant les vieux escaliers de pierre...


Nous parcourons vite fait l'exposition qui retrace l'histoire du système de défense de la ville, avec armes, uniformes militaires, etc...
Deux gros canons du 16ème siècle ("Le Lion" et "La mort amère") trônent au milieu de la salle. La ville était alors réputée pour ses fabricants d'armes.


Des scénettes évoquent certains évènements historiques marquants, comme les épidémies de peste et les famines du 17ème siècle...


La muséographie est interactive, et on peut manipuler certains des objets exposés, comme pour ces fusils, ou bien encore essayer l'un des chapeaux de soldat...


A l'étage au dessus, nous avons encore toute une série d'armes: épées, sabres... mais aussi des armes plus modernes datant du 20ème siècle.


On a même quelques vestiges laissés par les nazis lors de leur passage dans le pays.


Le dernier étage sous les toits est occupé par un restaurant. Il est fermé à cette heure-ci, mais on peut quand même jeter un œil par la fenêtre pour une nouvelle vue sur les murailles et les toits de la ville... peut être notre dernière?


On a encore un peu de temps alors descendons d'un étage pour emprunter la porte qui donne sur le chemin de ronde. 
Par là on peut accéder aux deux autres tours suivantes: Neitsitorn et Tallitorn.


Il n'y a pas grand chose à voir ici, car les lieux ont été aménagés en café. 
Pendant des années cette tour fut également habitée par des particuliers, notamment des artistes. Sympa comme maison!


A cette heure-ci le café n'est pas encore ouvert alors on peut aller jeter un œil dans les salles où la déco est assez originale. Certainement le restaurant préféré d'Iron man!


Ensuite il y a quelques salles diverses, dont une dédiée à des boites de bonbons et chocolat des années 1920-30.


Il y a même une version en pain d'épice de...  'La danse macabre'! 
Sinon pas grand chose d'autre à voir, et ça tombe bien car il est justement l'heure de retourner à l'entrée du musée: la visite guidée va commencer...


Avant de suivre le guide dans les sous-sols, n'oubliez pas de mettre une petit veste ou bien d'emprunter l'une des couvertures fournies: en bas il fait autour de 10°C.
La visite commence par un petit film d'animation où le vieux bonhomme du lac nous raconte toute l'histoire de la ville (au cas où on l'aurait oubliée). A l'origine il y avait le fort de Viru un peu plus en amont, abandonné par les tribus païennes pour venir construire celui de Tallinn sur la colline de Toompea. Ce n'était alors qu'un fort en bois. La place fut ensuite contrôlée par les danois, puis les chevaliers allemands qui en renforcèrent les fortifications.



Mais ce furent les suédois qui construisirent les murailles et les bastions qui entourent maintenant la ville, tout comme les tunnels que nous allons visiter maintenant.
Sous le règne de Pierre Le Grand les avancés technologiques militaires rendirent inutiles les fortifications et les fossés et on commença à démanteler les bastions qui entouraient les murailles pour les transformer en parcs, tout en donnant une autre utilité aux tours (habitations, prisons...).
Quand aux tunnels qui reliaient les bastions (et où nous allons pénétrer), ils furent laissés à l'abandon.


Notre visite va maintenant commencer. Il ne fait pas si froid que ça, finalement...
Tous les tunnels n'ont pas été encore redécouverts. Par exemple on a trouvé cette partie de porte qui commence à côté de notre tunnel. On suppose qu'elle menait à l'une des entrées de la ville, sauf qu'elle ne figure sur aucun plan trouvé.


Nous allons maintenant longer ce tunnel et remonter le temps de pièce en pièce, grâce à divers objets évoquant les époques où ces lieux ont été utilisés.


On commença à réhabiliter ces tunnels dans les années 2000. Ils servaient alors de refuge aux clochards de la ville. On se chargea alors de trouver un logement décent à chacun d'entre eux, et ce mannequin évoque le dernier SDF qui habita les lieux...


Entre 1990 et 2000, c'est le Tallinn underground qui investit les lieux: on organisait ici des concerts clandestins de musique punk et certains artistes s'y installèrent pour répéter ou pour squatter. 
Ils avaient même installé l'eau et l'électricité.



Pendant la guerre froide, la peur d'une guerre nucléaire incita les autorités à transformer les tunnels en abri antiatomique. 


Tout avait alors été prévu pour tenir le plus longtemps possible: groupe électrogène, eau, toilettes...  Les purificateurs d'air qui avaient été installés pour empêcher l'air vicié de pénétrer les tunnels sont encore en place.


Bien sûr les tunnels furent utilisés pendant la seconde guerre mondiale comme refuges pendant les bombardements.


Et Tallinn fut bel et bien bombardée par des raids aériens (par les russes, le pays étant alors sous contrôle nazi).  Il y a justement une vidéo qui nous montre les dégâts dans la vieille ville. Entre autre l'hôtel de ville fut détruit, et il y eu plus de 500 morts en tout.
Seule la cathédrale russe a été épargnée (par les bombardements russes... vous me suivez?).


Après la première guerre mondiale, c'est la crainte des armes chimiques qui poussa les autorités à aménager les tunnels en prévision d'un futur conflit. On y installa des machines capables de renouveler et purifier l'air. Fort heureusement elles ne servirent jamais...



Mais remontons encore un peu plus dans le temps, à l'époque où les tunnels étaient utilisés comme prison. On y aurait par exemple emprisonné ce prêtre russe banni de Russie par la reine Catherine.


Et puis enfin nous voici arrivés aux origines, avec quelques outils utilisés pour la construction des tunnels...
Initialement ces tunnels avaient pour fonction de permettre le déplacement des troupes qui défendaient la ville, afin qu'elles puissent se déplacer de bastion en bastion sans subir les tirs de l'ennemi.
Avec la destruction des bastions ils furent abandonnés et trouvèrent - comme nous l'avons vu -  bien d'autres fonctions...


Mais notre visite n'est pas terminée pour autant, car nous entrons dans des salles transformées en "musée de la pierre". Ici sont exposées des pierres sculptées de différentes époques trouvées dans les environs...


Beaucoup des calcaires sculptés exposés ici ont été importés de l'étranger, car la pierre du coin était de piètre qualité.


Jetez un œil au plafond: il y a plein de petites stalactites en train de se former... une vraie grotte ici!
Pendant des années cette partie du tunnel avait été remplie d'eau et elle reste encore très humide...


C'est la fin de notre visite, mais notre guide nous indique bien que si nous pouvons sortir par ici le tunnel doit certainement continuer encore plus loin et faire le tour des murailles, même si les fouilles n'ont pas encore été effectuées...


La porte de sortie nous fait déboucher directement sur la grande place de la liberté.
Nous voici revenus à l'air libre... et à l'ère moderne.
Il ne nous reste plus qu'à retourner à l'appartement pour chercher nos bagages.
Et oui, notre voyage est sur le point de se terminer pour de bon!


Nous passons par Toompea, histoire de faire une dernière dernière photo panoramique de la ville. J'envoies un message à la propriétaire qui doit nous rejoindre à l'appartement.
Elle va arriver juste après nous.
Très souriante, nous échangeons quelques mots même si on n'a pas vraiment le temps.
Elle aussi elle est un peu pressée: elle doit se dépêcher de faire le ménage à fond avant l'arrivée des locataires suivants.


Elle nous conseille d'aller à l'aéroport en taxi (il parait que ce n'est pas très cher), mais nous on préfère prendre le bus.
On a d'ailleurs déjà repéré notre arrêt hier soir à la gare routière. On connait même le numéro du quai.
A 3.60€ le billet pour 3 personnes, c'est pas cher et ça ne dure pas longtemps: 20 minutes.


Par contre l'arrêt de bus n'est pas pile poil devant l'aéroport alors il faut encore un peu marcher.
On enregistre nos bagages et on cherche un restaurant pour déjeuner.
A vrai dire l'aéroport est tellement petit qu'il n'y a qu'un seul petit bar.
Il y a peut être d'autres restaurants après les contrôles de sécurité?


Au contrôle, l'air louche de notre ami Pierre-André incite les douaniers à lui faire un test de poudre d'explosifs sur les doigts.
Il nous reste encore un peu de temps pour visiter quelques derniers magasins de souvenirs et peut être déjeuner (car oui il y a plusieurs restaurants). Pour les emplètes je trouve bien du chocolat Kalev et du Kama (de la poudre à rajouter à du fromage blanc pour en faire un dessert lacté). Mais pour la bouffe il va falloir se presser: l'embarquement est dans 10 minutes. Mais où sont Pierre-André et Frédéric?
Tant pis je commande en vitesse un sandwich au snack du coin.


Mais mes deux amis finissent par me rejoindre: nous avons en fait encore 40 minutes avant d'embarquer! Et en plus ils avaient repéré un bon restaurant avec des spécialités estoniennes. Zut!
Ils finissent par s'asseoir avec moi et à commander de bons plats de pâtes... 
Désolé.
Notre voyage est maintenant officiellement terminé: après un petit détour par Oslo, nous nous dirigeons vers Paris et vers la fin de nos vacances...
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