Nicosie - Jour 2 - Partie 2 - Frontières

Dans le guide 'Evasion' que je me suis procuré pour préparer ce voyage, il y a 2 balades proposées dans la vieille ville de Nicosie: la première côté chypriote, la seconde côté turc. Nous allons réserver la deuxième pour demain...


... et donc nous voilà repartis loin des boutiques de souvenir et des restaurants de Yaiki Geitonia.
Avec cette chaleur, on commence déjà à avoir soif...


Les rues élégantes laissent la place à une atmosphère plus populaire, moins ordonnée... la vie de tous les jours d'un vieux quartier méditerranéen.


On passe devant quelques épiceries roumaines et bulgares, pouvant laisser penser que c'est un quartier où vivent les immigrés. Pas mal de vieilles maisons sont dans un état délabré...



Nous voilà arrivés au premier arrêt de notre visite: la mosquée Omeriye.


Pour entrer il faut bien sûr respecter les règles décrites sur les panneaux: se déchausser et recouvrir nos jambes nues (on est tous en short) d'un drap heureusement fourni.
Un jeune garçon qui passe nous indique qu'on n'est pas obligés: le drap sur nos jambes c'est pas vraiment obligatoire. Tant mieux ça n'avait pas l'air très pratique pour marcher...


A l'intérieur il n'y a quasiment personne, sauf un homme (visiblement africain) qui fait ses prières au fond. Je pense que cette mosquée doit être principalement fréquentée par les immigrés musulmans du coin, les autochtones turcs ayant tous déménagé dans la partie nord de la ville...


A voir tous les ventilateurs, on se dit qu'il doit faire bien chaud ici en plein été. Il faut dire aussi que c'est moins grand que la mosquée de Famagouste...


... mais la mosquée est - tout comme celle de Famagouste - une ancienne église chrétienne construite par les Lusignan au XIVème siècle. En témoignent ces quelques restes de décoration fleurie sur  le pilastre.
Jadis il y avait ici un hospice pour accueillir les pèlerins qui se rendaient en terre sainte


Il y a plein d'indications en anglais à destination des fidèles, ce qui confirme mes soupçons sur le fait que l'église accueille les immigrés musulmans.
Un affichage lumineux détaille les horaires des différentes prières de la journée.


Une fois sortis, je vais jeter un coup d’œil au hammam Omeriye qui est juste en face. Les prix ne sont pas donnés (20€ l'entrée). J'avais pensé tenter un hammam ici à Nicosie mais à bien y réfléchir... il fait un peu trop chaud pour ça!



Nous continuons maintenant dans le Nicosie historique, où nous rencontrons bon nombre de maisons anciennes, comme celle du drogman Hadjigeorgakis, riche notable grec du XVIIIème siècle. Il représentait les marchands de Venise, ce qui explique le lion ailé sur le fronton de la porte d'entrée.



On aperçoit de loin notre première église - Saint Antoine - qui a l'air très belle mais qui est malheureusement fermée...


Puis nous arrivons sur une large rue où se trouve le musée d'Art byzantin, spécialisé dans la peinture et surtout les icônes.


Tout contre se trouve le clocher de Saint-Jean-le théologien, cathédrale principale de la ville (1662). Elle semble bien modeste comparée aux cathédrales construites par les Lusignan (et qui sont toutes devenues des mosquées).


On sera peut être plus intéressé par visiter la jolie maison qui se trouve juste à côté, et qui renferme le musée d'Art populaire chypriote. C'était un ancien couvent bénédictin datant des Lusignan.
Malheureusement au niveau des musées de la ville, il a fallu faire des choix étant donné que nous ne restons que 2 jours...
Il y a aussi un autre musée juste derrière que j'aurais bien visité: le musée de la lutte nationale (contre l'empire britannique). Mais d'après notre hôte Kathryn, celui-ci est rempli de mensonges.



Pierre-André trouve une boite aux lettres pour poster ses cartes postales et en jetant un œil au sol nous nous apercevons que nous suivons depuis le début de la visite un parcours qui est fléché au sol.
Suivons donc les flèches qui nous font entrer dans des rues étroites bordées de maisons de pierre...


Les maisons de ce quartier doivent être vraiment très anciennes. D'ailleurs au dessus de cette fenêtre, ne serait-ce pas la fleur de Lys, emblème des rois de France?


Ici la tranquillité règne. Il n'y a pratiquement pas de circulation... Les fleurs fleurissent et envahissent la rue... Les chats font le tour de leur territoire... Les enfants jouent sagement...


Nous arrivons devant la porte de Famagouste, l'une des trois 'portes' fortifiées qui subsistent de la muraille vénitienne. Vu du ciel, on aperçoit encore le tracé des fortifications qui entouraient la ville, dont il ne reste que quelques murs à certains endroits et surtout... les douves qui vont être transformées en parc... vous vous rappelez?


On peut entrer à l'intérieur de la salle de garde, où il n'y a pas grand chose à y faire si ce n'est... prendre un peu de fraîcheur!
Voilà qui est bienvenu...


Dans les rues il y a beaucoup d'arbres. Il y a même des orangers qui exhibent leurs fruits bien mûrs....
Je me demande si ils sont comestibles.



Cette statue, constituée de centaines de couches de verre, attire notre regard. Je crois que je l'ai déjà vue en photo sur internet, c'est une oeuvre de Costas Varostos qui date de 1983 nommée 'le poète' et qui pèse 15 tonnes.



Petit à petit, nous nous approchons du 'No man's land' entre la partie turque et chypriote de la ville...
Ils ont installé là un stade de football à l'emplacement des anciennes douves.
Il doit falloir faire bien attention lors des matchs de ne pas envoyer le ballon trop loin, de l'autre côté de la ligne de démarcation!



Je photographie ce vieux mirador abandonné et gardé en souvenir, car la vraie frontière se trouve un peu plus loin et il y est bien marqué 'no photograph'.


Nous entrons maintenant dans un quartier dont les maisons ont été restaurées. Elles sont typiques d'ici, avec leurs balcons de bois qui donnent sur la rue.
C'est un joli endroit, très calme en cette fin de matinée...


Au centre, il y a aussi la petite église Panayia Chrysaliniotissa (construite en 1450). La porte est ouverte, profitons en...


L'intérieur est encore plus étroit que ce qu'on pouvait penser de l'extérieur. On se demande à quoi doivent ressembler les messes dans une si petite chapelle...
L'iconostase est néanmoins très belle, avec toutes ses dorures, ses lustres et ses icônes.


En baissant les yeux on remarque des genres de poupons de cire, et même des bras et des mains. Je pense que ce sont des ex-votos déposés par les fidèles en remerciement d'une naissance ou d'une guérison.
L'endroit est climatisé, et un peu de fraîcheur ne nous fait pas de mal. C'est vrai que pendant la messe avec tous les fidèles dans cette toute petite église et en plein été, on doit crever de chaud.


On se perd alors un peu dans les rues du quartier qui possède plein de coins et recoins, et un jardin public caché au milieu...
Au détour d'une rue nous voici nez à nez avec le mur qui délimite le No man's land. Les gens qui doivent habiter là ça doit leur faire bizarre.


On tente de s'approcher un peu plus des barbelés...
Derrière on aperçoit des terrains vagues, des bâtiments en ruine, puis une jeep passe avec des casques bleus au volant. C'est eux qui sont garants de la paix entre les deux parties de la ville...


Nous continuons à longer les barbelés et le mur de démarcation , jusqu'à ce que la rue soit à nouveau bouchée par de nouveaux barbelés. On ne passe pas.


Réhabilité il y a peu, le quartier a attiré les ateliers d'artistes et les fabricants de meubles.
Quand à nous, nous préférerions trouver un restaurant pour déjeuner, car la faim commence à se faire sentir...


Je crois que ce bâtiment-ci doit être un musée ou un truc comme ça, avec cette drôle de pièce suspendue au dessus de la rue.



Au dessus on peut y lire des chiffres... certainement des dates.
Et c'est d'autant plus bizarre qu'il y a un pickup avec un grand tableau juste en dessous...


On suit un groupe de touristes qui nous amène devant le marché central couvert, visiblement fermé et vide.
Jadis c'était le 'ventre' de la ville où l'on vendait fruits, légumes, fromages, etc... maintenant il n'est plus ouvert que le samedi.


Le dernier monument que nous allons rencontrer sur notre parcours sera l'église Phaneromeni. Elle date de 1872 et reste la plus grande de la ville...



On n'a pas de chance aujourd'hui l'église est fermée: on ne verra pas l'icône miraculeuse de la vierge. On raconte qu'à chaque fois que les ottomans tentèrent de transformer l'église en mosquée, l'imam en charge de venir y prêcher mourut, ce qui finit par les décourager...



En ce qui concerne la balade fléchée de mon guide, elle est maintenant terminée. Nous terminons par déboucher sur la rue Ledra, et juste à côté du poste frontière qui permet de continuer "de l'autre côté".
D'ailleurs ce restaurant tout proche de la ligne de démarcation au bout de la rue a un nom évocateur: "Berlin Wall".


Voilà justement le checkpoint, derrière cette drôle de sculpture... mais ce sera pour demain!
Pour l'instant, on retourne au bout de la rue dans le quartier de Laïki Geitonia, où on avait repéré un restaurant ce matin.


On s'installe en terrasse. L'endroit est tenu par une vieille dame et il y a plein de trucs intéressants au menu. Par exemple le menu Mezze à partager entre Fred et moi... miam!
Les plats vont alors se succéder les uns après les autres... et il y en aura même trop pour nos petits estomacs! Heureusement que Pierre-André - qui a juste pris une aile de poulet - nous aide à finir nos plats.
Et pour finir: un petit café... et on est prêts à reprendre la route!

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