Vilnius - Jour 1 - Partie 3 - Nuit Blanche à Vilnius

Tout à l'heure je me plaignais de la chaleur de l'après midi lituanien, mais voilà que les nuages s’amoncellent à nouveau et nous promettent une nouvelle douche...


Je longe les murs de la ville et je presse un peu le pas car j'ai des courses à faire.


Je serais bien passé par le marché couvert mais il est en train de fermer. Il reste juste un étal qui vend des fraises aux passants. Finalement tout ce que je trouverais c'est un peu de pain d'épice pour le petit déjeuner demain... au supermarché du coin.


Cette partie de la ville est un peu plus populaire que le reste. Après la guerre, les soviétiques ont rasé une bonne partie de l'ancien ghetto juif pour y construire des immeubles d'habitation.


Il pleut de plus en plus... Je me dépêche de rentrer à l'appartement pour éviter l'orage. J'en profiterais pour me reposer un peu et prendre une douche. Et puis, en sortant de la salle de bain, je jette un œil  par la fenêtre...


... mais? Il n'était pas là cet arbre tout à l'heure! Pendant ma douche, l'orage à redoublé de puissance et le vent a carrément déraciné le petit arbre dans la cour!
Et ce n'est pas le seul: je verrais des tas d'autres arbres couchés dans la ville durant les jours qui vont suivre.
Une tempête sur Vilnius avant le début de la soirée!


La pluie finit par s'arrêter vers 20h30. Courage! Peut être que la Nuit blanche ne sera pas annulée?
Comme à Paris chaque année, Vilnius organise une nuit de la culture: Kulturos Naktis, comme ils l'appellent ici. Toute la soirée et pendant une bonne partie de la nuit, des événements culturels auront lieu un peu partout dans les rues, avec des œuvres artistiques, des performances, etc...
Déjà sur la place derrière l'immeuble, l'ambiance a changé: il y a de la musique Jazz, et ça commence déjà à danser!


Il y a un concert de musique classique dans l'Eglise de tous les saints, mais visiblement c'est complet. Et juste en face il y a une petite sculpture en glace qui intrigue ce petit garçon...


Le croissant de lune de glace fond doucement en déformant l'image de l'église.
Demain matin il devrait avoir presque disparu... mais l'église sera encore là, dans son habit baroque couleur saumon.


Plus loin, dans une arrière cour, un concert de rock lituanien est en train de débuter. Le vigile à l'entrée ne contrôle même pas mon sac à dos... ils ne craignent pas les terroristes ici!


Vous avez remarqué, sur le mur, la vache avec des ailes?


Je cherche un restaurant conseillé par mon guide, mais visiblement il a fermé. Et je ne trouve pas d'autres restaurants sur mon chemin, ou alors ce sont des "Picerija" (des pizzerias).
Mon dernier espoir pour ce soir, ça restera un restaurant à Sushis... on se rattrapera demain.


Bon , les lituaniens ne sont pas vraiment des spécialistes du sushi: le Nigiri sushi avait un vilain gout d'eau de javel. Dehors les gens défilent et des jeunes gens fument en rigolant.
Je retourne dans la rue où il y a de plus en plus de monde qui se balade... un type complètement saoul est en train de se faire menotter par la police qui l'embarque.


Nous voilà dans la grande avenue de Gedymin avec ses bâtiments chics, ses ministères et le grand hôtel Novotel.
J'ai bien un plan de la Nuit de la Culture avec les lieux des différents événements, mais je vais plutôt suivre la foule, et je trouverais bien quelque chose à voir...


Mais en fait je ne sais pas trop quoi aller voir. Je croise quelques files d'attente pour entrer dans des immeubles, mais ne sachant pas vraiment ce qui s'y passe, je continue mon chemin.
Et puis je me retrouve sur la place de la cathédrale, illuminée et où bien sûr il y a des choses à voir.


Il suffit de regarder par terre: de mystérieuses lettres écrites avec de la poudre blanche sont dessinées sur le sol. Suivons la piste...


Il s'agit d'un genre de robot qui écrit par terre avec du sable un message que je ne sais déchiffrer (c'est du lituanien). Il avance doucement mais surement, son créateur à côté de lui le ravitaille en sable. Le robot,  impassible, va inexorablement vers son destin, comme concentré sur sa tâche.


Un petit aparté: je la cherchais ce matin cette dalle sur le parvis de la cathédrale. Stebuklas, ça veut dire 'miracle': si on fait un vœu sur la dalle en faisant un tour complet dans le sens des aiguilles d'une montre, il se réalisera peut être.
Mais plus sérieusement, cette dalle est l'endroit d'où partait la chaîne humaine que les pays baltes avaient faite entre leurs 3 pays en 1989, afin de réclamer leur indépendance...


Plus loin, des fantômes grimaçants sont en train de danser sur une drôle de chorégraphie...


Je me dirige vers le Palais royal, qui est ouvert pour l'occasion. Il y a même un concert dans la cour.


Bon, ce n'est pas du rock lituanien cette fois, c'est du jazz aux accents modernes interprétés par des accordéonistes. Une partie du public les applaudit depuis les balcons du château...
D'ailleurs le musée du château est ouvert ce soir exceptionnellement. On va en profiter.


Dans le hall, une exposition de photos évoquent les soldats de l'armée lituanienne - mais il y a aussi des casques bleus de l'OTAN - avec des images assez originales qui les montrent sous un nouveau jour...
Je laisse mon sac à la consigne, prends un ticket d'entrée (gratuit) et me voilà à l'intérieur.


Il y a beaucoup de monde... je me demande si il y a autant de monde en journée (quand ce n'est pas gratuit). Le musée ferme à minuit ce qui ne me laissera pas le temps de voir tout en détail, alors je vais tenter de survoler un peu...
La visite commence par les ruines des caves de l'ancien château, découvertes lors de la réfection récente. Certains murs et dallages sont intacts, d'autres ont été détruits par les bombes.


Les panneaux explicatifs sont très intéressants (et en anglais) et décrivent en détail l'évolution du pays et les différents monarques. Habitée dés la préhistoire, la colline de Gedymin vit se succéder les tribus païennes puis les rois et grands ducs, avec plus ou moins d'ingérence de l'extérieur, notamment des polonais et des russes...


Je saute les descriptifs évoquant la vie de chaque seigneur du château pour continuer mon chemin à l'étage où se trouvent les armures et les salles du palais, habillées de jolies tapisseries et de ces fameux poêles en fonte et céramique comme on en trouve dans les pays du nord.


La salle du trône. Je me rappelle du roi Sigismund et du roi Casimir dont le fils (Casimir aussi) fut béatifié. La visite se termine par les couronnes royales et ça tombe bien car il est 23h30 passé ( pourquoi "ça tombe bien"?).


Dehors le concert dans la cour est terminé  et ça y est la nuit est totalement tombée. Enfin pas tout à fait car en été dans les pays du Nord le ciel n'est jamais totalement noir pendant la nuit. On dirait plutôt un bleu outremer très sombre...
Je ne sais pas trop où aller mais je tombe vite sur une nouvelle oeuvre, et les gens font la queue...


On va appeler ça "le couloir aux gants rouges".


Je continue mon chemin en suivant les gens, qui m'emmènent vers le parc des Bernardins. Il y a d'abord dans un coin un théâtre d'ombres chinoises improvisé qui semble être l'oeuvre de jeunes lycéens. C'est sympa de faire participer les jeunes à ce genre d’événement!


De l'autre côté, je reconnais les "petits hommes de pierre" du dessin animé de Miyazaki "Princesss Mononoké".


Finalement la nuit de la Culture de Vilnius semble être moins élitiste et plus proche des gens que la Nuit Blanche à Paris, peut être plus sympa?


Je commence à fatiguer et je pense donc rentrer me coucher. Ce n'était aujourd'hui que ma première journée et elle fut bien remplie...
J'emprunte donc la rue de la littérature avec ses plaques dédiées aux écrivains lituaniens... elle va me ramener à la maison.


Mais sur le chemin, rue Pilies Gatvé, de petits photophores attisent ma curiosité. Après un petit couloir qui donne sur une cour, on peut entrer dans une pièce où une vidéo est projetée. Enfin, "on peut", pas vraiment: il y a tellement de monde que tout ce que je pourrais voir ce sont ces deux à trois images par dessus l'épaule du voisin de devant. Apparemment c'est un film d'animation où un homme barbu (Jésus?) se perd dans un désert tout rouge.


Bon, c'est décidé je rentre! Et d'ailleurs tout ferme. Je passe quand même sur la place de l'Hotel de ville pour voir ce que ça a donné la multitude de ballons blancs que j'avaient vu gonflés par de jeunes gens courageux durant l'après midi. C'est plutôt joli, non? Il y a deux genres d'extraterrestres loufoques qui font les gendarmes autour.
Bon, allez, une tisane et au lit, on en a vu assez pour aujourd’hui !

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