Vilnius - Jour 2 - Partie 2 - Les visiteurs

Le train qui arrive à l'horizon est tout neuf (contrairement à celui qui m'a amené à Paneriai, qui avait tout l'air d'une vieille locomotive de l'ère soviétique).


Dans celui-là les sièges sont tout propres et recouverts de moquette, et il y a même des toilettes avec la porte automatique et tout et tout!
En plus je suis dans la "Tylos zona", alors chuuuut...


Bon ensuite je suis presque seul dans le wagon, si je fais du bruit je ne dérangerais pas grand monde.
Le paysage défile et me rappelle la Lettonie: forêts, forêts, forêts...


Mais nous voici déjà arrivés à destination: la région de Trakaï. Cette petite ville fut au XIIIème siècle la capitale de la Lituanie, juste avant Vilnius. Elle est connue pour son lac et son château de briques rouges, l'un des emblèmes du pays...


La gare se trouve juste à côté d'un petit cimetière qui, comme j'en avais déjà vu en Lettonie, se trouve à l'intérieur d'une forêt, au milieu des arbres.


Les croix se dressent comme de petits arbustes sous les branches des grand arbres protecteurs...


Nous sommes samedi matin et je croise quelques gens du coin venus prendre soin des tombes de leurs proches. Pour l'eau des vases, ils vont directement la chercher dans l'un des lacs qui se trouve tout contre.


Le voilà justement, le lac de Trakaï. Je reçois un SMS pour mon rendez vous de ce soir mais chut, c'est une surprise. Rendez vous à 19h sur le parking de la gare routière et vous découvrirez alors ce qui nous attend...


Je suis partant pour une petite marche en direction du village, en longeant le lac, ses roseaux, ses barques...



... et ses jolies maisons de bois colorées. C'est l'un des charmes du village de Trakaï, et ça donne envie de se balader l'appareil photo à la main.


Plus loin, il y a une grande chapelle dominicaine dont la collection d'art sacré serait unique... mais il faut faire des choix, et je préfère me balader au milieux des cabanes.


La cigogne est l'un des emblèmes de la Lituanie, élu oiseau national en 1973. C'est en effet dans ce pays que la densité de couple de cigognes est la plus élevée. Un vieux dicton lituanien dit que là où l'on rencontre des cigognes on rencontre forcément des honnêtes gens. Bon celle là est une fausse, les propriétaires du lieu ne doivent pas être si honnêtes que ça...


Nous arrivons presque à destination. Au bout de la péninsule se trouvent les ruines de l'ancien château de la presqu’île. Mais... qu'est ce que c'est que ce bruit?


En face de moi, je vois arriver de drôles d'énergumènes: une manifestation de grévistes?
Non, une véritable procession tout droit venue du moyen age...


Habillés de leurs plus beaux habits médiévaux, ces visiteurs arrivent directement du passé pour se rendre justement au château de la presqu'île, où va avoir lieu la fête médiévale...
Bon j'avoue, j'étais au courant: je m'étais renseigné avant sur internet et j'avais donc décidé de venir ici aujourd'hui exprès.
Mais c'est quand même une agréable coïncidence d'arriver juste au bon moment!



Toute cette joyeuse procession passe devant moi, et je suis donc moi aussi prêt à les suivre...


Mais avant d'entrer il faut passer à la caisse: le ticket coûte 4€.
Le château ne paraît pas vraiment en ruine et semble avoir été récemment rénové. Il n'a rien d'exceptionnel et d'ailleurs je ne crois même pas l'avoir pris en photo, car en fait toute la fête va avoir lieu à l'extérieur.


Il y a une scène avec des musiciens, un champ de bataille où va avoir lieu le spectacle, et tout autour des stands d'artisans...


Ça sent bon de ce côté, je pense que je vais rester déjeuner dans le coin...


Chaque artisan présente ses œuvres: bijoux en métal, sculptures de bois, vêtements... Je serais bien intéressé par une nouvelle bague, mais aucun prix n'est indiqué et je n'ose pas marchander.


La fête va commencer: des musiciens entonnent des mélodies venues d'un autre temps...


... et les danseuses s'envolent en souriant!


Je continue mon tour des artisans du coin. Je trouve l'ambiance assez sympathique, et on sent que les artisans prennent plaisir à nous faire partager leur art.


Le potier a carrément déballé son four, qui à mon avis est installé ici tout le temps. Je pense que les gens qui travaillent ici doivent y être régulièrement mais qu'il y a plus de monde aujourd'hui à cause de la fête médiévale. Par contre une partie d'entre eux doit habituellement travailler dans l'autre château, que je visiterais plus tard (et pour le coup il n'y aura rien là bas).


Il y a aussi des activités pour les enfants: bobsleigh pour les plus petits...


... et tir à l'arc ou à l'arbalète pour les plus habiles. Ce stand a beaucoup de succès.


J'ai grand faim! Aubergiste! Sers moi donc de ces délicieuses côtelettes, et pour accompagner le tout, un pichet de ton meilleur Kvas! Kvas? Kvas ist das? C'est une boisson à base de pain fermenté, et ça a un gout vraiment spécial... un peu comme du panaché... j'aime moyen.


D'autres festivités se préparent... ces chevaliers ont revêtu leur armure, va y avoir de la baston!


Ça, c'est l'ancêtre des manèges modernes: tout à la force des bras!


Les spectacles vont s’enchaîner dans la cour. En ce moment, un bourreau est en train d'arracher les ongles d'un pauvre condamné.
Je resterais bien pour voir enfin du sang gicler, mais je dois malheureusement m'éclipser: nous avons plein d'autres choses à visiter à Trakai, alors prenons route!


Je sors pas l'autre côté du parc du château et prend le chemin qui longe la presqu'île.


Le lac est plein de voiliers et de pédalos avec au fond la silhouette rouge brique de l'autre château de Trakaï, que nous visiterons plus tard. C'est le temps idéal pour faire du bateau, d'autant plus qu'il y a un petit vent.


Les canards eux aussi profitent de cette belle journée... et de la gentillesse des enfants.



Je m'éloigne un peu du bord de l'eau pour retourner dans le village à la recherche de témoignages de la communauté Karaïte, qui s'est installée là il y a longtemps.


Le Karaïsme est un courant de la religion juive qui refuse la loi orale et s'est donc opposé il y a longtemps au judaïsme traditionnel.
Voici justement la Kenessa, le lieu de culte traditionnel des Karaïtes.
Les Karaïtes ont été amenés ici par le grand duc Vytautas le Grand, qui les ramena de Crimée suite à l'une de ses victoires. Il leur accorda plusieurs privilèges avec notamment celui de prélever les impôts, de faire partie de l'armée, etc...


Ils furent donc vite intégrés à la société lituanienne, tout en gardant intacte toute une partie de leur culture, comme la langue turque utilisée dans les offices religieux.
Ça vous dirait de découvrir un autre aspect de la culture Karaïte? Alors on va goûter aux Kibinai.


On va s'arrêter un instant au restaurant Senoji Kibininé, situé au bord de l'eau, pour prendre un délicieux dessert. Le Kibinai est un chausson fourré salé ou sucré comme ici. Miam!

Un instant douceur avant de reprendre la route...

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