La Valette - Jour 4 - Partie 1 - Comme sur des roulettes
Encore une fois on se réveille super tôt... en ayant moins bien dormi que prévu.
Moi j'ai entendu toute la nuit le vent qui se faufilait à travers les fenêtres, et le drap de mon lit était un peu petit. Quand à Fred, il n'a même pas eu de drap et juste une couverture...
Apparemment notre hôte n'est pas très bien rodé pour accueillir des visiteurs: il n'y a pas assez de PQ dans les toilettes. On ne peut pas fermer non plus la salle de bain à clé, et il n'y a pas de rideau de douche ce qui fait que j'en mets un peu partout.
C'est vrai qu'on a réservé cet AirBnb à la dernière minute, et Mustafa a peut être tout improvisé au dernier moment...
Nous voilà donc tous debout, douchés, et prêts à partir après une poignée de main amicale avec notre hôte.
On arrive pile à l'heure pour prendre notre bus n° 310.
Non nous ne rentrons pas encore vers La Valette. On va plutôt aller vers le Nord, vers le petit port de Marsalforn.
Nous commençons par repérer un peu les lieux, notamment pour notre rendez-vous de tout à l'heure...
Et puis aussi on doit trouver un endroit pour petit-déjeuner!
Voici donc quelques croissants, du thé et des jus d'orange pris tranquillement dans un petit café du coin... et je me laisse tenter par un tiramisu, de bon matin.
La Sicile étant juste en face, on n'a jamais été aussi près de l'Italie.
Marsalforn est un spot touristique et attire aussi les touristes étrangers car elle donne accès aux plus belles plages de Gozo.
Bon, il est bientôt 9h30, l'heure d'aller participer à notre première aventure du jour: un tour guidé du coin... en Segway!
Ça faisait longtemps que j'avais envie d'essayer ce moyen de locomotion, et ayant vu que c'était possible ici je me suis dit 'pourquoi pas?'.
L'occasion de visiter Gozo d'une façon originale!
Notre guide-moniteur est espagnol et il s'appelle Javier. Nous sommes aussi rejoins par deux autres clients (1 néerlandais et 1 espagnol).
Javier sort un à un les Segway puis nous distribue nos casques de protection tout en nous expliquant comment on conduit ces engins.
Il faut surtout être attentif au moment où l'on met les deux pieds (l'un après l'autre) sur le Segway, et une fois descendu il faut le caler contre un mur sinon il continue à rouler tout seul.
Pour se diriger il faut tourner le manche à balai et pour avancer et freiner rester bien debout en avançant ou reculant son centre de gravité. Ça a l'air facile dit comme ça, mais c'est pas si évident, surtout quand il faut 'doser' son poids dans les descentes (comme nous le verrons plus tard).
Mais pour l'instant on fait nos premiers pas les uns après les autres sous la surveillance du chef, puis nous le suivons en file indienne pour quelques essais de descentes de pente sur un parking.
Il est temps de partir pour notre randonnée qui va nous mener sur les petites routes des alentours, en faisant plusieurs arrêts afin d'observer le paysage sous les explications du guide.
Nous longeons d'abord le front de mer... première montée... première descente et puis... patatra!
Je ne sais plus ce qui s'est passé. En voulant rattraper mon retard sur le groupe, j'accélère un peu trop, tente de freiner... et à partir de là je ne contrôle plus rien!
Je me retrouve par terre, le Segway partant dans l'autres sens, le genou en sang sous mon pantalon et le coude douloureux après l'avoir tapé sur le bord du trottoir (j'aurais un gros bleu pendant plusieurs jours).
Javier vient à mon secours, me demande si ça va, si je n'ai rien de cassé. Il a l'air un peu choqué: ma chute devait être impressionnante.
Je finis par remonter en selle et à continuer ma route avec le groupe mais à partir de ce moment rien ne sera plus pareil: pas très à l'aise sur ce truc et surtout pas très rassuré...
C'est comme pour le ski: il suffit de tomber une fois au début...
Durant le reste de la visite j'avancerais doucement doucement et le guide - sentant mon appréhension - me demandera de rester toujours derrière lui, et dans les nombreuses descentes du parcours il se mettra systématiquement devant moi en tenant le guidon de mon Segway.
J'ai un peu l'impression d'être un boulet quelque part... et de ralentir les autres, qui aimeraient bien foncer un peu.
Notre premier arrêt sera pour admirer une petite plage. D'après Javier la baignade est dangereuse ici à cause des courants marins: deux d'entre eux se croisent ici et éloignent les nageurs de la rive. Il parait qu'une fois un plongeur parti d'ici a été retrouvé dans le port de Cirrkewa... de l'autre côté de l'île!
L'arrêt suivant est l'un des paysages les plus caractéristiques de Gozo: les salines en bord de mer, avec cette montagne aux faux airs de grand Canyon en toile de fond.
Les grosses vagues viennent déposer de l'eau salée dans les carrés délimités sur les rochers et une fois l'eau évaporée il n'y a plus qu'à ramasser le sel.
Ce sont les villageois qui les ont construites ici, chaque famille ayant son petit carré personnel où l'on vient récolter quand vient la saison.
Un peu plus loin, un autre spot permet d'observer des salines naturelles, non construites par l'homme: le sel a creusé la roche pour y faire des trous.
Tiens, du land-art: un dessin fait avec des cailloux amoncelés...
L'île est quand même assez rocheuse. Toute cette partie du bord de mer est couverte de cette pierre jaune.
Nous quittons le bord de mer pour entrer un peu plus dans les terres et... ça monte.
Arrêt nature avec observation d'un champ de coquelicots qui - chaleur estivale oblige - auront tous disparu d'ici Juillet.
L'île de Gozo est très très aride en été, et en plus il n'y a aucune rivière.
Les maisons traditionnelles, en pierre blanche, ont été conçues pour garder la fraicheur, et abritaient toute la famille... animaux des champs compris.
Cette fleur est une fleur de câpre, et on sait ici comment cueillir et cuisiner ces baies. Les figues de barbarie poussent également sur l'île: il suffit de les laisser tremper dans de l'eau pour en éliminer les épines.
Nous reprenons notre chemin pour revenir sur le bord de mer, au dessus d'immenses falaises. La sicile se trouve juste en face, et certains jours on peut presque en apercevoir les côtes. Il y a une plaque en l'honneur d'un jeune homme de Gozo qui a battu le record de nage en eau libre en venant de la Sicile jusqu'ici: 90 km tout de même!
Sur la route pas loin de nous on aperçoit une bande de jeunes en quad qui font les fous au bord des falaises. Javier peste contre ces jeunes inconscients qui courent inutilement du danger...
Nous arrivons au site de Wied il-Mielah où nous descendons de véhicule pour faire quelques pas et observer la célèbre 'fenêtre'.
C'est un genre d'arche formée au dessus d'un bras de mer. Jadis il y en avait une autre - l'Azure window - mais qui s'est effondrée récemment.
Javier nous fait remarquer que là aussi l'arche commence à se fissurer, et devrait certainement tomber un jour...
Ce lieu est aussi connu pour les as de l'escalade car un chemin de grimpe permet d'aller carrément sous l'arche, d'ailleurs des grimpeurs sont en pleine séance...
On peut aussi faire de vertigineux plongeons à cet endroit.
Puis nous traversons un joli petit village bien tranquille, où notre guide nous montre la plus vieille maison de l'île...
En effet ces gros murs de pierre blanche doivent bien protéger de la chaleur.
Et voici justement un peu plus loin les restes d'une carrière qui a fourni beaucoup de pierres aux maisons des environs...
Notre prochain arrêt est un des autres emblèmes de l'île: l'église de Ta' Pinu. Ce n'était qu'une petite église jusqu'à ce qu'en 1883 l'une des paroissiennes eut une apparition de la vierge. L'endroit est vite devenu un lieu de pèlerinage connu et la grande église que voici fut construite à la place de l'ancienne.
L'endroit est très protégé et la construction d'habitations autour de l'église est interdite.
En général les habitants de Gozo sont très respectueux de leur environnement.
Je remarque un cheval qui passe harnaché à un sulki. On en verra d'autres du côté de La Valette, ça semble être un loisir très apprécié à Malte...
C'est ici le dernier arrêt de notre visite mais il nous reste encore un peu de chemin pour revenir au port, notamment plusieurs descentes... pas facile à négocier.
Enfin, moi je suis pistonné puisque Javier me sécurise dans les descentes mais les autres je ne sais pas comment ils font pour ne pas se casser la gueule...
Nous voilà arrivés à bon port (au port) et il est temps d'enlever son casque et de se dire au revoir. Javier me dit "tu as bien fait de continuer après ta chute". C'est sûr que ça s'est bien passé, grâce à lui.
Il est 13h et nous cherchons maintenant un restaurant, si possible sur le port (pour déguster quelques poissons) et si possible à l'intérieur (pour se protéger du vent et du soleil).
Pierre-André commande un steak d'espadon, moi des calamars et Frédéric... n'aime pas le poisson.
On s'en met un peu plein la panse!
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