Prague - Jour 2 - Partie 1 - Du haut de la tour

"Good vibration" des Beach Boys retentit dans le réveil du smartphone, mais apparemment personne ne ressent assez de bonne vibration pour se lever... Bon je me dévoue!


Pour le petit déjeuner, les gâteaux un peu industriels achetés au mini market la veille ne sont pas franchement délicieux. On essaiera de trouver mieux pour demain.
Le départ est annoncé à 9h et nous rejoignons le froid des rues de Prague en direction de la place Starometske, que nous commençons à bien connaître. Elle est presque vide de bon matin, et il y a juste quelques touristes qui attendent la sonnerie devant l'horloge astronomique.



De notre côté, nous pénétrons dans l'Hôtel de ville pour retrouver nos vieilles guides de la veille. La visite guidée commence à 9h31 précise. Notre guide, une dame un peu âgée, est difficile à comprendre avec son accent, et à un moment quand quelqu'un lui posera une question elle répondra un peu à côté. Mais à vrai dire elle est bien sympathique et pleine d'humour et la visite sera très agréable...



La première salle dans laquelle nous pénétrons renferme la petite chapelle de la vierge. Elle fut détruite durant la guerre et a depuis été refaite à l'identique, sauf pour les vitraux qui sont de facture moderne.


Sur l'un des côtés de la pièce il y a un petit escalier qui mène aux 'coulisses' de l'horloge astronomique...


C'est là que patientent les statues des apôtres en attendant l'heure du spectacle. On aperçoit même le mécanisme qui les fait défiler devant la fenêtre à l'heure dite.



Voilà la salle où se déroulent les sessions du conseil municipal... pas grand chose à dire ici. La décoration d'origine (de style Renaissance) a été totalement détruite en 1945.


La salle du conseil est plus impressionnante, avec ses statues et ses boiseries anciennes de style gothique...


Les poutres au plafond sont particulièrement soignées... et sont de style Renaissance. Les chaines en or que l'on aperçoit étaient jadis utilisées pour fermer certaines rues de Prague et ont été mises ici par la suite en guise de symbole.


Le poêle en fonte dans cette pièce serait le plus gros de tout le pays. Et sur sa porte on distingue bien la déesse de la justice... Durant un temps cette salle a en effet servi de tribunal.



La guide en profite pour nous expliquer la signification des 3 blasons successifs de la ville, qui sont exposés sur les murs de la salle. Le dernier a été créé récemment il y a 30 ans pour la nouvelle république Tchèque, car les communistes y avaient précédemment intégré une croix communiste et les emblèmes de la Slovaquie.


Franchissez la porte s'il vous plait: la suite de la visite, c'est par là...



Nous voici dans le vestibule où deux tableaux se font face, évoquant chacun la connaissance: le premier est dédié à Jean Amos Comenius, un pédagogue reconnu, et le deuxième évoque le roi Charles qui fonda l'université de Prague. Il y a également un gros vase en porcelaine de Sèvre offert par la France en 1901.


La prochaine salle est la grande salle de réunion, plus moderne et encore utilisée de nos jours pour les réceptions officielles. Là aussi deux grand tableaux attirent notre attention. L'un évoque le réformateur religieux Jan Hus devant ses juges et l'autre le couronnement du roi Georges de Bohème. Vaclav Brozik, le peintre de ces tableaux aurait vécu en France et fit même partie de l'Académie des Beaux Arts française.
Il a d'ailleurs représenté son propre père avec un bonnet frigien sur le tableau du couronnement, comme un pied de nez révolutionnaire à la monarchie.


La salle Georges est plus petite, mais on peut y apercevoir les restes de fresques qui en couvraient les murs à la Renaissance. Il y a également un vieux plan de la ville, l'occasion pour notre guide d'évoquer les quatre quartiers qui la composent: Stare Mesto (la vieille ville), Nove Mesto (la nouvelle ville), Mala Strana (de l'autre côté du fleuve) et Hradcany (le quartier du château). Jusque dans les années 1800, chacun était séparé des autres, avec sa propre municipalité et même des murailles qui les séparaient.


A ce moment de la visite survient un contretemps: des travaux empêchent que nous continuions le parcours par le chemin habituel. La guide essaie de négocier avec les ouvriers mais rien n'y fait. Nous allons donc devoir rebrousser chemin et trouver un autre moyen pour accéder aux caves de l'édifice...


On entre donc 'par la sortie' mais notre guide nous refait parcourir tout le chemin jusqu'au bout pour ne pas s'embrouiller dans ses explications et reprendre là où elle en était...


Donc: à cause des inondations récurrentes suite au débordement de la Vltava, les maisons étaient souvent reconstruites, parfois sur les fondations des anciennes maisons, ce qui fait que beaucoup d'édifices ont des rez de chaussée qui sont devenus des caves et qui permettent comme ici de remonter le temps.
Et celles-ci ont eu beaucoup d'utilisations diverses: prisons, entrepôt, et même hôpital durant la seconde guerre mondiale.


Les différentes époques se suivent: tout d'abord des caves romanes qui servaient d'entrepôts, puis les souterrains gothiques dans lesquels on avait installé une citerne pour recueillir les eaux de pluie.
Il y a même un vieux puits au fond duquel on aperçoit encore de l'eau...



Nous parcourons alors le dédale de pièces souterraines jusqu'à arriver à la sortie (par laquelle nous sommes entrés) qui donne sur le vestibule principal, ancienne entrée de l'édifice et où les carrosses déversaient leurs occupants.


Peint au plafond, on peut y voir les blasons de la ville et une mosaïque décrivant les faits marquants de l'histoire du pays: la princesse Libuse, Saint Venceslas et le couronnement de Georges de Bohème.
Durant la seconde guerre mondiale, les nazis l'avait recouverte avec de l'enduit blanc car il la jugeait trop patriotique.


C'est la fin de notre visite guidée de l'Hôtel de ville, et notre guide nous pose une dernière question: "De quelle ville de France venez vous?"
Il nous reste encore à monter en haut de la tour (c'est inclus dans le billet), et il y a une looooongue file d'attente pour monter tout là haut... sauf que c'est seulement pour ceux qui vont prendre l'ascenseur. Pour les sportifs comme nous - qui préférons utiliser l'escalier - il n'y a pas de queue!


En plus dans les escaliers il y a une exposition de vieilles photos de la place Starometske, faites avant les bombardements qui emportèrent une partie de l'hôtel de ville (partie qui n'a pas été reconstruite).


Une fois en haut, il y a à nouveau la queue pour accéder au petit balcon qui entoure l'édifice et d'où l'on pourra enfin admirer le panorama tant attendu...


Patience... on va en avoir besoin avec tous ces touristes sans gène qui prennent selfie sur selfie,et avec plusieurs téléphones en plus! J'aurais bien envie d'en pousser un ou deux, histoire de remettre à la mode une tradition praguoise: la défenestration!


Mais la vue est quand même extraordinaire, surtout avec ce beau ciel bleu.
La colline de Pétrin, de l'autre côté du fleuve, semble avoir les cheveux tout blancs à cause du givre qui recouvre ses arbres...



Ici on est vraiment au dessus des toits de la ville: on aperçoit les flèches des églises et on reconnait certains des monuments que nous avons vu ou que nous verrons. Reconnaissez vous la tour noire qui marque l'entrée du Pont Karluv? Et au fond sur la colline Petrin, c'est la tour d'observation que nous visiterons bientôt, réplique miniature de notre Tour Eiffel.




Le soleil baigne l'horizon d'un nuage blafard d'où émergent les fumées de cheminée...



Un petit coup d’œil en bas: étant donné la foule j'imagine que l'horloge astronomique est sur le point de sonner...
N'ayez pas le vertige, car on est à peine à 69 mètre de hauteur.


Nous sommes presque aussi haut que Notre Dame du Tyn.
A l'époque de sa construction, la tour faisait bien office de tour de garde, car c'était la plus haute de la ville et qu'on pouvait observer d'ici la venue d'éventuels ennemis, ou même les incendies.
Il y avait donc en permanence des sentinelles stationnées là où nous nous trouvons...


Avec le vent, il fait encore plus froid ici que sur la terre ferme mais je prends mon temps pour faire photo sur photo, face à ce superbe panorama... en me pressant un peu quand même:
D'abord pour les gens qui attendent dans la file d'attente derrière et puis aussi parce que nous avons encore plein de choses à découvrir aujourd'hui...
Et d'ailleurs il est temps de redescendre de notre perchoir.

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