Paris - Jour 2 - Partie 1 - Côté cour

Bon, pour le coup, j'ai plutôt mal dormi... mais il faut quand même se lever tôt: mon RER est à 8h40!
Et oui aujourd'hui nous allons sortir de Paris pour notre excursion habituelle hors de la capitale...
Et cette fois-ci, nous allons vers une destination de choix, car après presque 1 heure de RER nous voici arrivés en gare de... Versailles!


On ne peut pas dire que j'étais tout seul dans le train.
Une dame me demande où se trouve le fameux château... je crois qu'il suffit de suivre la foule madame!
Il ne se trouve pas très loin, car voici déjà la statue de ce bon roi Louis XIV qui vient nous souhaiter la bienvenue (A cheval quand même. Il ne va pas salir ses bottes).


Nous arrivons sur la place d'armes et apparaît devant nous la silhouette d'un des plus célèbres châteaux , connu dans le monde entier. 63154 m², plus de 2300 pièces et 1344 fenêtres: le roi Soleil avait vu les choses en grand.


Il y a quelque temps ils ont restauré les belles grilles dorées de la place. Elles brillent de mille feux, et apparemment la rénovation continue avec la chapelle royale entourée d'échafaudages derrière...
Comme prévu la file d'attente à l'entrée est exagérément longue, mais pas de panique: cette fois-ci j'ai réservé mes billets à l'avance.


Quel plaisir de doubler tous ces touristes!
Après les contrôles de sécurité d'usage, je décide de ne pas prendre d'audioguide puisque j'ai déjà téléchargé les commentaires en mp3 sur mon smartphone. 
Bon j'aurais peut être mieux fait de le prendre car mes explications audio manquaient un peu de détails...



C'est dans les années 1660 que Louis XIV décide d'abandonner Paris et de venir en compagnie de sa cour s'installer à Versailles, un domaine qu'il avait déjà apprécié lors de ses campagnes de chasse. 
Le but premier était de s'éloigner du peuple de Paris, trop prompt à la révolte, mais aussi de pouvoir 'mettre en scène' le fonctionnement de la cour, avec multiples protocoles et évènements fastueux.


Le roi a donc investi des sommes folles dans l'agrandissement du château, en confiant sa réalisation à des artistes et architectes novateurs: Le Vau et Mansart pour le bâti, Le Nôtre pour les jardins, Le Brun pour les décorations intérieures. Le style du château est caractéristique du classicisme baroque, tout comme les jardins sont typiques du style 'à la française'.


Sous Louis XIV, il y avait jusqu'à 10000 personnes qui pouvaient fréquenter le château chaque jour.
Et aujourd'hui c'est plus de 7 millions de visiteurs qui arpentent ses couloirs chaque année... 
Bon il faut dire aussi qu'il est classé patrimoine mondial par l'UNESCO.


A première vue, le rez de chaussée parait bien moins fastueux que ce qui nous attend à l'étage. Se détachant des murs de pierre, des enfilades de statues évoquent rois et hommes d'états célèbres.
C'est pourtant à ce niveau que se trouvent les appartements de Mesdames (les sœurs de Louis XVI), qui se visitent mais que je n'ai pas prévus au programme...


La visite va donc commencer par une petite exposition sur l'histoire du château et de la dynastie des capétiens dont il fut la résidence. Voici d'ailleurs leur arbre généalogique, en partant de Louis XIV jusqu'à Louis Philippe, sans oublier le pauvre petit Louis XVII, mort abandonné au fond d'une geôle sordide à l'âge de 10 ans...


Avant l'avènement de Louis XIV, Versailles était un petit château utilisé comme pavillon de chasse par Louis XIII. 
Des images de synthèse permettent de voir comment le petit édifice a peu à peu grandi pour devenir l'immense palais souhaité par le roi Soleil.


Différentes maquettes représentent également les différentes versions du château, qui prend de plus en plus de place, perd ses douves et se retrouve entouré d'un jardin de plus en plus grand...


Et voici la version finale... et bin!
L'exposition se termine par un ensemble d'extraits de films relatant les évènements qui se sont déroulés ici après la seconde guerre mondiale. Par exemple c'est ici que furent signés les accords de paix.
On évoque aussi la tempête de 1999 qui a pas mal abimé le parc.


Passons maintenant au premier étage où les salles vont se succéder, en commençant par la chapelle royale dans laquelle on peut juste jeter un œil à travers la porte. C'est bête car on peut à peine apercevoir le pavement en marbre polychrome, et pas plus la voute en trompe l'œil


La salle suivante est le grand salon d'Hercule qui servait de salle d'attente pour les représentants et délégations officielles venus s'entretenir avec le roi dans ses appartements. C'est l'une des plus grandes pièces du château et elle servit également comme salle de réception ou pour organiser des soupers...


Cette salle a été faite pour impressionner le visiteur, qui lèvera certainement la tête pour admirer l'immense fresque qui tient tout le plafond: l'apothéose d'Hercule.
Et tout autour du marbre rouge, noir et blanc serti de dorures...


Le grand tableau sur le mur est signé Véronèse. Il fut offert à Louis XIV par le ville de Venise en 1665, et raconte un épisode de la vie de Jésus, où lors d'un repas le prophète pardonna à une jeune pècheresse venue lui apporter du parfum (???). 


Nous entrons maintenant dans les appartements royaux, où vont se succéder les salons richement décorés: voici d'abord celui de l'Abondance, avec ses murs recouverts de velours vert très très chic.



Il est suivi du salon de Diane, où bien entendu la décoration évoque la chasse (passe temps favori des rois de France). Elle servait de salle de billard du temps de Louis XIV.


Dans le salon de Vénus, le roi Soleil apparait dans toute sa majesté. C'est dans cette salle qu'étaient reçus les ambassadeurs, qui y accédaient par des escaliers qui leur étaient dédiés...



La décoration du salon de Mars est bien entendu consacrée aux victoires militaires du roi Soleil. C'était aussi (logique) la salle des gardes.
Il faut aussi savoir que lors des soirées de fête, toutes les salles que nous avons parcourues étaient réquisitionnées: dans le salon de l'abondance étaient servis boissons chaudes, froides et sorbets, dans celui de Vénus se trouvait le buffet, on jouait aux cartes dans le salon de Mars, etc...


Rouge, c'est encore cette couleur qui habille les murs du salon de Mercure, dans laquelle se trouve le lit du roi. En fait ce n'est pas la vrai chambre royale, Louis XIV ne s'en servant que comme chambre d'apparat. 


Il dormait en fait dans une autre chambre et retournait ici chaque matin (par une porte cachée dans les murs). Ensuite je ne sais pas ce qu'il y faisait... 


Tiens, il me semble avoir déjà vu cette tête quelque part...


Cette horloge était elle-aussi consacrée à la gloire de vous-savez-qui: à chaque heure se déclenche un mécanisme avec un automate à l'effigie de Louis XIV qui vient nous sonner les cloches.


Dernier salon de la série, voici celui d'Apollon qui est consacré aux Arts et qui servait de salle du trône. 
C'est dans cette salle que le roi donnait ses audiences ordinaires.
Bon là apparemment quelqu'un a volé le trône de France... ça tombe bien car on n'est plus en monarchie.




Comme vous le voyez il y a une certaine logique dans la succession des salles, avec à chaque fois un Dieu et un thème associé.
Notez également que de salle en salle on ne peut s'empêcher de lever les yeux au ciel pour admirer les fresques du plafond, comme dans une église...


Le salon de la Guerre termine cette série de salles d'apparat, juste dans l'angle du château, et se retrouve donc plus lumineuse et peut être plus grandiose que les autres, avec multiples dorures et le roi vainqueur qui apparait vainqueur sur son cheval...



Après ces enfilades de petites pièces, il y a ici une certaine hauteur sous plafond, ce qui permet d'admirer les superbes lustres de cristal au dessus de nos têtes...


Le meilleur est encore à venir, avec la mondialement célèbre galerie des glaces
Conçue pour éblouir le visiteur, elle a vraiment de quoi impressionner avec ses 73 mètres de long et ses 10 mètres de large.


La luminosité de l'endroit a soigneusement été étudiée, avec d'un côté 17 fenêtres qui donnent sur la perspective des jardins, et en face 17 arches arborant chacune 21 petites glaces pour refléter la lumière (une prouesse pour l'époque: en tout 357 miroirs). 



Nous sommes en plein centre du château, et c'est l'endroit idéal pour organiser fêtes, banquets et réceptions officielles... y compris de nos jours: c'est ici que le Général de Gaulle organisé une réception en l'honneur du président Kennedy.



Dans ce lieux emblématique du château c'est un peu difficile de ne pas avoir plein de touristes dans l'œil de mon objectif. Mais en me débrouillant un peu, j'arrive à plus ou moins faire de jolies photos qui mettent en valeur la majesté de cette grande salle...


Mais la visite se poursuit avec le bureau de travail du roi Louis XV, également utilisé quelques années plus tard par Louis Philippe.


Il est suivi par l'autre chambre royale... celle dans laquelle il dormait réellement. 
Il faut dire que celle-ci est beaucoup plus impressionnante que la première, de par la richesse de sa décoration et ses multiples dorures (quoique... je préfère l'autre moi).
En plus elle est orientée plein Est, afin que le roi soleil puisse saluer chaque matin son homologue céleste... C'était d'ailleurs une véritable cérémonie toute codifiée, avec des spectateurs venus voir s'accomplir le miracle de la journée: le Roi se lève pour illuminer le pays de sa grandeur!
Bien entendu les successeurs de Louis XIV (XV et XVI) abandonnèrent peu à peu tout ce cérémonial un peu trop... théâtral.


C'est dans la salle suivante - l'antichambre - qu'attendaient les courtisans venus assister à la cérémonie. De larges et impressionnants tableaux - où apparait bien entendu en majesté le maître de maison - sont là pour les faire patienter...


Par opposition aux autres pièces, la salle dans laquelle le Roi prenait ses repas fait pale figure: elle parait toute simple avec une ridicule petite table. 
Néanmoins, même quand Louis XIV était seul à table, il était toujours entouré de courtisans venus en spectateurs observer le souper du roi, en faisant moultes commentaires ( "Oh regardez, il a repris du pain! Et sa façon de manger cette patte de faisan, quel talent!").


La salle suivante, entièrement vide, avait une fonction purement utilitaire: c'est ici que stationnaient la brigade des gardes du roi, et ceci de jour comme de nuit (on installait alors des lits de camp).


Voilà notre visite des appartements royaux est maintenant terminée. Nous pourrions ressortir en empruntant l'escalier de la Reine...


... mais nous allons rester encore un peu à l'étage pour découvrir la Galerie des batailles, aménagée par Louis Philippe afin de devenir un musée dédié aux grandes victoires militaires françaises, et tout particulièrement à celles de Napoléon.


Pour l'occasion tout un ensemble de grands tableaux avaient été commandés aux peintres officiels du régime, chacun dépeignant une bataille historique française...


A commencer par la bataille de Tolbiac, victoire fondatrice du royaume franc. Voyant son armée décimée, Clovis promit alors à Dieu qu'il se convertirait au catholicisme si celui-ci lui accordait la victoire.


Et là, reconnaissez vous Saint Louis qui rend la justice sous son arbre fétiche?


Bien entendu, plusieurs tableaux relatent des batailles Napoléoniennes. En fait ce musée était un moyen pour Louis Philippe de légitimer un peu plus son règne en se référant aux différents rois de France et en se réclamant un peu comme l'héritier de Bonaparte. 


Parmi les artistes, très peu de noms connus sauf peut être Delacroix qui a signé le tableau dédié à la bataille de Taillebourg.


J'avoue que ce n'est pas mon tableau préféré de la galerie. Il y en a plein de très beaux avec de superbes compositions. Dommage que mes connaissances limitées en Histoire de France m'empêchent d'apprécier le contexte de chaque bataille...


Je jette un œil sur la salle suivante dans laquelle se trouvent les bustes de grands soldats de l'armée française, puis je déclare la visite du château finie.
En fait, je commence à avoir faim... 
Et quand le peuple a faim... il coupe des têtes!
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