Nicosie - Jour 5 - Partie 2 - Mosaïques à foison

Passons aux choses sérieuses!
L'entrée du parc archéologique de Kato Paphos est toute proche. Elu patrimoine mondial par l'UNESCO en 1980, c'est un endroit à ne pas manquer ici...


Nous prenons nos tickets d'entrée, avec lesquels on a droit à un plan - en français - du domaine: il comprend plusieurs ruines de maisons romaines et au moins 20 curiosités à découvrir. Ça parait immense.


Nous sommes dans la Nea Paphos (la nouvelle Paphos), la ville fondée par les greco-égyptiens à la fin du IVème siècle avant Jésus Christ. En fait c'est le roi Nicoclès qui décida de déménager ici toute la ville de Palaeopaphos - capitale de Chypre - afin de profiter de la baie naturelle pour en faire un port. En 58 avant JC, Chypre passe sous domination romaine et c'est à cette époque que furent construit les bâtiments que nous allons visiter...


On suit le parcours indiqué sur le guide en commençant par la maison d'Aïon dont les superbes mosaïques sont protégées par un toit...
Cette mosaïque est datée de 318 après Jésus Christ, époque à laquelle le christianisme avait déjà pénétré la société romaine.



La totalité des mosaïques de la maison n'est pas encore exposée au public, mais ce que nous pouvons déjà voir est superbe. Le large tableau est divisé en cinq parties:
Au centre le concours de beauté qui opposa Cassiopée et les Néréïdes: alors que la vainqueuse est félicitée à gauche, les filles de Nérée semblent pester de rage dans la partie droite...


En haut voici Dionysos enfant sur les genoux d'Hermès, et prêt à être baigné. Chacun des personnages est indiqué par son nom: la scène avait donc certainement une fonction éducative...


En bas à droite on peut voir Marsyas, satyre qui osa défier le Dieu Apollon en prétendant jouer mieux de la flûte que lui. Pour sa punition il fut écorché vif (ils rigolaient pas avec la musique en ce temps là).


Les différentes nuances de tons, ombres et dégradés de couleur sur la peau sont vraiment superbes, fait avec une telle minutie... un vrai travail d'artiste. Quand on pense que ce sont juste des tout petits bouts de pierre colorée.


Le palais du proconsul - ou maison de Thésée - sera la suite de notre visite.
A l'époque romaine, Paphos était la capitale politique de l'île, et le proconsul en était le plus haut fonctionnaire, ce qui explique que sa maison soit la plus grande de la ville...



Ça n'a rien à voir: voici certainement l'une des œuvres d'art modernes exposées dans le cadre de la capitale européenne de la culture, comme ça en plein milieu du site archéologique.
Mouais franchement celui là ils auraient pu s'en passer...


Voici la mosaïque qui a donné son nom à l'édifice, et qui représente Thésée affrontant le Minotaure. Remarquez les larges cercles qui entourent toute la mosaïque: ils évoquent le labyrinthe dans lequel était enfermé le héros.


Difficile de se rendre compte de l'architecture réelle du palais, les murs étant tous détruits. Mais on discerne bien les différences pièces, dont les sols étaient souvent couverts de mosaïques...
Là par exemple il devait y avoir un large couloir, dont nous pouvons admirer la richesse des figures géométriques.


Les personnages sont moins réussis que dans la maison d'Aïon, mais il y plein de détails intéressants, comme ce petit ange guerrier...


La maison du Proconsul fut construite au IIème siècle et habitée jusqu'au VIIème siècle. Il y aurait eu plus de 100 pièces.


La mer est toute proche du site, et on se demande vraiment à quoi devait ressembler la ville à l'époque romaine.



Prochaine étape: le pavillon de Dionysos, lui aussi couvert mais qui semblait être un lieu beaucoup plus grand, et bien sûr entièrement pavé de mosaïques...


Sous nos pieds, une profusion de représentations, avec un thème différent selon la pièce de l'édifice. Celle-ci montre au centre le portrait de la déesse mère avec dans chaque angle ceux des quatre saisons.


Et sur celle-là voici le cortège triomphal de Dionysos, sur son char tiré par deux panthères.
Les scènes représentées sont d'une grande précision et font défiler toute une série de personnages divers: musiciens, nymphes.... Les personnages à la peau noire évoquent les esclaves indiens ramenés par le Dieu de ses expéditions.


La maison s'organisait autour d'un large atrium à ciel ouvert, autour de laquelle s'organisaient différentes salles: chambres, salles de réceptions... toutes avec un  sol décoré.



En tout rien que dans cette demeure il y a 556 m² de mosaïques. Elle aurait été érigée au IIème siècle de notre ère et détruite 200 ans plus tard par un tremblement de terre.


IKAPIOC... c'est à dire Icare, à qui Dionysos fit don des secrets de la fabrication du vin. Le vieil homme tire un chariot de bœufs contenant le raisin qu'il vient de cueillir...


Les frises entourant l'atrium central évoquent des scènes de chasse, l'occasion de représenter tout un panel d'animaux plus ou moins exotiques: tigres, chevaux, bouquetins, léopards, chiens...


Voici même un lion en plein combat dans l’arène...


Et là c'est un ours...


Et là... on dirait bien un sanglier, non?


Les pièces moins importantes, ou les pièces relevant du domaine privé (comme les chambres) étaient décorées de façon plus neutre, avec des mosaïques à motifs géométriques. J'aime bien aussi...



Je prends clichés sur clichés, mon objectif attiré par tant de beautés...
Mais Frédéric me presse... il commence à avoir faim. C'est vrai qu'il doit être midi passé et que nous avons encore pas mal de choses à découvrir sur le site.


J'avoue que je n'ai jamais vu de mosaïques aussi belles. Même dans les musées de Rome il n'y en avait pas d'aussi sublimes.. et en plus on les trouve sur le site même: quelques chats et tortues se baladent entre les ruines, et on entend les oiseaux virevolter...


Il n'y a plus de mosaïques à découvrir, mais plusieurs autres édifices valent le détour sur le site: il y a des ruines de thermes médiévaux et de bains ottomans, une église, les restes d'églises et de fort médiéval... Il y a même un phare, duquel on doit avoir une belle vue.
Mais une fois sur place, malheureusement celui-ci est fermé...



Néanmoins depuis la butte sur lequel il est construit on a une belle vue sur tout le site, avec la maison de Dionysos à gauche, les ruines du palais en face, l'Agora à droite, sans oublier la mer au fond.


On se trouve vraiment ici au centre ville de la ville romaine antique, où se trouvaient tous les bâtiments publics: théâtre, forum, temples...
L'ancien théâtre antique par exemple a l'air aussi très bien conservé. 


Je pense qu'il doit y avoir encore plein de choses à découvrir dans le domaine, par exemple au fond de ces grottes là, mais je sens que mes deux compagnons (et surtout leur ventre) sont pressés d'aller déjeuner.
Alors on passe notre chemin...


On tombe un peu par hasard sur des fouilles encore en cours. Il semblerait que le site n'ai pas encore révélé tous ses secrets...


Et les archéologues semblent avoir abandonné leur travail (et leurs chaussures!) pour profiter de la pause déjeuner. On fait comme eux?
Plutôt que de se refaire tout le trajet en sens inverse vers la sortie (qui est de l'autre côté du site), on décide de gruger un peu en passant discrètement par un trou dans le grillage...
Et derrière... il y a la plage!
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