Zagreb - Jour 1 - Partie 3 - Les cœurs brisés
Nous sommes toujours sur la promenade Strossmayer, bien décidés à aller jusqu'au bout, et la voilà qui finit par descendre doucement jusqu'à... une rue tout simplement.
Une voiture s'arrête devant nous. En descend un couple de jeunes mariés dans leur tenue d'apparat, accompagnés d'un gars armé d'un grand drapeau croate qu'il agite devant chaque voiture qui passe.
On se demande bien à quoi ça correspond?
Bon, c'est pas tout ça: retournons sur la colline de Gradec en empruntant un autre chemin. Par exemple ce long escalier...
Il passe devant de bien jolies maisons. Quelle verdure en plein centre ville!
Une fois en haut, nous allons nous diriger directement vers notre prochaine visite, et ce sera un musée bien particulier: le musée des cœurs brisés.
La particularité de ce musée est qu'il s'agit d'un musée privé, mais aussi que c'est une œuvre d'art en lui même.
Le concept? Sont exposés ici des objets en relation avec une rupture amoureuse ou affective, avec un petit texte explicatif qui en raconte les circonstances.
Et surtout cela ne concerne pas des histoires de gens célèbres ni de faits historiques. Juste des ruptures de monsieur et madame tout le monde, parfois même des visiteurs du musée. Si vous voulez être exposé, il faut envoyer son histoire aux conservateurs du musée en compagnie de l'objet en question.
Il y a pas mal de touristes dans ce musée (qui a reçu le prix du musée européen le plus innovant en 2011) alors prenons un ticket, empruntons un papier avec les traductions en français et suivons la file des visiteurs, d'objet en objet.
Les histoires d'amour évoquées sont parfois totalement farfelues, vous verrez...
"If you go away" (l'adaptation anglaise du "Ne me quitte pas" de Jacque Brel), quoi de mieux pour évoquer une rupture amoureuse.
Et ce sweatshirt acheté par une jeune fille à son amoureux? Elle venait du Nord de l'Inde et lui du Sud, et leur séparation était inévitable...
On évoque parfois des évènements historiques comme la guerre en Croatie: jeune réfugié de 13 ans, ce gamin avait alors écrit une lettre pour déclarer sa flamme à une autre réfugiée de son âge, à qui il n'a jamais osé remettre la lettre et qui a disparu du jour au lendemain. Est elle seulement encore en vie?
Certains objets sont originaux, comme ce jouet pour chien, seul souvenir qu'une fille a gardé de son ex, propriétaire de l'animal en question.
L'histoire de ce talon aiguille est un peu hard: cette jeune prostituée, spécialisée dans le S&M, retrouve parmi ses clients un ami d'enfance avec qui elle avait promis de se marier une fois adulte. Il est maintenant marié et n'est qu'un client comme un autre, mais il lui demande son talon aiguille en souvenir à la fin de la séance...
Cette autre paire de chaussures féminines rouges vient de Paris, et le texte qui l'accompagne évoque une chanson bien connue: "Les histoires d'Amour finissent mal en généraaaal".
Comme ce nain de jardin, décroché par la voiture du mari mécontent après son divorce...
Celui-là est un peu tiré par les cheveux: voici un procès verbal (français) pour viol sur mineure, qui évoque l'histoire d'une gamine de 11 ans abusée par son moniteur de colonie qu'elle trouvait mignon.
Un autre est carrément violent: des cachets d'ectasy pour évoquer un couple d'étudiants qui dealaient pour se faire de l'argent de poche, et quand l'affaire est devenue juteuse le gars devint violent et la fille se barra...
Et cette hache: une jeune fille, dont la petite amie venait de quitter la maison suite à une rupture, en profita pour se défouler et mettre en pièce tous les meubles...
Les cœurs brisés, ce sont aussi les enfants séparés de leurs parents. Avec par exemple ce rouleau à pâtisserie, seul souvenir qu'une femme a de sa mère qui a été chassée de la maison quand elle était petite.
Il y a cette carte postale pleine d'émotion appartenant à cette vieille dame qui se rappelle sa jeunesse en Arménie. Elle a été déposée sur le pas de sa porte par le jeune voisin qui était amoureux d'elle, et qui finit par se suicider car il n'avait pas le consentement de la famille...
Ce poster reprend la lettre envoyée par un jeune homme à son aimée, lui détaillant les 10 raisons qu'elle pouvait avoir de rester auprès de lui plutôt que de rentrer dans son pays. Apparemment ça n'a pas marché.
Un bouchon de champagne? La bouteille était destinée au mariage mais fut débouchée par la mariée... pour son divorce!
Même une plaque d'immatriculation peut évoquer une rupture: celle-ci a été retrouvée par une jeune fille après que son copain et elle aient fait un tonneau dans la rivière avec la voiture... heureusement pas de mort... sauf leur amour!
Pour nous aussi il est temps d'entamer une rupture: la visite du musée s'achève. Courte visite mais sympa!
Je vous l'avais dit: certaines histoires sont farfelues et ne donnent pas franchement envie de chercher l'âme sœur! Cela n'empêche pas les cortèges de jeunes mariés qui se succèdent dehors dans la rue... on les suit?
Bien sûr, il se rendent tous devant l'église Saint Marc pour se faire prendre en photo... sans oublier le drapeau croate qui n'est jamais bien loin.
Je vous avais dit qu'on reviendrait plusieurs fois sur cette place, et qu'à chaque fois mon objectif serait attiré par cette église, emblème du pays et de la ville.
Cette fois-ci je vais en profiter pour en faire le tour...
A ce stade de la journée, on ne sait plus trop quoi faire alors nous nous rendons devant le bâtiment du musée d'Histoire, juste pour la photo car il est déjà 18h et le musée est fermé.
Il faudrait qu'on rentre à l'appartement car je n'ai plus de batterie dans mon appareil photo.
Bon, ce n'est pas comme si c'était loin: on passe par la porte de Pierre puis on trouve un chemin qui fait office de raccourci et débouche directement dans notre rue.
Ce soir il y a du monde dans la rue Ivana Tkalcica... on est vendredi et il y a match de foot, voilà pourquoi.
Il fait un peu plus frais dans l'appartement depuis qu'on a laissé la clim...
Retour à Gradec mais cette fois-ci par un autre chemin: derrière une porte cochère on accède au tunnel de Gric, et à partir de là on connait le chemin pour rejoindre le funiculaire.
Notre destination se trouve tout en haut du funiculaire: la tour Lotrscak.
Oui parce que les escaliers de la pente de Gradec ne vont pas nous suffire: il faudra encore monter les 4 étages de la tour...
Ancienne tour de défense de la ville fortifiée, elle perdit peu à peu sa fonction et fut même louée à des commerçants qui y entreposèrent leurs marchandises.
On peut y voir aussi le fameux canon qui tire chaque midi. On raconte que c'est pour commémorer une victoire sur l'armée turque, un boulet ayant décapité un coq rôti que l'on amenait au pacha.
Mais la raison la plus plausible de cette tradition est que cela permettait de s'assurer que toutes les horloges de la ville étaient bien à la même heure.
Le casque à côté sert à protéger les oreilles du tireur.
Arrivé tout en haut de la tour nous pouvons avoir accès au balcon qui entoure la flèche du toit.
La vue côté Gradec vaut à elle seul la visite: on fait armes égales avec l'église Saint Marc, en face...
Il est pas très large ce balcon, heureusement il n'y a que nous et 2 autres touristes
On a une belle vue plongeante sur la ville, où l'on peut repérer les endroits déjà visités: par exemple le funiculaire, juste sous nos pieds...
Et puis là bas la colline du Kaptol avec la cathédrale.
Nous sommes rejoints par l'un des couples de jeunes mariés de tout à l'heure, qui ont eu la bonne idée d'une photo de mariage originale, avec vue plongeante...
Et hop, le bouquet!
Allez une dernière photo et on descend!
Une fois en bas de la tour nous continuons notre balade sur la promenade Strossmayer, mais cette fois-ci dans l'autre sens, et on débouche donc en plein centre ville. Nous en avons terminé de Gradec (enfin pour aujourd'hui).
Après un arrêt carte postale, on poursuit vers la place du Ban où la fête est sur le point de commencer (il y a match ce soir). Quand à nous, nous cherchons la tour de l'observatoire 360°, que nous avons du mal à trouver sur Gmap et sur le plan...
... alors qu'elle est juste en face de nous: c'est ce gros immeuble noir.
La montée vers l'observatoire n'est pas donnée (60 kuna) mais d'après les affiches ce serait l'attraction n° 1 à Zagreb.
Une fois en haut on est un peu déçus: un bar avec ce soir le match sur grand écran et un DJ, sauf que pour l'instant il n'y a pas vraiment grand monde.
Quand à la vue, c'est bien à 360° mais elle est cachée par de larges barreaux. Notez les seaux à champagne...
On décide de prendre un instant de repos et de s'asseoir tranquillement pour un petit apéro.
Le match de ce soir a commencé: Espagne/Portugal.
Penalty de Ronaldo!
Moi de mon côté j'en profite pour organiser les visites de demain: déplacements, horaires, etc...
D'ici on voit à nouveau des endroits que nous avons visités aujourd'hui: voici le marché de Dolac, vu d'en haut.
Et puis la tour Lotrscak où nous étions tout à l'heure...
Dehors la nuit s'installe peu à peu, et mes deux compères commencent à avoir bien faim.
Et pour cause: il est déjà 21h!
Place du Ban, le match est terminé et a fait place à un concert. On part donc à la recherche d'un restaurant dans ces rues que l'on commence à connaitre, mais on ne trouve rien d'intéressant. Il y a surtout des bars dans le coin...
Finalement, juste en face de la cathédrale (illuminée), on trouve un restaurant qui a l'air bien sympa et où il y a d'ailleurs pas mal de monde déjà: le Capuciner Steak Grill qui comme son nom ne l'indique pas est un restaurant italien.
On nous trouve une table en terrasse et on se régale: wok de bœuf, risotto de légumes, et pour moi une spécialité locale: du Cevapi aux poivrons, servi avec un pain spécial. Ça ressemble à un kebab au fromage fondu... c'est pas mal!
Nous repartons le ventre repus pour une balade digestive. J'aurais bien pris une glace quelque part mais on ne trouve pas de glacier ouvert à cette heure...
Voilà notre première journée à Zagreb qui s'achève, et nos pas nous ramènent à la rue Ivana Tkalcica où l'ambiance bat son plein dans les nombreux bars de la rue... Arriverons nous à dormir avec ce bruit?
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