Bucarest - Jour 1 - Partie 1 - Bucarest la vieille

Comme prévu, le réveil ce matin fut... difficile. D'autant plus que la nuit fut agitée car j'avais mal au ventre... j'ai eu du mal à digérer mon sandwich d'hier soir ou un truc comme ça.



Enfin bon, une bonne douche froide va me réveiller et en plus, il fait un très beau soleil dehors!
L'appartement semble vide...


Par la fenêtre on aperçoit les toits de la ville: au fond le palais du parlement, les immeubles tout beaux tout neufs et par ci par là des flèches d'églises. Les vieux HLM cachent leurs fissures avec des balcons remplis de plantes...


Descendons d'abord la rue Victoriei à la recherche de quelque endroit pour petit déjeuner. Il ne fait pas encore très chaud, pourtant il va faire un gros soleil aujourd'hui.



En passant devant le Hilton de la place George Enescu, je remarque une foule de journaliste qui attendent patiemment la sortie visiblement d'une personnalité. Je me demande bien qui c'est... Mais d'un autre côté je n'ai pas que ça à faire: je dois chercher un endroit pour déjeuner alors je passe mon chemin.

Tiens, Garou fait un concert ici le 31 Octobre?

J'avais repéré hier soir une 'French Bakery' dans la rue de la victoire: pain au chocolat, pain aux raisins et thé sur un fond sonore de Radio Nostalgie... c'est promis j'essaierais de trouver plus local demain!


Nous voilà repartis... et voici maintenant la grande place de la révolution, avec au fond le bâtiment du musée national des Arts de Roumanie qui occupe l'ancien palais d'hiver du roi Carol Premier.


Et le voilà justement, Carol Ier, sur son noble destrier, au milieu de la place. Bien entendu, la statue fut détruite par les communistes lors de leur accession au pouvoir en 1947... pour être réinstallée une fois les communistes repartis. Ce fut l'un des souverains les plus importants du pays, car il a mené la guerre qui libéra le pays de l'occupation des turcs ottomans.


L'élément le plus impressionnant de cette grande place reste le mémorial de la renaissance, évoquant la révolution de 1989 et les victimes du régime de Ceausescu.
De 25 mètres de haut, la pyramide de marbre date de 2005 et a fait couler beaucoup d'encre, amenant beaucoup de contestations venant des habitants et de la mairie... on le surnomme ici "le piquet à pomme de terre", ou encore "le cure dent et l'olive"... c'est malin!


Je m'approche un peu plus du bâtiment du ministère de l'intérieur, juste derrière, car il fut le théâtre d'un des événements les plus décisifs de la révolution de 1989.
Après plusieurs mouvements contestataires ayant eu lieu dans le pays et notamment à Timisoara, le dictateur Nicolae Ceausescu décida d'organiser un rassemblement sur cette place le 21 décembre, avec l'aide de la police secrète, et diffusé en direct à la télé. Tout devait être sous contrôle et montrer la popularité du 'Conducator'. Mais ce n'est pas ce qui se déroula...


Après quelques minutes du discours, les hauts parleurs commencent par diffuser des enregistrements des manifestations de Timisoara, et le public présent commence alors à se rebeller. Fini les 'vive le camarade Ceausescu', on piétine les drapeaux du parti, on crie 'changez le dictateur'! Ceausescu, éberlué, en reste bouche bée avant de se retirer. Mais le mal est fait: la scène ayant été diffusée à la télévision, partout dans le pays les gens sortent dans la rue et manifestent.
Je me rappelle très bien de ces images... la fin d'un dictateur en direct...



Il y a plein d'éléments relatifs à la révolution sur cette place (d'où son nom), avec une fontaine, un mémorial avec une liste de victimes aussi. Et aussi cette drôle de statue, dédiée à Corneliu Coposu, un homme politique très aimé, opposant emprisonné sous Ceausescu. Il mourut en 1995 après avoir été fait chevalier de la légion d'honneur et plus de 100000 personnes assistèrent à son enterrement.


J'en profite d'être dans le coin pour aller dans l'agence de voyage de mr Tripp qui maintenant est ouverte et je demande si je suis bien inscrit pour l'excursion prévue dimanche (j'ai oublié d'imprimer mon voucher). Pas de problème, la jeune vendeuse me l'imprime et me renseigne sur l'heure et l'endroit du rendez-vous.


L'une des choses qui m'a le plus choqué dans le centre ville, c'est la pléthore de voitures garées dans tous les sens, les unes sur les autres dans les rues, sur les places, dés qu'il y a un peu d'espace. J'en ai jamais vu autant! Parfois même un gardien surveille et gère les emplacements vides... un immense parking sauvage, mais très organisé.


10h30, c'est le moment de commencer ma balade dans le vieux Bucarest! Je vais suivre le parcours indiqué par mon guide... mais à l'envers, c'est plus proche!


Nous commençons par longer le théâtre de l'Athénée roumain, où des grimpeurs sont en train de réparer je ne sais quoi sur le toit. C'est une salle de spectacle construite en 1888 par un architecte français dans le plus pur style néoclassique, et où se produit la philharmonie de Bucarest.


Le quartier est chic: je croise des restaurants français et une boutique vendant du foie gras bien de chez nous...
La suite de la balade se fera dans ce grand quartier résidentiel rempli de vieilles maisons bourgeoises, dans un style dit 'français', souvenir d'un passé où les roumains se passionnaient pour la culture de notre pays...


Le parcours de mon guide commence par l'ancienne maison du peuple et de la science (Casa Oamenilor de Stiinta). Construite en 1914 dans un style néoclassique français, il parait d'après mon guide que le jardin intérieur est très beau, mais comme c'est devenu un restaurant et que l'heure de déjeuner est un peu loin, on ne va pas y entrer et on continue notre chemin...


Voici le parc Loanid, l'occasion de changer un peu de paysage...


On trouve toujours de drôles de panneaux dans ces parcs. Au moins là c'est clair: ne touchez pas aux roses!


Le parcours continue par la splendide façade de la Scoala Centrala, collège polytechnique pour filles. Son architecture s'inspire des maisons traditionnelles roumaines.


Même si il y a beaucoup de superbes maisons bourgeoises, certaines sont dans un état vraiment pitoyable. Abandonnées, elles attendent qu'un riche propriétaire daigne s'intéresser à leur cas. Une preuve de plus que la ville est en plein changement, car dans ce quartier taudis et maisons friquées se succèdent d'une rue à l'autre...


Puisque je vous dis que ce quartier a quelque chose de français: voici justement l'Institut, cet établissement qui possède des succursales un peu partout dans le monde et qui organise des événements en rapport avec la culture française.


Mon guide indique qu'il y a au coin de la rue un musée renfermant une splendide collection... mais qui vu de l'extérieur semble être situé dans les appartements d'un vieil immeuble...
J'ai bien l'impression que certains points d'intérêt notés sur le parcours ne semblent pas en avoir beaucoup (d'intérêt).


Dans le quartier, je remarque plusieurs enseignes d'avocat. Ça doit être le quartier pour ça. Et au moins ça fait deux mots que je connais en roumain: Cabinet et Avocat.


Je peine un peu à trouver la rue Saint Sylvestre, centre de l'ancien quartier grec qui date du temps où le pays était sous la domination de Constantinople.


Il y a une église (fermée), la tour avec horloge (ci-dessus) et quelques maisons dans un style soi-disant oriental mais qui n'inspirent pas vraiment mon objectif.


On ne peut pas dire que l'endroit soit très touristique... Je me contente de suivre l'itinéraire de mon guide et de lever le nez en l'air... sympa cette maison avec ce balcon fleuri!


Je continue à me perdre, à chercher mon chemin quand voilà apparaître la façade de la célèbre église arménienne(érigée en 1915), très belle de l'extérieur comme de l'intérieur puisque la dame qui garde les lieux arrive juste à temps pour m'ouvrir la porte.


Je reste seul un moment à admirer le dôme et les très beaux tapis. La liturgie ici est orthodoxe mais assez différente des orthodoxes roumains (qui eux même diffèrent des orthodoxes grecs).
L'église est la réplique de la cathédrale Saint-Grégoire l'Illuminateur d'Etchmiadzine, l'ancienne capitale arménienne.


A l'extérieur, cette plaque est écrite en alphabet arménien. Je ne savais pas que les arméniens avaient leur propre alphabet, et vous?


La communauté arménienne est implantée dans le pays depuis des siècles, menée par de riches et influents marchants. Bucarest se trouvait alors sur une importante route commerciale entre l'Europe et l'Orient.


Juste devant l'église, un panneau avec les différentes distances en direction des villes où l'on trouve des communautés arméniennes... C'est loin Erevan!


Il commence à faire chaud mais je continue ma promenade qui d'ailleurs arrive bientôt à sa fin. Mon guide m'indique juste quelques nouveaux bâtiments construits dans le style 'moderniste'... plutôt bof.

Après cela, il ne nous reste qu'une seule église, et puis nous pourrons passer à autre chose...
Bon, je ne peux pas dire que cela soit la balade la plus passionnante que j'ai faite, mais à mon avis je n'ai pas débuté mon séjour par ce qu'il y avait de plus typique à Bucarest, le meilleur reste donc à venir...

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