Varsovie - Jour 3 - Partie 1 - Un palais couleur d'Automne

Aujourd'hui c'est Agnieska, mon hôte, qui est levée la première car elle doit partir travailler. La recette du Granola du matin a changé (elle dépend de l'inspiration du moment de la cuisinière).
Comme à notre habitude, nous discutons durant le repas, et nous parlons de voyage: Elle remarque que comme certains de ses amis, j'ai tendance à tout préparer à l'avance, alors qu'elle ce n'est pas vraiment son style...


On parle aussi de son travail d'architecte, qui ne la passionne pas vraiment en ce moment: elle imagine des immeubles d'habitation pour des émirs arabes qui souhaitent pouvoir garer leur voiture en haut de leur building, avec des passerelles pour passer d'un building à l'autre...
Mais elle a dans l'idée de changer de cabinet et d'être embauchée par un architecte berlinois ("My hero" comme elle le décrit) qui construit des structures bien particulières faites de fil dans lesquelles les gens peuvent circuler en s'agrippant... très original.



Mais nous voilà déjà repartis tous les deux: elle vers son travail et moi vers la place du vieux marché où j'avais repéré un bureau de poste. Il se trouve à l'intérieur d'un des bâtiments classés de la place, avec des plafonds voûtés comme au moyen age.
30 minutes d'attente pour quelques timbres poste! Ça va déjà me mettre en retard sur le programme de ma journée!


Je file à la gare routière où je prend un ticket de transport valable 24h... Aujourd'hui, on va pas mal se déplacer: mon bus m'embarque le long de la rue Novy Sviat, puis on s'éloigne peu à peu de la ville pour arriver 40 minutes plus tard en pleine banlieue de Varsovie, dans un bled qui s'appelle Wilanow.


Surpris de voir que mon arrêt de bus est justement devant un cimetière, je me dis... pourquoi pas aller y faire un tour?


L'une des raisons pour laquelle j'ai décidé de venir à Varsovie pour la fête de la Toussaint, c'est que d'après ce que j'avais lu cette fête a une valeur toute particulière pour les polonais. Tout le monde se rend dans les cimetières pour décorer les tombes de fleurs et de bougies, et à une échelle beaucoup plus importante qu'en France. Il n'y a qu'à voir tous ces marchands qui pour l'occasion se sont installés devant ce cimetière...


Je remarque aussi à l'entrée une religieuse qui semble là pour renseigner les visiteurs sur la position de la tombe à laquelle ils sont venus rendre visite.


A l'intérieur, chacun est affairé à nettoyer et fleurir les tombes...


Moi, je n'ai personne à aller voir en particulier, alors je flâne en tentant quelques effets artistiques...


La fête de la Toussaint ce n'est que demain (nous sommes le 31 octobre) pourtant les tombes sont déjà bien décorées. J'imagine que demain il y aura foule dans les cimetières...



Je remarque cette sépulture avec ce genre de ballon. Apparemment le défunt avait participé aux J.O. en Volley ball... en 1968 d'après sa page wikipedia.


Je crois qu'il est temps d'y aller...
Nous sommes venus à Wilanow pour voir l'un des palais conseillé par le guide du routard, et je n'ai pas de mal à trouver mon chemin car il se trouve juste en face du cimetière...
L'entrée du domaine coûte 24 Zloti.


Apparemment la nuit en ce moment il doit y avoir des illuminations et des animations car il y a plein de guirlandes électriques dans les jardins... Ça doit être sympa mais d'ici ce soir je serais déjà reparti.


Il y a plein de choses à voir déjà sur la façade du palais Wilanow: tout d'abord cette couleur jaune poussin et ces formes typiques des bâtiments baroques, et puis en s'approchant un peu on distingue mille et un détails de la décoration, une surcharge décorative qui fait que l'architecture du bâtiment est unique .


Dans chaque niche est représentée une scène en stuc, et des bustes agrémentent chaque colonne, avec d'un côté des bustes d'hommes et de l'autre des bustes de femmes.



Le palais a été construit au XVIIème siècle pour le roi de Pologne Jan III Sobieski. Il est considéré comme un héros national par les polonais, notamment grâce à sa victoire contre les turcs à Vienne en 1683 (scène dépeinte ci-dessus).


J'ai déjà plusieurs clichés dans mon appareil et plutôt que d'entrer dans le palais je décide de commencer ma visite par le parc (tant qu'il ne pleut pas).



L'orangerie est fermée, mais on peut se balader sur la vaste terrasse qui surplombe le jardin, avec ses statues représentant des chérubins et des bergères...


Bon au niveau sculpture, ce n'est pas toujours réussi: ces deux gamins: ils s'embrassent ou ils se tordent le cou?


La roseraie est certainement très belle... au printemps! Je continue néanmoins à tourner autour du bâtiment, en remarquant par exemple ce cadran solaire très bien décoré...


Il me reste encore à descendre les escaliers et à me rapprocher du fleuve...


Des chemins se croisent et se recroisent au milieu des arbres tout habillés de leurs couleurs d'Automne. On dirait que l'on se balade le long d'un long couloir jaune et noir...


Au bout il y a la rivière, toute tranquille, comme endormie...
Les couleurs d'Automne sont vraiment propices à de superbes photos. Je ne regrette pas d'être venu à cette époque là.


Je remarque une barque de pêcheurs au milieu et plus loin d'autres adeptes qui ont lancé leur canne sur le bord du fleuve...


Je continue ma route en direction de la petite île au bout du jardin, et remarque au passage ce petit pavillon chinois, un peu abîmé...
Y'a pas foule dans le coin, retournons nous réchauffer dans le palais!


Je laisse ma veste au vestiaire et tente de télécharger l'appli gratuite du palais avec guide audio. Elle n'est disponible qu'en polonais... tant pis!


La visite commence par les deux salons asiatiques, avec des murs tout en bois... ou en imitation bois?


Il y a là une sacrée collection de porcelaine chinoise, sauf que d'après les explications elle a été réalisée... en Allemagne?


Je remarque aussi des imitations d'estampes japonaises... mais qui sont peintes en aquarelle. On a bien ici l'image d'une Asie rêvée et réinterprétée... mais qui fait son petit effet!


Le cabinet suivant a des allures plus masculines: tête de cerf et de chiens sculptés dans les coins du plafond...


On est bien sûr dans une pièce dédiée à la chasse, et d'ailleurs ce guéridon nous le confirme.


J'imagine que le palais a été mainte fois redécoré par les rois successifs de Pologne. Il restera résidence royale jusqu'en 1805 où il sera transformé en musée.


Descendons d'un étage pour accéder aux appartements de la Reine - une grande amatrice d'Art. Nous ne pourrons pas en visiter la totalité car il faut payer un supplément.
Voici la plus grande salle du palais, haute de 2 étages. De larges miroirs permettent d'accentuer encore plus l'impression de profondeur. La pièce est encore en restauration mais elle peut servir de petite salle de spectacle. Des loges situées en hauteur permettent d'y cacher les musiciens...



Nous passons maintenant dans une galerie qui fait le tour et qui jadis était même à l'extérieur du bâtiment. La grande statue représentant le roi à cheval, conquérant, était jadis située dans le vestibule d'entrée du palais.


Il y a même des peintures au plafond, qu'on a du mal à distinguer mais qui représentent les amours de Psyché et Cupidon, l'un des récits mythologiques préférés de la reine.


Nous pénétrons à nouveau dans les salles intérieures en commençant par la bibliothèque des appartements royaux. A droite la chapelle construite à la demande de la Reine dans la pièce où son époux avait donné son dernier soupir.



Puis se succèdent plusieurs salles au plafond toujours somptueusement décoré: la chambre du Roi, avec son plafond évoquant l'été, et le petit salon à côté, superbe avec sa décoration d'inspiration chinoise et ses nombreuses dorures...


Dans le vestibule, une collection de reproductions de costumes d'époque...


... mais il ne faut pas oublier de lever les yeux au ciel pour apercevoir les stucs représentant les 4 Dieux des vents soufflant de tout leur souffle.




Et non loin de là, la chambre de la Reine où cette fois-ci la peinture au plafond évoque le printemps. Des angelots dorés veillent également sur la souveraine, qui était française: Marie-Casimir-Louise de La Grange d'Arquien, mais on la surnommait 'Marysienka'.
Ils eurent 14 ou 15 enfants dont seuls 4 survivront, et d'après leur correspondance ils étaient très amoureux...


Après la monarchie, une partie du palais a été transformée en musée par un peintre allemand, ce qui explique que peu à peu les murs se couvrent de toiles...


Durant la seconde guerre mondiale, une partie de la collection a été volée par l'Allemagne nazi et ne fut restituée qu'en 1962.


Les traits de ce tableau me disent quelque chose... serait-ce du Cranach l'ancien? Il y a aussi du Rubens, Van Dyck ou Poussin.


Mais la visite n'est pas terminée! Il y a encore plein de pièces à découvrir de ce côté-ci du palais! Tout d'abord l'ancienne galerie extérieure (pendant de celle que nous avons déjà parcourue), une salle pleine de statues grecques, et à nouveau des salles transformées en musée de peinture.


Cette chambre (redécorée en style Empire) était utilisée à l'époque où le château servait de résidence aux hôtes de marque du gouvernement communiste... De Gaulle aurait dormi dans ces draps, mais ils durent installer un lit plus long, car il était grand le bonhomme...



Notre visite n'est pas encore terminée: nous devons encore visiter le premier étage dont le style est plus simple et moins cérémoniel. Je crois que c'étaient là les vrais appartements privés, loin de la vie de la cour. Et d'ailleurs la première chose qui choque, c'est que c'est vraiment bas de plafond... et sombre!



Néanmoins ces salles sont étonnantes, comme celle-ci appelée "salle du silence" car à cause de son plafond courbé, chaque son résonne et oblige ainsi les occupants à chuchoter...


La visite se termine par la galerie des portraits avec tous les rois et reines polonais successifs... et il y en a beaucoup.
Je passe très vite sur cette partie car il est déjà 13h passé et il est temps de m'attaquer à la deuxième partie de ma journée, en commençant par la recherche d'un endroit pour déjeuner .



Quittons donc ce palais, dont la visite, même si elle n'est pas aussi essentielle que celle du Château de Versailles ou celui de Westminster, était intéressante.
Par moment ça m'a fait penser au château de Schönbrunn, à Vienne, dans sa profusion de luxe...


Sur le chemin, je remarque ces deux cloches abandonnées... apparemment elles sont dédiées à Jean Paul II...

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